Habentis Maleficia | Tome 1 - Sweet Dreams

Chapitre 1 - New Heart [2/3]

Valises ? Faites. Sac avec des affaires prévus pour le lieux froid et pluvieux dans lequel je serai bientôt ? Fait. Et surtout, un appel avec Louise avant mon départ ? Fait et finis.

Ma tante devait encore dormir mais elle m'accueillerait comme prévu.

Enfilant rapidement de nouveaux vêtements, il ne m'en fallut pas davantage pour me convaincre ni m'arrêter. A l'exception sans doute de mon père. Son bras se leva, prêt à un petit entrainement au combat sitôt le matin levé.

Ma mère n'intervint pas, nous laissant jouer quelques instants, jusqu'à ce que je bloque l'une des attaques par un geste qui le fit réagir par un faux-semblant de déception.

— Du self-defense, vraiment ?

— Oh, aurais-je caché à mon très cher père mes cours secrets avec ma mère ?

— Priscilla, lui as-tu vraiment enseigné ces bêtises ?

— De ce que j'en vois, ces bêtises sont plutôt efficaces, renchérit-elle tout en continuant à travailler sur son ordinateur. Ever, tout est prêt ? Nous allons bientôt partir.

— Vous êtes les seuls à être en retard. Je vais charger la voiture et je vous attends.

— Attends un peu Ever.

Ma mère retira ses lunettes et se leva. Mon père l'arrêta, sa main empoignant son bras. Ils échangèrent un regard qui me fit craindre le pire.

« Pas la discussion sur comment on fait des bébés », suppliais-je à multiple reprise.

Elle finit par venir à moi avec un grand sourire.

— Je ne peux pas t'accompagner à l'aéroport mon trésor. Mais j'aimerai t'offrir ceci pour me faire pardonner.

Elle me tendit une petite boite en bois, mes doigts en caressèrent quelques gravures. Que ma mère ne puisse pas m'accompagner était compréhensible. Elle travaillait beaucoup. Je ne pouvais pas lui en vouloir, malgré le pincement au cœur qui commençait à me prendre à la gorge. De quoi avais-je peur ?

J'ouvris la boite, laissant un son d'étonnement m'échapper. Un collier avec pour pendentif un triquetra, un symbole d'une grande puissance lorsqu'on y croyait, capable de repousser la Mort.

Mais ce collier, avec sa perle au milieu et ses quelques éraflures...

— Maman, levais-je la tête. C'est ton collier !

— Il appartenait à ta grand-mère et à sa mère avant elle. Je ne fais que te le transmettre.

— Dis-moi la vérité, vous êtes des criminels recherchés ?

Elle eut un sourire, m'embrassa le front et prit mon visage en coupe.

— Ne t'en fais pas, on restera en contact. Et si je travaille bien, peut-être que je pourrai faire un saut chez Alyssa pour te voir. Est-ce que le collier te plait ? changea-t-elle alors de sujet. J'ai demandé à un artisan de rajouter quelques détails et de..

— Evidemment qu'il me plait, maman, la coupais-je aussitôt.

— Je suis rassurée. Ah, et n'oublie pas, mon trésor. Va à l'école, fais-toi des amis, et surtout amuse-toi. Tu n'auras pas toujours 17 ans.

Une phrase classique qui avait tendance à ressortir tous les ans.

— Oui, je sais.

— Et j'ai préparé ton entré dans l'école du coin. Nous nous sommes mises d'accord avec ta tante pour que tu puisses continuer ta scolarité correctement.