Chapitre 26 Elena

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Je n'avais aucun mal à m'imaginer pourquoi il était là. Il était là pour affaires et vu qu'il n'osait même pas nier, cela voulait dire que je l'avais cerné.

J'avais bien envie de savoir s'il s'était suffisamment rempli les poches avec le fric des petits riches ou s'il comptait en vendre davantage pendant la soirée ?

— Ouais, dis-je avec un air de dégoût. C'est bien ce que je croyais. Alors ? Combien as-tu gagné en vendant ta saloperie ?

Il me regarda de ses yeux sombres pendant de longues secondes, comme pour m'intimider. Mais j'en avais marre de reculer, d'être celle qui se sentait intimidée, alors cette fois ce fut moi qui m'avançais vers lui, tandis que lui reculait.

— Tu as perdu ta langue, Mendoza ?

— Je t'ai déjà dit de ne pas te mêler de ma vie, cracha-t-il les dents serrées tout en me lançant un regard noir.

— Je ne me mêlais pas de ta vie, je ne faisais qu'un constat. Si je me mêlais de ta vie, cela voudrait dire que j'en ai quelque chose à faire de toi, alors que c'est tout à fait le contraire !

Mensonge. Gros mensonge. J'en étais pour le plus consciente.

Face à cette déclaration, un sourire s'esquissa sur le coin de ses lèvres, tandis qu'il me pénétrait encore une fois de son regard intense. Pourquoi diables mes jambes tremblaient-elles à chaque fois que ce regard se posait sur moi ? J'avais l'impression de ne plus pouvoir respirer, ni de pouvoir penser avec cohérence.

— Tu devrais partir, dit-il finalement. Tu n'as rien affaire ici.

Sa remarque m'énerva. Pourquoi n'y aurais-je pas ma place ? Il se prenait pour qui exactement ? Certes, je n'avais aucune envie d'être ici, mais il n'était personne pour me dire ce que je devais faire !

— Ne te mêle pas de ma vie ! répliquai-je en employant ses propres mots de tout-à-l'heure.

Il ne savait pas à quel point il m'énervait lorsqu'il se comportait ainsi. Pensait-il avoir un droit sur moi ? Si c'était le cas, j'allais rapidement lui faire comprendre qu'il était dans l'erreur.

— Au fait ! J'ai vu ta pom-pom girl rousse à forte poitrine tout-à-l'heure, mentis-je pour qu'il me laisse en paix. Tu devrais aller la voir et la sauter ! Il y a plein de chambres ici ! Tu as l'embarras du choix !

Il serra les dents tout en me tuant du regard, visiblement, ma remarque venait sérieusement de l'énerver.

Et alors que je m'apprêtai à partir, il me retint par le poignet tendrement, son pouce faisant des petits cercles sur ma peau, ce qui m'arracha un frisson.

— Je m'inquiète pour toi, Elie, soupira-t-il.

Mon cœur se serra dans ma poitrine. C'était la première fois qu'il m'appelait ainsi. Normalement il m'appelait ou Elena, ou gringa ou mamacita. Mais mon surnom dans sa bouche avait une tonalité tellement douce...

Reprends-toi ! me dit ma conscience. Il est venu vendre de la drogue ! Il n'est pas venu s'amuser ! Et encore moins pour être avec toi !

— On était d'accord ! dis-je en me dégageant de son emprise brusquement. En dehors de nos cours, on ne se dirige pas la parole ! Et ne me touche plus !

Ma bouche lui disait de ne plus me toucher, mais mon corps pensait autrement. Chaque fois que nos peaux étaient en contact, la mienne s'embrasait.

Paradis Secret (Tome 1) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant