Ever, une jeune fille de 17 ans, a conscience que sa nouvelle vie à True Hills sera différente. Seulement, elle n'avait pas prévu que le monde auquel elle échappait depuis des années grâce aux médicaments se saisirait d'elle par la force pour ne plu...
Ses parents, ses amis, son entourage s'évertuaient depuis toujours à les mettre en garde : suivre son instinct. Mais son instinct ne la protégerait pas, il la mettait seulement en garde, se fichant du temps que cela pourrait lui prendre pour fuir ou trouver une quelconque solution.
La seule solution qu'une voix murmura dans son esprit fut tant prévisible que les prédateurs riaient bien de ce maudit instinct de proie possédant son corps entier, n'offrant qu'une seule vérité : Alice avait peur.
« Cours », criait la voix dans sa tête. « Cours et ne t'arrête sous aucun prétexte ». Alors elle l'écoutait, sachant qu'il était à présent trop tard pour changer d'avis. Lorsqu'elle tombait, percutant l'une des racines appartenant à l'un des milliers d'arbres de cette épaisse forêt, elle se relevait et repartait. Sa respiration saccadée et les battements rapides de son cœur ne faisaient pourtant qu'exciter ses prédateurs. C'était un fait ! Mais comment ne pas laisser la panique l'envahir ?
Alice avait été entraînée depuis l'enfance afin de pouvoir se défendre dans ce genre de situation. Elle devait mettre à profit ces apprentissages. Ne pas courir tout droit, bifurquer à plusieurs reprises, ne pas laisser la douleur être un obstacle, ne pas saigner. C'était primordial, il fallait à tout prix éviter de s'écorcher. Alice était peut-être considérée comme une proie en cet instant, seulement les proies n'étaient pas sans défense.
Aussitôt, elle s'arrêta, se cachant derrière un arbre. Accroupie, elle entreprit de reprendre la maîtrise des battements de son cœur. Elle n'était pas qu'une proie.
— Je sens son odeur, prononça une voix, masculine.
Alice sortit son collier, enserrant le pendentif dans sa main pour murmurer quelques paroles, comme une prière, un petit sort capable de lui venir en aide. Des pas, discrets, s'approchèrent. Le temps qu'ils viennent à elle, la jeune femme avait déjà disparu.
— Damian, tu l'as trouvé ?
Il sonda les parages, humant l'air avec intérêt.
— Elle est forcément dans les parages.
Il n'osa pas avouer qu'il l'avait perdu.
— Maudites sorcières et leurs petits tours de passe-passe !
Et soudain, surgissant du sol, des mains écartèrent la terre et ses feuilles mortes. Des cadavres rampèrent, se hissèrent hors de leur ensevelissement , rugissant de leur cri funeste. Les deux poursuivants sortirent leurs crocs, crachant des insultes avant de se préparer au combat contre les zombies.
— Vous êtes sur mon territoire, osa enfin s'exprimer Alice, sortant de sa cachette.
— C'est une Ancestrale, il ne manquait plus que ça !
La sorcière relâcha son collier, les deux vampires étant en difficulté à devoir combattre des guerriers immortels et sans conscience. Elle avait gagné, c'était un fait. Inutile d'attendre la fin pour le constater. Alors lorsque ces cadavres s'effondrèrent pour faire croire un instant que les vampires avaient encore leur chance face à la sorcière, cette dernière ouvrit ses paumes. Le silence de la forêt n'annonçait qu'un avenir terrifiant.
— Les vampires commettent toujours l'erreur de se croire supérieur à tous.
Un soupir, comme un souffle dans le vent, paniquèrent les deux compères. Des silhouettes apparaissaient ici et là, telles des ombres. Glaciales, bien loin du monde des vivants, ces créatures n'apparaissaient qu'en coin de l'œil. Mais l'un des vampires parvint à capturer du regard l'une de ces choses. Un fantôme dont les deux grands yeux vides le pétrifièrent.
— Pas à tous, rétorqua un nouvel arrivant dans son dos. Seulement à toi.
Elle tourna brusquement de la tête, faisant face à l'image de sa mort prochaine. Ce troisième vampire, elle ne l'avait pas entendu arriver.
Le souffle coupé, elle ne put rien faire lorsque sans une once d'hésitation le bras de ce vampire la pourfendit, traversant sa poitrine avec une grande aisance.
Il s'extirpa d'elle, lança la sorcière dépérir au sol, seule.
— Rainer, tu es en retard.
Rainer croisa les bras, haussant un sourcil à l'encontre des deux autres vampires. Des jumeaux, Damian et Vincent. A eux trois, ils formaient un groupe idéal.
— Effectivement, j'ai eu la naïveté de vous croire capable de vous débrouiller face à une sorcière.
Ne tenant pas compte de la naissante colère de Vincent, Rainer posa un genou pour observer ce cadavre encore chaud. Les sorcières étaient un fléau, sans aucun doute. Sa main écarta quelques mèches blondes de cette élégante chevelure.
— Quelle charmante créature.
— Tu n'as qu'à la mordre. Elle n'est pas morte depuis suffisamment longtemps pour que les chances soient nulles, suggéra Damien, conscient de la tentation.
Les sorcières avaient ce charme transcendant et étrange qui n'avait pourtant rien de physique. Des créatures énigmatiques et d'une beauté étrange.
— Une jolie blonde, ce serait du gâchis, déclara-t-il avant de sortir ses crocs.
Je suis ravie de vous accueillir dans cette aventure. Habentis Maleficia est l'une de mes toutes premières histoires et j'avais commencé à vraiment la détester, raison pour laquelle j'ai pris cette décision de la réécrire. Notamment avant l'arrivée du tome 2.
Pour celles et ceux l'ayant déjà lu, il vous est plus que conseillé de lire cette nouvelle version. De nombreuses choses changent. Si vous souhaitez lire les prochains tomes, ça va s'avérer être obligatoire pour comprendre.
Je publierai 1 chapitre entier par semaine, ou au minimum une partie d'un chapitre par semaine (mes chapitres étant longs, je les coupe en plusieurs parties).
Que dire de plus ?
Le titre "Ancestrale" change pour "Sweet Dreams" (vous allez avoir la chanson en tête très souvent grâce à moi x)). Pour l'occasion, j'ai également réalisé une nouvelle couverture. Et une bannière !
Bref, je vous laisse. En espérant que cette nouvelle version vous plaira !
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