Tini, Ma nouvelle vie ~ Tome 1 et 2

~ Chapitre 15 ~

J'ouvre et cligne plusieurs fois des yeux, pour m'habituer à la faible luminosité de la pièce.
Leon m'enlace tendrement de ses bras, son torse chaud et musclé collé à mon dos dénudé. Le souffle de sa respiration vient effleurer mon cou d'une douce caresse. J'inspire et expire profondément, à mon aise, les souvenirs de la nuit précédente me revenant peu à peu en mémoire... Tout me paraît loin à présent... Je n'ai que le souvenir d'un tourbillon d'images et de sensations désordonnées et indescriptibles. Leon commence à gesticuler. Je jette un coup d'oeil derrière moi, prenant soin de remonter la couverture sur ma poitrine nue. Celui ci se frotte les yeux comme un enfant, retirant ses mains du pourtours de mon ventre.
- Bonjour princesse...me salue t-il, d'une voix plutôt endormi.
- Salut...
Il sourit avant de déposer un baiser sur mes lèvres. Ce simple contact m'enflamme aussitôt. Il m'enveloppe de nouveau dans ses bras. Je me laisse délicatement aller, fermant les yeux. Après quelques minutes passer dans le silence, il souffle
- C'était incroyable...
J'opine, sourire aux lèvres. Il vient dégager une de mes longues boucles brunes qui me cache alors le visage. Sa main s'attarde plus qu'il ne faut sur ma joue, comme s'il m'observait. Je rouvre mes paupières et me retourne pour regarder l'heure. Je ronchonne des insultes et m'assois sur le lit, prenant toujours garde à emporter le drap avec moi.
- Qu'est ce qui a...?questionne Leon.
- Dans trente minutes je dois être au studio... Autant dire que je suis en retard...
Leon s'assoit à mes côtés.
- Et si... Tu restais ?
Comme pour appuyer ses propos, il dépose au creux de mon cou quelques baisers, me faisant fermer les yeux et m'arrachant même un léger soupire d'extase.
- Je... Je peux pas...
Je le repousse gentiment mais il résiste et m'attire contre lui. Il prend mes lèvres et m'offre un baiser des plus passionné, mordillant légèrement celle ci. Ma respiration s'accélère, en même temps que mes battements de coeur. Doucement, il me ramène dos au matelas. Je tente de reprendre mes esprits alors que le poids de son corps se fait de plus en plus présent sur le mien. Prenant sur moi, prenant une grande inspiration, je me libère de son emprise. Attrapant la couverture pour me couvrir le corps... Et laissant Leon nu sur le lit par la même occasion, lui arrachant donc un cri de surprise, je prends rapidement des sous vêtements, avant de courir vers la salle de bain. Arrivée derrière, je me découvre et entre dans la douche ou je reste bien quinze minutes. Une fois sortie et habillé de mes sous vêtements, je reviens dans la chambre, tout en me brossant les cheveux. Leon est en caleçon, toujours allongé et me fusille du regard lorsque je viens regarder l'heure sur mon portable.
- Je devrais déjà être en route...paniqué je.
Je vais enfiler un jean et un t-shirt, avant de prendre au fond de mon placard, des chaussures à talons compensé adéquate à ma tenu. Je vais m'asseoir sur le lit pour les enfiler. Leon me tourne aussitôt le dos. Je lève les yeux au ciel en enfilant ma dernière paire. Je m'affale à nouveau sur lui.
- Arrête... Ne me fais pas la tête... Je dois aller répéter pour le spectacle... J'ai pas le choix...
Il s'assoit mais ne me répond pas.
- Leon...
Je tente d'aller poser mes lèvres sur les siennes dans l'espoir de me faire pardonner mais il me fuit. J'en suis vexée.
- Bon, si c'est comme ça...
Je me lève, prend mon téléphone et quitte la chambre. Une main m'attrape le poignet alors que j'arrive à la porte d'entrée. Je me retrouve _à nouveau_ propulser contre son torse... Et ses lèvres qui viennent ardemment happer les miennes.
- Passe une bonne journée...me chuchote t-il, le souffle court après ce baiser.
Aussi haletante que lui, je hoche la tête, souriante et me sépare à contre coeur, pour ensuite quitter la maison.

J'entre dans le studio et me démunis de mes affaires puis me dirige vers la salle commune en sautillant légèrement, un sourire béat aux lèvres. Juàn est assis à table, un magasine entre les mains. Je m'approche et lui couvre les yeux de mes mains.
- Tini... T'es pas un peu grande maintenant pour ce genre de jeu ?
J'enlève mes mains en rigolant.
- Non, j'aime bien garder un côté enfantin. Y a quoi au programme aujourd'hui ?
Je remarque un paquet de gâteau sur la table et ne peux résister à l'envie d'en manger, n'ayant rien avalée ce matin... Je m'empresse d'attraper un biscuit et de le croquer.
- Cette après-midi répétition de danse, comme d'habitude... Et maintenant, il faudrait travailler la version espagnol de Great Escape... Si on termine assez tôt, on pourra peut-être commencer l'enregistrement finale.
J'aquiesce, posant mes fesses sur la table.
- Ok !fais je avec entrain. Ou est Cass ?
- Elle va bientôt arriver... T'as l'air de bonne humeur aujourd'hui...
Je hausse les épaules.
- Comme d'habitude...
Il lâche le catalogue et vient planter son regard dans le mien.
- Non... Là, c'est flagrant. T'es arrivée en sautillant...
- Et ?... J'ai le droit... Et puis, comment t'as fait pour me voir ? T'étais concentré sur ta lecture...
- Mais t'as été aussi discrète qu'un éléphant en entrant... Ne nous éloignons pas du sujet de départ... Qu'est ce qui te rend d'humeur aussi joyeuse ?
Je descends de la table.
- Mais rien je te dis... Je suis tout à fait normal. C'est toi qui te fais des idées.
Il allait répliquer mais la porte d'entrée s'ouvre puis se referme. Débarque alors dans la salle en courant, un petit garçon de deux ans environ, sucette et peluche en main. Il s'arrête net en me voyant, rougissant brusquement des joues. Apercevant son père, il passe devant moi, un sourire coquin au coin des lèvres et va se jeter sur Juàn.
- Alors bonhomme !s'exclame t-il en le soulevant dans les air.
Cassandre, arrivée derrière le petit, viens me saluer puis se pose sur une chaise à côté de son mari, l'air épuisée.
- Tu ne dis pas bonjour ?gronde celle ci a l'intention de son fils. Tu étais pourtant pressé de voir ta "tati".
J'ecarquille les yeux de surprise. Cass me fait un clin d'oeil discret. Le jeune garçon tourne son regard innocent vers moi.
- B'jour...s'empresse t-il de dire, d'une voix à peine audible.
- Bonjour... Comment tu t'appelles ?le questionné je.
Juàn le fait descendre de ses genoux. Il ne se décolle néanmoins pas de son père.
- Ivan.murmure t-il.
- C'est joli !sourié je.
Il fuit mon regard, tout timide puis va vers sa mère pour lui murmurer quelque chose.
- On va au toilette...soupire t-elle. Vous avez commencer à bosser ?
- Non. On t'attendait.
- Ok, j'arrive.
Elle quitte la pièce, Ivan dans les bras. Je me tourne vers mon producteur alors que celui ci se lève pour aller prendre la guitare et les pochettes dans lesquelles nous gardons notre travail.
- Tati ?
- Bah oui... T'es bientôt une Vargas... Il n'a pas vraiment de famille de mon côté, tu es la seul à vrai dire, qu'on lui ait présenté. - Mais je ne suis pas de ta famille... Pas intégralement...
- C'est tout comme...insiste t-il en déposant les affaires sur la table.
- Il est calme dans tout les cas...
En s'installant à côté de moi, il s'esclaffe.
- C'est qu'au premier abord malheureusement... Il fait son timide au début mais...C'est un petit diable en vrai...
- Dit pas ça...
Il ouvre une des pochette et nous reprenons là où nous en étions, rejoins par Cassandre, quelques minutes plus tard. J'attrape l'instrument que je positionne sur mes jambes. Ivan, qui c'était posé un peu plus loin, jouant avec son doudou, reporte son attention sur nous. Il avait une belle bouille. La tête des Vargas tout craché à vrai dire... Sauf ses grands yeux bruns, qu'il avait hérité de Cassandre. Si seulement Leon pouvait le voir...
- Reprend ce qu'on avait.demande Jùan, m'extirpant de mes pensées.
Je place mes doigts sur la guitare et commence à jouer et chanter. Pepe aurait pu rendre service pour une fois... Mais il n'est jamais là quand on en a vraiment besoin celui là...
Ivan s'est approché pendant que je chantais le refrain. Je finis par jouer les derniers notes en lui souriant et celui ci applaudit, tout heureux.
- Encore ?quémande t-il.
Je rigole.
- Non, après...
Il hoche la tête.
- Doudou il aime aussi !rit il en faisant un petit bond et en se rattrapant à son père lors de son l'atterrissage.
- Tant mieux ! Je peux la chanter devant plein de gens alors ?
Il hoche vivement la tête. Nous reprenons le travail. Ivan, au fil des deux heures qui suivirent, se montre de moins en moins méfiant envers moi et devient même un vrai moulin à parole. Il s'exprime drôlement bien pour son âge... À quelques mots près, évidemment.
- Eh Tini !m'interpelle t-il alors que nous venons de finir les compositions du texte. Chez moi, j'ai un choco-dinde.
- Un quoi ?
Je vais me rassoir sur ma chaise, après avoir ranger la guitare, suivit du petit.
- Un choco-dinde !crachote t-il à nouveau.
J'interroge Juàn du regard. Celui ci secoue la tête d'exaspération en même temps qu'il repars s'installer en face de moi.
- Un cochon-dinde Ivan...le reprend il.
- Oui. Un cho-co-dinde !essaie de répèter maladroitement son fils.
Cassandre soupire en regardant son enfant d'un oeil sévère, quand à moi, je rigole, amusée par la scène.
- C'est super ça ! Il doit être beau !
- Oui.atteste Ivan, tout en essayant d'attraper un gâteau sur la table.
Je le lui donne par la suite en le prenant sur mes genoux. Il se laisse faire sans rechigner.
- Tu arrêtes les gâteaux après, on va pas tarder à rentrer...
- Tati viens ?interroge t-il.
- Non bonhomme...reponds je.Je vais manger chez moi...
- D'accord.
Il redescend de mes genoux pour rejoindre sa mère. Elle prend ses clés dans une main et son fils dans ses bras.
- On va y aller, faut que je prépare à manger.
Elle vient embrasser Juan puis moi et quitte le studio nous saluant une dernière fois de la main.
- Tu as une famille en or... Et ton fils est un ange.
- Je sais pas si on parle du même alors...s'interloque t-il.
J'ignore sa remarque et reprend :
- J'aimerais que les choses s'arrange entre toi et Leon... Je suis sûr qu'il adorerait Ivan...
Juàn se rembrunit. Quant à moi, je me mords la lèvre inférieur, me rappelant les paroles de Leon, m'avertissant de ne plus m'en préoccupez... Mais c'est plus fort que moi. Je veux qu'il aille bien... Qu'il soit heureux.
- C'est lui qui ne veut rien entendre...proteste t-il.
- Je sais... Il ne voudra jamais faire le premier pas mais toi... Tu peux ?
- Pour lui dire quoi ?!commence à s'énerver Juàn.
- Ce que tu ressens. Il y a trop de non-dits entre vous... Il faut qu'un de vous prenne l'initiative de se pointer devant l'autre et ait le courage de dire tout ce qu'il a à dire... Il faut que tu l'écoute, mais qu'il le fasse aussi... Je sais pas... Essayer de vous donner rendez vous dans un bar ou un truc du genre pour parler.
- Et pourquoi je le ferai ?
- Pour Ivan...déclaré je sans aucune hésitation. Pour ton père et ta mère, qui mérite de connaître leur petit garçon... Et... Pour toi et Leon. Vous ne le montraient pas mais cette histoire vous affectent... Vous étiez proche avant, j'en suis quasiment certaines... Cette histoire vous a fait énormément de mal... Mais c'est du passé. C'est ça qu'il faut arriver à faire comprendre à ton frère... Leon ne te laissera pas approcher tes parents, il me l'a dit clairement et je pense que tu connais les raisons de cette réaction...
Il passe une main dans ses cheveux, excédée. Je ne peux m'empêcher de remarquer qu'il a exactement le même tic que Leon dans ce genre de situation.
- Il faudra forcément que tu passes par lui...
- C'est puéril...
- Peut-être mais c'est en partie de ta faute tout ça. Tu as retrouvé une situation stable, c'est une chose, mais maintenant, essaie d'aller au bout de tes objectifs, n'abandonne pas... Tu veux retrouver ta famille ? Alors bouge toi, et fais ton possible pour recoller les morceaux... Tout le monde s'en portera mieux au final ...
Un silence s'ensuit, jusqu'à ce qu'il cède.
- Je vais essayer...
Je le prend dans mes bras mais il me repousse doucement.
- Va manger... Faut que tu sois en forme pour répéter cette après-midi...
Je me lève, et avant de partir, lui fait un grand sourire.
- À toute à l'heure !
Je sors du bâtiment, confiante dans la tournure que pourrait prendre cette situation...