Chapitre 8 - Obey to me [1/3]

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« Les superstitieux sont dans la société ce que les poltrons sont dans une armée, ils ont et donnent des terreurs paniques

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« Les superstitieux sont dans la société ce que les poltrons sont dans une armée, ils ont et donnent des terreurs paniques. »

Voltaire


Dos contre le miroir, aurait-ce été si déraisonnable de ne pas vouloir se tourner pour faire face à mon reflet ?

L'écho aurait pu vouloir parler. Mon impatience d'avoir retiré le voile s'apparentait au comportement puéril d'une ado pensant tout savoir. J'avais commis une erreur en le tirant...

Habituellement, le lapin venait pour m'offrir une solution de replis, une issue pour m'échapper. Il n'en fut rien. L'animal ne se trouvait pas dans les environs, ni la Lune dans le ciel. Comment revenir en arrière ? Je ne voulais pas faire face à ce reflet. Pour une raison inconnue, cela me terrifiait. Sans doute à cause de ce sentiment étrange qui m'envahissait de panique dès que le courage commençait à m'aider.

Pourtant, dans la noirceur de cette nuit sans Lune, une lueur apparut. Cette lumière s'approchait, contournant les arbres pour venir à ma rencontre. Il s'agissait d'un papillon. L'être éphémère se posa sur mes genoux repliés, ses ailes en mouvement.

— Je serai à tes côtés, me promit-il avec assurance.

Etrangement, ces paroles me rassurèrent.

Je me levais, le papillon se posa sur mon épaule pour tenir sa promesse. Et je fis face à mon reflet.

— Tu n'es pas normal, constatais-je bien rapidement.

Le sourire qui naissait sur ce visage voulant me ressembler... Je ne souriais pas. Pourquoi les lèvres du reflet s'étiraient en une esquisse malaisante ?

Pourtant, lorsque ma main se levait, le reflet me copiait parfaitement, comme était censé le faire un écho. Mais ce sourire...

— Attention ! s'écria le papillon.

Surgissant des ténèbres, une chaîne suintant de sang me traversa la poitrine, me tirant en arrière. Le seconde suivante, je ne me trouvais plus dans mes songes, mais dans un cimetière.

Le trio habituel semblait m'y attendre, m'obligeant à me cacher derrière une tombe. Mes mains agrippèrent le pendentif de ma mère.

— Obéis-moi, ordonna la voix de Hale.

Mon visage se leva. Il m'avait trouvé.

— Montre-moi ton visage.

— Mon visage...

— Enlève ton masque.

Mes mains se posèrent sur ce masque. Pourquoi continuer de résister ?

Habentis Maleficia | Tome 1 - Sweet DreamsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant