Partie 27 ••

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Mardi 25 mai 2018
09h13

Cela fait 3 jours que je n'ai plus de nouvelles de Rémi. Ça fait aussi 3 nuit que je dors pas, et quand je dis que je ne dors pas, c'est que je ne dors PAS. Je n'ai même pas cumulé une heure de sommeil en 72h. Je vous laisses imaginé mon état. J'ai des cernes de 40km, j'ai l'air d'une zombie et je n'ai pas quitté mon canapé depuis hier soir. Je ne suis pas sortie non plus et la seule personne que j'ai vu, c'est Sophia, et c'est seulement parce qu'elle habite avec moi, car je ne veux voir personne. Je suis trop dans un sale état. Je ne réponds plus au téléphone et aux nombreux messages que je reçois. Même lorsque ce sont mes amis qui m'appellent j'ignore.

Mes cheveux sont gras et si un inconnu me voyait avec ma dégaine, il pourrait facilement me prendre pour une sans-abris. Pour vous décrire mon état, j'ai appeler mon patron pour lui dire que je prenais une semaine de congé, et comme il n'était pas d'accord, j'ai simplement démissionné. Et ouais. Et je ne regrette absolument pas.

La sonnette dans l'appartement retentit. Je sursaute légèrement, je n'attend personne et Sophia n'est pas là. Je ne bouge pas et je cesse même de respirer quelques secondes, me disant que la personne croirait qu'il n'y a personne et qu'elle laisserait tomber. Mais la sonnette retentit une deuxième, puis une troisième fois. Je me lève après la sixième fois, saoulée de cette personne qui me tape sur les nerfs.

J'avance vers la porte, prête à faire comprendre à cet inconnu que déranger les gens c'est pas bien. J'ouvre la porte et la referme aussitôt. Mince, la personne derrière elle n'est pas vraiment celle que j'espérais voir.

« - Laisse moi entrer bordel Rose, dit la voix masculine.
- Jamais!
- Allez!
- Va te faire foutre Vincent, je veux pas te parler! criais-je.
- Ouvre-moi ou je défonce, et je crois pas que ton proprio apprécierait, répond-t-il. »

Je me laisse convaincre par ses propos et je lui ouvre finalement. Il semble m'analyser du regard avant de franchir le pas de la porte et d'aller se poser sur le canapé.

« - Fais comme chez toi, je vais me doucher sale con, dis-je en lui faisant comprendre que j'aurais préféré qu'il n'entre pas.
- Bien sur, c'est très gentil de ta part, me nargue-t-il. »

J'entre dans ma chambre et fonce vers mon placard, duquel je sors des sous-vêtements propres, un jean foncé et un grand pull bordeaux. Je vais dans la salle de bain et me déshabille avant de passer sous le jet d'eau chaude.
Je sors un petit quart d'heure plus tard, je me sèche et sèche mes cheveux, puis j'enfile mes vêtements et me maquille légèrement. Une fois apprêtée pour faire... bah pour rien faire en fait, je redescends rejoindre Vincent au salon.

« - Bon, comme tu m'as dis de faire comme chez moi, j'ai pris un coca et je me suis fait une omelette, dit-il.
- T'es un homme laid, répliquais-je.
- Te voilà enfin! Ma Rose préférée est revenue parmi nous!
- Ah ferme ta gueule enfoiré, si t'es venu pour me casser les couilles, repart immédiatement, lui indiquais-je.
- Non, je suis simplement venu te faire sortir de ton trou à rat d'appartement, car on ne t'a pas vu depuis des siècles j'ai l'impression! dit-il.
- Bah vous êtes occupés avec l'EP après tout.
- Oh non. Tu commences pas ça avec moi. Maintenant tu bouges ton gros cul, on va au Starbucks. »

Il ne me laisse pas vraiment le choix. J'enfile donc une veste par-dessus mes vêtements et je le suis à l'extérieur de mon bâtiment.

09h47

Vincent gare sa voiture et je le suis à l'intérieur du Starbucks. Je commande un café glacé, puis je vais m'assoir à une table un peu à l'écart, afin d'être tranquille. Vincent arrive avec sa boisson quelques minutes plus tard.

« - Alors, tu peux m'expliquer pourquoi on a plus de nouvelles? Et pourquoi tu fais cette tête? dit-il.
- Non. Tu demandes à Rémi.
- On lui a déjà demandé, mais il ne veut rien dire, alors? Vous vous êtes embrouillés?
- Bah disons ça comme ça oui, avouais-je. »

Malgré ma réticence à parler de cette embrouille, je savais qu'en parler ne pourrait me faire que du bien. Et je savais pertinemment que je pouvais faire confiance à Vincent, car malgré tout nos échanges, j'étais proche de lui.
Alors je lui raconte tout, de A à Z. Je n'oublie aucun détail, aucune réaction et aucune parole. Il m'écoute attentivement, et il attend que j'ai fini avant de prendre la parole.

« - Bon, et donc tu ne veux pas lui parler? me demande-t-il.
- Non. Ce n'est pas que de ma faute.
- Bah je crois que tu n'auras pas réellement le choix, le voilà. »

Il pointe l'entrée et effectivement, une fraction de seconde plus tard, le rappeur bouclé entre dans le café. Il jette un coup d'œil et s'avance vers nous. Je baisse les yeux en jurant intérieurement.
Vincent se lève et je fais la même. Je saisis son bras et approche ma bouche de son oreille.

« - Tu vas le regretter connard, chuchotais-je dans son oreille. »

Je le lâche et l'observe quitter l'endroit. Rémi s'installe devant moi, et je ne lève toujours pas les yeux. Je peux sentir son regard peser sur moi, mais je ne me sens pas prête à l'affronter.

« - Rose, regarde moi s'il te plaît, souffle-t-il. »

Je ferme mes paupières quelques secondes avant de les ouvrir et de poser mon regard dans les iris brunes du jeune homme devant moi. Adossée à ma chaise, lui accoudé à la table, j'essaie de maintenir son regard alors qu'aucun de nous ne parle. Je brise donc le silence.

« - Si tu attends des excuses, tu attendras longtemps mec, dis-je, en commençant à ramasser mes trucs.
- Quo- non! Je ne suis pas venu pour tes excuses, mais plutôt pour que tu entendes les miennes, dit-il »...

Puzzle [Pex - VSO]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant