Tini, Ma nouvelle vie ~ Tome 1 et 2

Tome 2 ~ Chapitre 37_ Leon

Mon portable se met à sonner à côté de moi alors que je suis encore à moitié endormi. Je ne prend pas la peine de lever la tête du coussin dans lequel je suis plongé et tâtonne la table de nuit à la recherche de mon téléphone. Une fois attrapée, je décroche et le plaque à mon oreille en marmonnant un "allo" à peine audible.

- Leon ! Enfin tu réponds !s'exclame t-il, soulagé. Gars, je t'ai appelé au moins dix fois... T'étais où ?

J'écarte le portable de mon oreille, la voix de Federico me bousillant complètement mon audition. Je soupire et finit par me redresser sur ce satanée lit qui me bousille le dos. Je pourrais simplement changer de chambre, ou d'hôtel carrément, mais je n'en ai pas la foi.

- Dans mon lit...grommelé je en me frottant les yeux. Qu'est ce qui a de si urgent ?
- Dans ton lit ? T'es pas sérieux ?! Il est midi passé !

Je regarde le réveil électronique et constate avec stupéfaction qu'il a raison.

- Ouai, je dors mal en ce moment... Bon qu'est ce que tu veux ?insisté je, commençant à m'impatienter n'ayant qu'une envie: retomber dans mon oreillé, peu m'importe l'heure.
- Je suis dans une galère monstre ! Je dois être dans trente minutes sur un plateau de télévision, puis enchaîner avec une représentation sur scène, et la nounou de la gamine m'a planté !

Je plisse les paupières, mon cerveau ayant du mal à se mettre en route ce matin.

- Une gamine... La nounou ? Quel gamine ?répété je. De quoi tu me parles Fede, je comprends rien !
- Ça te réussit vraiment pas d'être loin d'elle...soupire t-il.

Je lève les yeux au ciel face à cette remarque subtile de mon meilleur ami cherchant bien me rappeler que je vis seule, "loin d'elle" comme il l'a si bien dit... Il m'agace.

- Écoute, je suis en route pour l'hôtel, on est là dans cinq minutes.
- Hein ?!m'écrié je, consterné.
- Oh ! Bouge toi un peu Leon! me secoue mon ami, comme excédé. J'espère que t'es présentable, à tout de suite !

Je n'ai même pas le temps d'en placer une qu'il raccroche. Est il sérieux ?! Je n'ai même pas accepté sa proposition... Je le déteste des fois.
Je vais enfiler péniblement un t-shirt et un jogging dans lesquels je suis à l'aise. "Présentable"... Ça fait deux semaines que je porte quasiment les mêmes habits. Et aujourd'hui ne fera pas exception. Je traîne les pieds jusqu'à la cuisine du petit appartement et me fait un café. Je regarde le liquide couler, perdu dans mes pensées.
Je me demande comment Tini vit notre "rupture temporaire" de son côté... Si ça lui fait du bien, ou non. Après tout, je voulais comme elle: un peu d'espace et prendre du recul sur notre situation, pouvoir réfléchir. Au bout de deux jours, j'ai regretté ma décision...
Lorsqu'elle m'a demandé si je voulais rompre, j'ai évidemment répondu que non, même si j'avais laissé sous entendre que oui... Alors, j'ai proposé, en tant que grand imbécile, de faire juste "une pause".
Elle a accepté.
Elle a hésité, puis accepté avant de tourner les talons.
J'aurais dû la rattraper. M'excuser, dire que c'était ridicule, et que finalement on avait peut-être besoin l'un de l'autre au lieux de se repousser comme on le faisait. Mais non. Moi, idiot éternel, je l'ai laissé partir. Mais quelle idée elle a eu aussi de me poser cette question complètement ridicule ? Moi aussi j'ai été blessé qu'elle me témoigne aussi peu de confiance...
Néanmoins, je pense que j'aurais eu la même réaction qu'elle. Et également que je n'aurai pas attendu aussi longtemps pour lui demander si elle m'avait trompé...
Cette dispute n'avait pas lieu d'être. J'aurais simplement dû lui répondre que non et m'excuser autant de fois qu'il le fallait pour que ça aille mieux entre nous. Si seulement je n'avais pas réagis comme ça, je serais à ces côtés en ce moment même et au jour d'aujourd'hui nous nous serions déjà réconciliés.
Mais avec des "si", on referait le monde...
Je prend ma tasse, ajoute du sucre puis vais me poser lourdement à table.
Résultats, j'attends de ses nouvelles, chaque jour. Et elle doit peut-être en attendre de moi aussi... Je n'en sais rien et je n'ose pas la contacter.
Je veux lui laisser le temps de me pardonner...
Peut-être est elle mieux sans moi après tout...?
On frappe à la porte me sortant de mes pensées. Je vais ouvrir. Fédérico me fourre aussitôt un sac rose, imprimé de licornes dans les mains.