Chapitre 74 Tyler

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Quatre mille dollars ! Nous venions de nous faire cet argent en tout juste une vente ! Bon, je devais un vingt-cinq pourcent à Pablo qui m'avait aidé et en déduisant les autres vingt-cinq pourcent pour Maria, j'avais deux mille dollars pour le gang.

En faisant le compte, il ne me restait plus que six mille dollars à rembourser. J'étais tellement près du but que cela me rendait euphorique. Je pourrais bientôt tout arrêter et laisser cette vie derrière moi, afin de pouvoir enfin vivre une vie honorable.

Ne plus mentir, ne plus faire semblant... ça m'enlèverait un sacré poids des épaules une fois que ma dette serait totalement soldée. J'avais déjà averti Alvaro de mes intentions, il m'avait clairement fait comprendre que tant que je lui remboursais ce que je lui devais, tout irait bien entre nous deux. Au moins j'avais sa parole : une fois la dette réglée, je pourrais partir.

Santiago avait certifié qu'il n'y aurait aucun problème, mais je voulais avoir la confirmation du chef de gang, c'était sa parole que je voulais et non celle de l'un de ses subordonnés, car seul lui faisait les lois. Je devais avoir la certitude qu'une fois ma dette payée, je pourrais partir sans craindre pour ma vie ou celle de mes proches.

— C'était une belle vente ! dit Pablo pour le plus ravi.

Je pouvais presque voir le signe des dollars danser dans ses iris. Il avait l'air d'un gamin la veille de Noël... d'ailleurs, ce serait bientôt le cas.

— Tu connaissais ce mec ?

— Non, admis-je. Il m'a dit vouloir quarante grammes. J'ai saisi l'opportunité, peu de personnes peuvent se permettre de débourser quatre mille dollars de la sorte.

— Tu as raison, il faut saisir les opportunités que la vie nous offre.

C'était une bonne soirée.

J'avais passé ma journée à vendre, car j'avais eu plusieurs appels, de ce fait, je n'avais pas pu me rendre au lycée. Je ne savais pas ce que tout le monde avait, mais tous les clients habituels m'avaient contacté, pour le plus pressés.

— Je dérange ? dit une voix que je connaissais beaucoup trop bien.

Pablo et moi nous raidîmes à l'unisson, pour ensuite nous retourner rapidement.

Elena était là, en train de nous regarder d'un air sévère. Pour être sincère, elle ne regardait que moi.

Je sentis mon sang se glacer dans mes veines et toutes les certitudes que j'avais plus tôt s'envolèrent comme de la fumée. Bon sang, mais qu'est-ce qu'elle fichait ici ?

Le sourire que j'avais aux lèvres s'évapora tandis que mon cerveau essayait de trouver quelque chose de constructif à dire... mais rien ne me vint à l'esprit. J'étais en blanc, totalement bloqué. Je ne savais absolument pas quoi faire.

Qu'avait-elle vu ? Pourquoi était-elle ici ? C'était sans aucun doute ce que j'aurais dû demander, mais au lieu de ça, la seule chose qui franchit la barrière de mes lèvres fut un simple mot.

— Elie ?

Elle avança de quelques pas et je discernai alors parfaitement son visage : traits fermés, yeux qui lançaient des éclairs, sourcils froncés... Alors je compris : elle était au courant. Comment elle avait fait pour me trouver ? Je n'avais pas beaucoup de mal à m'imaginer qui était derrière tout ça : Reid.

J'eus l'impression que mon cœur allait éclater dans ma poitrine. Bon dieu, je ne voulais pas que cela se passe ainsi, elle n'était pas cencée l'apprendre de cette manière, bordel de merde !

Paradis Secret (Tome 1) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant