Ever, une jeune fille de 17 ans, a conscience que sa nouvelle vie à True Hills sera différente. Seulement, elle n'avait pas prévu que le monde auquel elle échappait depuis des années grâce aux médicaments se saisirait d'elle par la force pour ne plu...
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« J'ai rêvé qu'on pouvait s'aimer au souffle du vent »
– Mylène Farmer
Un simple grain de beauté. Son apparition n'était pas nécessairement un signe obscure et mortel. Cela pouvait arriver, assez fréquemment finalement. Seul un rêve y fit toute la différence.
Après ma perte de conscience, ma tante avait insisté pour que je ne me rende pas en cours durant quelques temps. La nature d'Alyssa la poussait à s'inquiéter d'un rien. Une infirmière devait voir tant d'horreur durant son travail que des scénarios diverses avaient dû l'obliger à me garder alitée dans ma chambre.
Raven, Nora et Eric passèrent quelques fois. Il me semblait avoir perdu quelques vêtements après le passage de Nora. Sans doute un « emprunt à durée indéterminée » réalisé à ma discrétion.
Etrangement, cette semaine de vacances imposées m'avaient fait du bien. Mes rêves étaient redevenus normaux, mon sommeil plus calme. Etait-ce dû à l'absence de l'école ou aux multiples grigris et autres cercles de protections réalisés par ma tante autour de mon lit, ma chambre et de la maison ?
« La science l'emportera toujours sur la magie »
— Tu as une tête affreuse.
L'honnêteté de Raven ne connaissait pas de limite apparemment. Ces derniers jours m'avaient donné un aperçu de son caractère, suffisamment pour qu'aujourd'hui ne soit pas un choc.
— Tu sembles vraiment fatiguée, constatait Nora sans davantage de commentaire. Enfin peu importe. Le cours de maths est parfait pour prendre du repos. On s'endort vite.
Seulement, au moment d'entrer dans le bâtiment, un sentiment me dissuada de m'y précipiter. Pas encore. Je devais me retourner...
— Ever ? s'interrogea Nora alors que je me stoppais pour me tourner vers le parking.
Rien que des étudiants. Sans doute encore une sorte d'hallucination. Mais n'avais-je pas pris mes médicaments ?
Et soudain, un voiture entra, se garant suffisamment près de celle de Raven pour la faire sortir de ses gonds.
— Non, Raven, reviens !
Ne tenant pas compte des conseils de Nora, la gothique rejoignit les nouveaux arrivants.
Trois personnages. Un couple et... un garçon.
Raven s'attaqua à la jolie blonde la dépassant d'une tête. Elle cracha son venin et l'autre s'en amusa, renchérissant.
Le garçon tourna son visage vers nous. Un sentiment étrange me submergea. Une sensation enserra ma poitrine, une prise se posa contre ma gorge. Un malaise... Un malaise qu'on savait apprécier.
« Le destin », chercha à s'imposer une impression dans mes pensées.
