Ever, une jeune fille de 17 ans, a conscience que sa nouvelle vie à True Hills sera différente. Seulement, elle n'avait pas prévu que le monde auquel elle échappait depuis des années grâce aux médicaments se saisirait d'elle par la force pour ne plu...
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«Mais un jour, il murmura, en riant de plaisir : « Quand une sorcière est belle, eh bien, ça s'appelle une fée ! »
– Manon des Sources
Le temps passait et mon emménagement à True Hills semblait lointain.
Contrairement à quelques-unes de mes craintes, ma tante ne s'était pas trouvée être trop insistante ou invasive avec ses croyances et ses connaissances en sorcellerie. Les sujets autour de la magie restaient plutôt rares.
Mes nouveaux amis, quant à eux, devenaient bizarres à mesure que je les côtoyais. Eric donnait l'impression de vivre seulement autour de Nora. Sans elle à ses côtés, il était ennuyant. Il lui arrivait d'agir comme tous les ados. Ouvert, souriant, il s'amusait avec des garçons préférant passer leur temps dehors plutôt qu'en cours, enfermés dans leur chambre ou à étudier à la bibliothèque. Un bon vivant dont la bonne humeur impactait très vite son entourage. Pourtant, un sentiment étrange me prenait par moment à ses côtés. Celui de la tromperie. Chacun portait un masque au quotidien, mais le sien ne paraissait pas être normal ou habituel.
Au côté de Nora, il restait très docile et stupide. Un amoureux transi. Nora aimait faire les boutiques. Comme une passion, elle passait beaucoup de temps à se plaquer contre les vitres des magasins. Et lorsqu'elle ne trouvait pas une excuse pour venir chez moi afin de fouiller dans mes placards ou tenter de me soudoyer pour que je lui fournisse le numéro privé d'Henri, elle se plongeait à corps perdu dans des débats, s'entrainant à faire de grands discours. Future journaliste ou ambition de devenir avocate, la question se posait et la principale intéressée n'était pas encore certaine de ses plans de carrière.
Quant à Raven, elle était glauque, directe et sans tact. Mais surtout, elle était le genre d'individus qu'on ne souhaitait pas avoir comme ennemi. Sa mère était psychiatre. Une psychiatre à la clientèle triée, ses honoraires expliquant la « richesse » de la famille et la facilité de Raven pour sortir des ennuis. Un simple coup de téléphone de la part de sa mère suffisait souvent.
Mais Raven semblait accorder une grande importance à l'amitié. Elle était fidèle, prête à sortir les griffes pour protéger ses amis dont je faisais à présent partie. Elle m'accordait peu de temps seule à l'école, empêchant Lorelei de m'approcher.
Depuis ma confrontation avec Tristan, la jolie blonde s'amusait à me suivre de près partout. La rumeur disait que Lorelei aurait retrouvé une tarentule dans son casier. La coupable fut toute désignée mais personne n'en dit mot. Pas de preuve, pas de témoin. Juste deux ou trois ragots entre adolescents. Raven aimait vraiment les animaux les plus répandus dans les phobies.
Un traintrain s'était installé.
Le matin, Raven venait me chercher. Parfois accompagnée de Nora. Si cette dernière venait, alors les deux arrivaient plus tôt pour que celle-ci ait le temps de fouiller mes trésors à la recherche de vêtements nouveaux. Tant que je ne contactais pas Henri, ce dernier ne m'enverrait rien. Ensuite, nous nous rendions à l'école. Lorsque je rentrais de mes cours, ma tante me parlait de ses journées à l'hôpital tandis que nous mangions ensemble.
