Ever, une jeune fille de 17 ans, a conscience que sa nouvelle vie à True Hills sera différente. Seulement, elle n'avait pas prévu que le monde auquel elle échappait depuis des années grâce aux médicaments se saisirait d'elle par la force pour ne plu...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
«Mon âme a son secret, ma vie a son mystère»
– Alexis-Félix Arvers
La pluie faisait son œuvre, donnant une aura sombre et obscure à ce paysage démoralisant.
Les Etats-Unis dans l'un de ses aspects peu mentionnés. On préférait sans doute penser aux plages de Miami, à l'emblématique Texas composé d'habitants tous aussi étranges les uns que les autres, ou encore à la Maison Blanche. On en oubliait ces lieux-ci. Ces forêts, ces intempéries monotones plongeant le monde derrière un filtre absorbant les couleurs vives et chaleureuses.
Ma tante semblait m'avoir oublié, m'obligeant à prendre un taxi.
« Retrouve-moi chez Mama Bertha ! » m'avait-elle envoyé comme message. Mais True Hills n'était pas ma maison. Comment me souvenir de ce lieu ? Dans mon cas, ce fut assez simple. Mon chauffeur semblait connaitre la ville. Une fois arrivée à True Hills, accueillit seulement par une météo capricieuse et quelques souvenirs ici et là, un panneau nous souhaita la bienvenue.
« Bienvenue à True Hills, la ville entourée des collines de la vérité ».
Il m'avait suffi de parler au chauffeur de « Mama Bertha » pour qu'il sache où m'emmener.
Lorsque la voiture s'arrêta devant un restaurant en bord de forêt, quelques images me revinrent en mémoire.
Le taxi se gara.
— Ah, on dirait qu'il s'est arrêté de pleuvoir, déclara l'homme en prenant mon argent. Peut-être que vous êtes en train de nous amener du Soleil.
Avec une esquisse et une salutation polie, j'ouvrais la porte de la voiture, laissant l'homme sortir ma valise malgré mon insistance pour le faire moi-même. Après un remerciement des plus sincères, j'allais jusqu'au restaurant Mama Bertha. Ce nom lui venait de la gérante, surnommée Mama Bertha. Voici l'une des seules choses qui me revenaient à l'esprit.
La cloche sonna pour annoncer ma venue. Je n'eus pas besoin de chercher ma tante très longtemps.
— Ever ! m'accueillit-elle à bras ouverts, se levant de son tabouret au bar.
La femme derrière le bar posa également son verre pour me saluer. Me prenant dans son étreinte aimante, elle prit le relais sur ma valise, se tournant vers la barmaid.
— Tu te souviens sans doute de Mama Bertha, n'est-ce pas ?
Peau chocolat, coupe afro parfaite et des bijoux que je n'oserai jamais porter, ne pas me souvenir de Mama Bertha me parut bien étrange.
— J'ai perdu pas mal de poids. Nourriture équilibrée et du sport.
Effectivement. Mama Bertha semblait avoir perdu bien soixante kilos.
