Ever, une jeune fille de 17 ans, a conscience que sa nouvelle vie à True Hills sera différente. Seulement, elle n'avait pas prévu que le monde auquel elle échappait depuis des années grâce aux médicaments se saisirait d'elle par la force pour ne plu...
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« La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve et tu auras vécu, si tu as aimé. »
– Alfred de Musset
Un long sommeil, imperturbable, paisible et mystérieux. Une énigme dont le rêveur se fichait d'en résoudre les engrenages. Un rêve inoffensif, sans danger.
L'espace vide, comme sans vie, offrait ses horizons si sombres que la lumière ne savait guider un chemin, que les ténèbres ne pouvaient en obscurcir les environs. Un lieu calme et serein. Mais derrière les paupières closes, une image se formait. Dans une forêt, perdu au milieu de nulle part, un miroir se dressait comme unique étrangeté du paysage de la nuit. Caché sous un épais drap, une seule certitude emplissait mon cœur : un jour, je devrais regarder ce qu'il me tenait secret.
— Ne te fis qu'à la Lune et à son émissaire, murmura une voix perdue dans un écho surnaturel.
Son soupir s'en suivit d'un nouvel arrivant. Un lapin à l'élégante robe de blanc et d'argent. Sous les rayons de la Lune, l'animal plongeait son regard sombre dans le mien. Aurais-je dû le suivre lorsque ce dernier fuyait pour se cacher dans un trou ?
Les ailes d'un papillon, si élégants et délicats, possédaient une souplesse et une beauté unique. Mais sans sa poudre colorée, sans ses petites écailles restant sur notre peau à leur passage, où pouvait-il bien aller ?
Sous le Soleil brûlant, sa destination se trouverait au côté d'une fleur au parfum envoûtant, très certainement. Un bleu différent des mers et océans, presque semblable au ciel sans pour autant lui ressembler. Quelle était cette couleur ?
— Et tu l'as suivi ? Le lapin je veux dire.
Clignant des yeux pour sortir de ma rêverie, mon regard se posa sur Louise.
La jolie blonde replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille dans un mouvement délicat. La scène semblait sortir d'une publicité pour parfum, mon amie n'ayant pas même conscience de ses propres gestes ou de l'apparence qu'elle possédait dans le regard des autres. Quoique, Louise avait tendance à justement en jouer, sachant pertinemment qu'elle était belle et que lorsque l'on savait comment faire, la beauté devenait un atout et une arme très efficace.
Un verre devant elle, tripotant la paille à l'intérieur, elle laissait son regard vaguer dans le vide. La brise marine l'obligea à plisser les yeux, la grimace sur son visage la rendant intrigante, voire « provoquante » lorsque certains gars sur la plage s'amusaient à s'imager la draguer et qu'elle soit réceptive de ces avances.
Mais il fallait croire qu'elle paraissait trop terrifiante ou orgueilleuse pour qu'on vienne la voir trop souvent.
— Non, je ne l'ai pas suivi, lui donnais-je tout de même ma réponse.
