Paradis Secret (Tome 1) ©

Chapitre 33 Elena

Je me sentais humiliée.

Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie ainsi. Il avait vraiment osé dire ça en pleine cafétéria ? Il ne manquait pas de culot celui-là alors ! A chaque journée qui passait ça devenait pire. Je ne supportais plus ce qui se passait entre nous, surtout après ce qui s'était passé chez Tony.

Etais-je donc masochiste ? La seule chose qu'il faisait depuis un mois, c'était de me faire souffrir, de m'ignorer, de faire comme si je n'existais pas.

J'étais consciente que c'était ce que je lui avais demandé au début... mais les choses avaient changé pour moi. Je n'aimais toujours pas le fait qu'il deale, je n'allais pas mentir là-dessus, mais je ne pouvais pas renier ce que je ressentais pour lui. Jamais je n'avais ressenti ça... même s'il ne faisait que me blesser de plus en plus à chaque jour qui passait.

Parfois je me disais que ça passerait, que ce n'était qu'une phase... mais avec ce que je ressentais en ce moment au niveau de mon cœur, je savais qu'il ne s'agissait pas d'une phase.

Je ressentais des choses pour lui que jamais encore je n'avais ressenti pour personne et ces sentiments devenaient plus forts à chaque journée, à chaque heure, à chaque minute et à chaque seconde qui passait.

Et je le détestais de tout mon être à cause de ce qu'il me faisait ressentir.

J'avais peut-être eu tort de parler à sa grand-mère mais... je m'inquiétais vraiment pour lui. Et j'étais également terriblement jalouse des filles avec qui il sortait chaque semaine. Cela me brisait le cœur. Mais lui, il n'en avait rien à faire.

Ça devait l'amuser de me torturer de la sorte. Au début, il me torturait en m'enquiquinant et désormais, il me torturait en m'ignorant. Des deux façons, c'était lui qui gagnait.

Je me sentais mal de l'avoir giflé, mon cœur s'était serré dans ma poitrine. Je savais que je ne lui avais pas fait mal... tout de même... je m'en voulais.

Je savais parfaitement qu'il ne viendrait pas aux cours de ce soir, je n'étais pas idiote à ce point... tout de même, il avait un tel toupet, qu'il était capable de se pointer rien que pour me contredire. A dire vrai, avec Tyler je m'attendais strictement à tout comme à rien.

Je n'avais même pu lui expliquer pourquoi je lui avais balancé un classeur plein de feuilles. Il s'agissait de mes notes de l'année dernière en Histoire que j'avais photocopié pour qu'il puisse les étudier même s'il ne venait pas aux cours.

Je ne savais pas ce que je devais faire, franchement.

Mayim était venue me consoler tout de suite après notre altercation et elle n'avait fait aucune référence à ce que Tyler avait dit, elle m'avait simplement dit que c'était un connard et que je devais l'ignorer, qu'il ne faisait ça que pour me mettre en rogne.

Et elle avait raison.

Désormais j'étais chez-moi et je devais m'occuper du dîner. Ma mère rentrerait tard ce soir et mon père... et bien j'ignorais seulement s'il rentrerait à la maison.

Chris et Daniel étaient chacun dans leurs chambres en train de faire leurs devoirs et je devais m'occuper du dîner, au vu de l'heure –18h30– ces trois-là n'allaient pas tarder à me demander quelque chose à manger. Et Blue était dans son parc, comme toujours.

Et vu que je savais que Tyler ne viendrait pas, je pouvais me mettre à cuisiner sans me sentir pressée.

Qu'est-ce que je pouvais leur faire à dîner ce soir ? Des spaghettis ? Ils adoraient ça et moi aussi. J'adorais les spaghettis à la fausse carbonara, là où il y avait de la crème. J'avais vu cette recette dans une émission de cuisine française et lorsque je l'avais essayé, j'avais totalement adoré.