Ever, une jeune fille de 17 ans, a conscience que sa nouvelle vie à True Hills sera différente. Seulement, elle n'avait pas prévu que le monde auquel elle échappait depuis des années grâce aux médicaments se saisirait d'elle par la force pour ne plu...
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« Elle possédait un miroir magique, don d'une fée, qui répondait à toutes les questions. »
— Blanche Neige (Grimm)
La forêt plongée dans un calme inquiétant, absorbait chaque son pour le faire disparaitre. Dès lors, le bruit ne pouvait exister malgré ses efforts de se manifester.
Aucune distraction.
Le ciel me fut fermé par les arbres dont les feuillages s'épaissirent au moment où mes yeux cherchèrent la Lune et sa fragile lumière.
Tout me poussait à avancer droit devant moi, sans détour. Au bout du chemin entouré d'arbres et d'obscurité, un miroir. Le miroir. Quelqu'un, quelque chose m'y attendait.
Mes pas, silencieux, m'emmenèrent sans résistance. La situation aurait dû m'effrayer, ou au moins m'inquiéter. Mais qui en ce monde craindrait son propre reflet ?
Ma main se posa sur la paroi.
— Qui es-tu ?
L'écho se tut, sa bouche esquissant un sourire de plus en plus large au point d'en devenir malaisant. Ses yeux ne reflétaient pas d'émotion, seules ses lèvres s'étiraient ainsi.
Souhaitant m'éloigner, mon corps recula mais ma main opposa résistance. Collée au miroir, elle refusa de s'en détacher. Et le reflet émit un son. Un rire venu de loin.
Paniquée, je tirais de toutes mes forces. Je devais partir !
Répondant à ma panique, mon cœur émit un douloureux battement. A travers le tissu de ma nuisette, une lueur se dégageait. Le miroir relâcha ma main, me laissant tirer sur mon vêtement pour en voir davantage. Mon cœur semblait devenir visible sous ma peau. Un cœur d'or, le sang doré brillait dans mes veines. C'était... jolie.
Mon regard se posa sur le miroir. Ce reflet n'était plus aussi effrayant. Il était souriant. Mon sourire. Mon reflet.
A mes pieds, un petit lapin venait d'arriver.
— Tu n'as plus besoin de l'émissaire de la Lune.
Fuyant, le lapin blanc partit loin de moins. Me laissait-il seule ?
— Je serai à tes côtés, promit une toute autre présence.
Dans les ténèbres, une lueur virevoltait à la manière d'une luciole perdue dans la nuit. Mais il ne s'agissait pas d'un tel insecte lumineux.
Ma paume s'ouvrit, accueillant le papillon qui s'y posa docilement et sans aucune crainte.
« Je n'ai plus peur », me convaincs-je en approchant de nouveau le miroir. Ce reflet, si semblable au mien, ne pouvait pas être moi.
