Paradis Secret (Tome 1) ©

Chapitre 62 Tyler

Ce connard de Schmidt allait me les payer mais, je comptais bien être plus malin que lui.

Cela faisait désormais deux jours que nous préparions le plan, ma bande, Drew et moi. J'avais demandé à ce dernier de demander à son frère des infos sur Cassidy, il avait cru qu'il refuserait mais au contraire, Matt avait vraiment bien coopéré. Il nous avait avoué détester les petits privilèges que lui et les petits riches avaient, alors il décida de nous donner un coup de main.

Matthew Cox était vraiment un chic type, sans doute le seul flic que je connaissais à qui je pouvais plus ou moins me fier. Il m'était très reconnaissant d'avoir surveillé son petit frère lorsque nous étions à l'école, de l'avoir défendu alors qu'il avait été dans l'incapacité de le faire, étant cinq ans plus âgé que nous et se retrouvant à cette époque au collège et donc dans l'incapacité de défendre son petit frère dans la cours de récrée ou en-dehors de l'école.

Et lorsqu'il avait vu dans l'état dans lequel j'étais à cause de Schmidt, il n'avait pas vraiment hésité. Puis lorsque Drew lui raconta ce qui était arrivé avec Elena deux mois plus tôt, il fut encore plus déterminé à nous donner un coup de main.

Ainsi, nous avions découvert qu'il avait plus de trente amendes non-payées – les frais s'élevant à plus de $7000 – et que son père, le juge Schmidt, avait conclu un arrangement avec le chef de la police pour qu'il n'ait pas à les payer. Les plus riches étaient toujours ceux qui payaient le moins, un classique.

Donc, en ce bel après-midi de milieu de semaine, la grue débarqua au parking du lycée et emmena la voiture de Schmidt à la fourrière. Ce dernier étant à l'entraînement de football, lorsqu'il en sortirait il serait trop tard pour aller chercher sa bagnole, étant donné que la fourrière serait fermée.

Ma bande et moi regardions faire ceux de la fourrière en restant en retrait, mais en ayant beaucoup de mal à ne pas rire.

Elena et Mayim arrivèrent, accompagnées de Drew. Ce dernier était au courant de notre plan, mais je lui avais clairement fait comprendre de ne rien dire à ma copine. Depuis quelques jours, nous étions un peu en froid, je devais bien l'avouer, mais c'était elle qui se tenait à l'écart et je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Était-ce parce que je ne voulais rien lui dire sur notre plan ?

— C'est la voiture de Schmidt ? demanda Mayim tandis que la grue la remorquait.

— Ouais, répondit Tony tout sourire.

— Salut, dit Elena en s'éloignant vers sa Ford sans même m'accorder un regard.

Nous ne nous étions pas assis ensemble ces derniers jours pour le déjeuner et lors de nos cours de biologie, on s'était à peine adressé la parole. Pareil pour les cours de soutien, ils avaient été pour le plus expéditifs. Je ne comprenais pas ce qui lui arrivait, avait-ce un rapport avec ce plan que je ne voulais pas lui raconter ? Ou était-ce en rapport avec ce qui s'était passé entre nous le week-end dernier ?

Je n'avais pas voulu en parler, pensant qu'elle se sentirait sans doute gênée, mais là je ne tenais plus, j'avais besoin de savoir.

Je croyais lui avoir laissé suffisamment d'espace pour qu'elle ne se sente pas étouffée... mais à croire que cet espace était carrément en train de créer une sorte de fossé entre nous et je ne voulais surtout pas ça.

Je me dirigeai alors vers elle et lorsqu'elle me vit, elle jeta son sac à l'arrière de sa voiture.

— Hey ! dis-je en m'appuyant contre la portière du côté conducteur afin qu'elle ne puisse pas se défiler.