~Chapitre 7~

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Je suis frustrée de ne pas en savoir plus. De qui parlent t-ils? J'allai continuer à chercher quand Leon entre dans la chambre, sourire au lèvres.
- Tu ne devineras jamais ce que...
Il ne termine pas sa phrase, me voyant son portable en main. Son sourire s'estompe aussitôt.

Je me lève pour lui faire face.
- Leon...commencé je, la voix légèrement cassée,cherchant rapidement une excuse.
Celui-ci ne me laisse pas le temps de continuer et me prend le portable des mains.
- Qu'est ce que tu faisais avec ?
Je me tortille nerveusement sur le lit, comme une enfant qu'on aurait surprise à voler des bonbons. A quoi bon inventer quoi que ce soit ? Je plante mon regard dans le sien, rempli d'espoir d'obtenir les réponses que je souhaite...
- Qui est il ?me lancé je sans détour.
- De quoi tu parles ?feint il de comprendre.
- Déjà pas de quoi je parle mais de qui. Et j'aimerais le savoir justement... J'ai vu le message que tu as envoyé à ta mère. Qui vous cherche ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
Il semble agacé. Je ne sais pas si c'est à cause de mes questions ou à cause du fait que j'ai fouillé dans son portable... À cause des deux sûrement ? Et... A vrai dire, ça peut se comprendre...
- Je peux pas croire à ce que tu viens de faire ! Et pour te répondre, il ne se passe rien.
Il repose son portable sur le bureau et passe une main sur sa nuque, marchant jusqu'à ma porte, l'air agité. Ce gars ne sait pas mentir...
- Et moi je peux pas croire que tu me caches des choses après tout ce temps passer ensemble... Tu crois vraiment que ça va suffir comme réponse ? Que je vais laisser tomber ?
Il se tourne à nouveau vers moi. Sa mâchoire s'est contracté, il est tendu, et la couleur de ses yeux a viré au noir.
- Oui, tu ferais mieux de laisser tomber.dit il sur un ton qui se vaut tempéré, même si je perçois une pointe d'agressivité dans sa voix.
Je le défi du regard. Malgré son mètre quatre-vingt et la posture plutôt menaçante qu'il a prit, il ne me fait pas peur. Loin de là.
- Parce que c'est mon genre ? Pourquoi tu ne veux rien dire ? Qu'est ce que tu me caches ?
- Je ne te cache rien !
- Oui, bien sûr.dit je en croisant les bras sous ma poitrine. Tu te moques de moi ?
- Ça ne te concerne en rien Tini !
L'atmosphère dans la pièce à virer à l'orage. Le ton commence à monter.
- Bien sûr que ça me concerne ! Je suis ta petite amie, et je veux juste que tu ailles bien.
- J'irai bien si tu arrêtes de te mêler de cette affaire. Il n'y a rien à savoir de lui.
- Moi je pense que si. Si vous vous en préoccupez, c'est que c'est important... Dit moi juste de qui il s'agit... Je veux juste t'aider, qu'est ce qui a de mal à ça ?
- Je n'ai pas besoin de ton aide ! Arrête maintenant de vouloir jouer les inspecteurs...
Je continue d'insister, excédée par le fait qu'il ne veuille pas me répondre.
- Je jouerai les inspecteurs jusqu'à obtenir des réponses clair, net et précise ! Pourquoi tu ne veux pas en parler ? C'est si grave que ça ? Pourquoi ce coup de fil t'a autant affecté ? Explique moi...
- Qu'est ce que tu peux être lourde quand tu veux... Je ne veux plus en parler.
J'ignore le pique qu'il vient de me lancer.
- C'est dommage parce que moi, je veux tout le contraire... Pourquoi tu le déteste autant ? Qu'est ce qu'il t'a fait ?!
Je le vois serrer les poings. Il soupire et passe une main dans ses cheveux en se retournant. Si il croyait que j'allais abandonner, il se mettait le doigt dans l'oeil. Je m'approche et pose une main sur son épaule pour le forcer à me faire face.
- Leon... Réponds moi !
Il me repousse.
- Mais lâche moi Violetta !!
Son geste fut violent sous l'effet de la colère à mon avis. Je perd rapidement l'équilibre et bascule en arrière. Je me rattrape de justesse à mon bureau qui se met à trembler sous l'impact. Le petit vase contenant des fleurs que mon père m'avait offert vient s'écraser au sol dans un bruit sourd. Je reste un petit moment abasourdie par ce qu'il vient de se passer. Mon regard croise celui de Leon quelques instants après. La rage qui se trouvait dans ses yeux avait laissé place à la stupéfaction puis au regret et à la désolation. Mon père entre soudainement dans la chambre.
- Tout va bien ici ?
Il aperçoit les morceaux de verre au sol et m'interroge du regard.
- Oui... J'ai glissé.dis je calmement.
Il semble septique face à ma réponse.
- Je vais vous chercher de quoi nettoyer tout ça... Il redescend. Je me penche silencieusement et me met à genou au sol pour ramasser les plus gros bout de verres.
- Tu vas te couper, arrête...m'avertit Leon en se positionnant à mes côtés.
Je ne répond pas et continue, entêté, l'esprit ailleurs.
- Tini... Tu saignes...dit il un point désespéré.
Je m'en moque littéralement à ce moment, encore aguichée par ces événements. Il m'attrape doucement le poignet droit au bout de quelques minutes, m'empêchant de continuer. Je relève les yeux sur lui. Il ne m'imite pas, les siens restant fixés sur ma main droite. Il l'ouvre délicatement, marmonne quelque chose d'incompréhensible, les traits sévères, et prend un à un les morceaux que j'avais pour les mettre à la poubelle. Je le laisse faire ne quittant pas son visage des yeux. Comme si cela m'aiderait à comprendre ce qui le tracasse autant...
- Qu'est ce que tu peux te montrer têtu... Viens...
Je me retiens de lui répliquer qu'il l'est autant que moi. Il se lève et part à la salle de bain, moi sur ses talons, toujours irritée. Il prend un coton et y met du désinfectant. Je lui tend ma main. Celle ci a une légère entaille au bas de mon pouce. Il y passe doucement le coton, nettoyant la plaie. Une fois fait, il le jette et me lance un regard triste et tellement profond que ma colère s'évapore lentement.
- Je m'excuse pour tout à l'heure...
Il me fait une mine de chien battu. Et alors que j'allais lui balancer ce que je pensais de ce qu'il s'était passé et de son manque de confiance qu'il a envers moi sur ce coup, je me dégonfle... Sûrement chamboulé par ces yeux si accrochant et au ton sincère de sa voix.
- C'est moi qui ait insisté...
Je trouve rien de mieux que de tout mettre sur mon dos du coup...
- Non... Je suis désolé, ça ne me ressemble pas...
Ça, c'est clair que ça ne te ressemble pas du tout... Je me contient de lui en faire la remarque. Et j'en aurais pas eu le temps puisqu'il reprend :
- J'ai du mal à en parler, je n'ai jamais aimé revenir sur... Certaines périodes de mon passé. Encore moins quand il en faisait parti.
C'est seulement maintenant que je me rends compte à quel point Leon était une personne réservé sur ce qui était de son histoire, sa famille... Il n'en parlais que très rarement, voir jamais...
- Écoute, fait moi confiance, d'accord ?continue t-il. Il ne se passe rien, j'ai tout réglé depuis longtemps en ce qui le concerne. C'est tout ce que tu as à savoir...
Il vient écarter une mèche de mes cheveux, frôlant avec délicatesse ma joue, et la place derrière mon oreille. Geste qu'il fait de plus en plus ses derniers temps et que j'ai tendance à apprécier. Il se rapproche doucement de moi, caressant tendrement ma joue. Je sais qu'il est en quelque sorte en train de m'acheter. Et j'ai du mal à supporter l'idée d'ailleurs... Il m'embrasse mais je n'y répond pas (et cela me demande un effort que je trouve surhumain...).
- Tu m'en veux ?
Si tu parles de la petite altercation, non mais si c'est du fait que tu ne me fasses pas assez confiance pour m'en parler... oui, pour ça, je t'en veux...
Je lâche un soupire.
- Non... Bien sûr que non... Mais tu es sûr que tout va bien ?m'enquité je.
- Oui... Je te le promets...
- D'accord...soufflé-je pas (_du tout_)convaincu.
Il me prend dans ses bras et je réponds à son étreinte.
Je voulais des réponses à mes questions. Et j'étais prête à presque tout pour les obtenir. Je voulais savoir qui pouvait le mettre dans un état pareil...

Tini, Ma nouvelle vie ~ Tome 1 et 2Where stories live. Discover now