Chapitre 3 - Follow the White Rabbit [1/2]

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« Si tu connaissais le temps aussi bien que moi, tu ne parlerais pas de le perdre comme une chose

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« Si tu connaissais le temps aussi bien que moi, tu ne parlerais pas de le perdre comme une chose. Le temps est un être vivant »

– Lewis Carrol, Alice aux pays des merveilles


Il m'aurait suffi d'un simple geste. Tendre la main, laisser mes doigts s'en saisir. Rien de douloureux, ni d'infaisable. Une fois le tissue en ma possession, tirer n'aurait rien eu de difficile.

« Un jour s'en doute, j'y parviendrai », me convainc-je devant le miroir de mystère.

— Ne te fis qu'à la Lune et à son émissaire, murmura une voix perdue dans un écho surnaturel.

A mes pieds, comme pour m'aider, le lapin attendait.

Mes doigts effleurèrent le drap, la crainte inconnue m'obligea à repenser mon choix.

Pourtant, une attraction soudaine faisait son apparition pour me tenter vers une nouvelle direction. Des fils.

Qu'était-ce ? Tirés sur des distances infinis, quelle genre de signification portaient-ils avec eux ?

« Ne se fier qu'à la Lune... »

Une couleur en particulier attira mon attention. Le rouge.

Il vibrait, il murmurait. Qu'avait-il à raconter ?

La lapin ouvrit une trappe, un échappatoire. Un terrier. Ces murmures, inaccessibles du vent, entendus seulement de mon oreille curieuse, étaient une hypnose dangereuse. Je m'y serai perdue. Je ne devais pas m'y perdre.

Fermant les yeux, me détournant de la duperie, mon corps accouru pour rejoindre le lapin. Plonger dans le terrier du lapin, tomber dans le trou. Quel danger cela aurait-il pu être de plus terrible que celui d'écouter la voix irréelle d'un fil rouge ?

Pas de réveil. Seulement une étonnante fatigue. Un épuisement étrange. Mon corps ne bougea pas. Il me fallut attendre le salut d'un petit lapin venu frotter son nez contre le mien pour me ramener à la réalité.

Après quelques minutes, je me décidais à me lever. Luna dans mes bras, je laissais machinalement mes mains retourner le miroir. Voir mon reflet si tôt le matin ne m'enchantait pas et une sensation désagréable m'empêchait de vouloir y être déjà confrontée.

Un sentiment...

Luna retomba sur le lit, mes pas me guidant jusqu'au balcon. Le monde était vaste, la nature abondante. Et perchée ainsi en hauteur, il me semblait avoir une sensation de flottement et de liberté nouvelle. Un sentiment serein, parce que je n'étais pas totalement réveillée. Le Soleil non plus.

Fuyant l'air frais, j'enfilais des vêtements de sport. Ecouteurs sur les oreilles et téléphone accroché à mon bras, je sortis de la maison en me faisant la plus discrète possible pour ne pas réveiller ma tante. Elle avait besoin de repos. Et moi d'un footing. Ça compenserait l'absence de mon père et de nos entrainements réguliers, au moins pour quelques jours.

Habentis Maleficia | Tome 1 - Sweet DreamsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant