~ Chapitre 30 ~ Fin ~

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Je suis revenue à la maison depuis quatre jours. Et j'y vois toujours comme une taupe, si ce n'est pas pire... Mais je m'y sens beaucoup mieux qu'à l'hôpital. Mes mauvais rêves ont cessé et au moins, je sais où je suis. Ma vie se limite à dormir, manger et caresser Moufle. Je suis rassurée d'être dans ma chambre mais je n'ose pas me lever... Et Leon ne me laisse pas de toute façon. Celui ci est très attentif à moi, et fait en sorte que je ne manque de rien... Il est vraiment attentionné mais garde toujours une certaine distance envers moi. Au début, je pensais que c'était à cause de Julia. Mais il m'a expliqué hier à peine que rien ne s'était vraiment passé entre eux deux, et que son producteur avait tout manigancé. J'en étais pratiquement sûr... Mais après ces révélations, je pensais que l'on serait plus proche. Mais non. Et en réalité, que l'on soit aussi distant l'un envers l'autre me fait peur...
Après tout, il prend soin de moi maintenant... Mais pour combien de temps le fera t-il ? Il risque de se lasser... Et je le comprendrai. Alors c'est bien si il garde ses distances. Et puis, je m'attendais à quoi sérieusement ? Je ne suis et ne serai plus jamais comme avant... Rien ne sera plus jamais comme avant. On a beau me répéter le contraire, j'ai du mal à croire que je vais, ou peux encore guérir. Je préfère commencer à me faire à l'idée, plutôt que de garder espoir trop longtemps... Au fond, j'essaie toujours d'y croire mais ça commence à être difficile.
Le bruits si reconnaissable des patounes de Moufle sur le carrelage me parviennent. Celle ci se retrouve rapidement sur le lit, à quémander ses caresses du matin. Il y a du bruits dans la cuisine depuis que je suis levée. Soit Leon est matinal, soit je me suis réveillé tard, au choix. Celui ci dort dans la chambre d'ami. Je n'ai pas osé lui demander de venir avec moi... Et puis, ça aurait peut-être paru déplacé...Je passe ma main sur le doux pelage de ma petite peluche vivante.
- Moufle ?!appelle Leon.
Je souris lorsque je sens la chienne sursauter brusquement et relever la tête à l'entente de son nom.
- Qu'est-ce que tu as fait encore ? chuchoté je.
Celle ci couine pour simple réponse. J'ai l'impression de retourner en arrière, avant toute ces histoires...
Cette ambiance m'avait manqué. Tout les deux m'avait manqué. Comme dit Ludmila, nous formions comme une famille... Pas parfaite, certe, mais aucune ne l'est vraiment de toute façon. Pour moi en tout cas, elle l'est. Maintenant, reste à savoir si elle le restera.
Moufle descend de mon lit. J'entends Leon lui crier dessus quelques secondes plus tard à peine, pour je ne sais quel raison encore. Mais ça a le don de me faire rire, chose que je fais rarement en ce moment.
Peu après, Leon entre dans la chambre.
- Je t'ai entendu rire...me dit il sous forme de reproche.
- Je n'ai pas pu m'en empêcher...me justifié je.
Il rigole lui aussi. Ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu ce son si mélodieux à mes oreilles et qui me réchauffe le coeur. Il vient s'affaler sur le lit qui se met aussitôt à grincer, et dépose un rapide bisou sur ma joue. J'en rougirai presque tellement j'en ai perdu l'habitude.
- Ça va mieux ?
Je hausse les épaules.
- Oui.
Si ce n'est que je vois toujours aussi noir...
Je réalise soudain que les moments que je passe en ce moment même, avec Leon a mes côtés, ne pourraient peut-être pas refaire parti de mon quotidien...
Ou encore que plus jamais je n'aurais l'occasion de regarder Leon, ou qui que ce d'autres d'ailleurs... Ou même de voir une chose aussi simple qu'un magnifique couché de soleil. Je me triture les mains, anxieuse et attristée par mes idées... Je me déprime toute seule en vrai.
- À quoi tu penses ?demande Leon remarquant sûrement mes manies.
J'hésite à parler. Est ce que je peux vraiment me confier de nouveau à lui ?
Bien sûr que oui... Enfin,...Ça le concerne de toute façon...
- Je...commencé je. Je me dis juste que je ne vois toujours rien... Et qu'il est probable que je ne vois plus jamais.
Le dire haut et fort me paraît plus dur encore et me fait plus de mal que de le penser. Mais... En réalité, j'ai besoin de me confier. Et d'aborder un sujet qui me tient à coeur avec lui, puisqu'il s'agit de ce que "nous" allons devenir...
Il voit que j'ai du mal à poursuivre et place une main dans mon dos, dans un geste qui se vaut réconfortant.
- Rien n'est dit... Tu vas guérir, ok?
Je secoue la tête, plutôt désespéré de l'abstinence qu'ils ont à le croire, autant lui, que Ludmila, Pepe, mon père, Angie, et tout ceux qui me sont proche.
- Non... Tu sais, j'ai eu tout le temps pour réfléchir... Peut-être même un peu trop.soufflé je.
Je respire profondément et ravale mon envie de pleurer.
- Même si vous me dites tous le contraire, je sais qu'il y a de forte chance que je reste aveugle jusqu'à la fin de mes jours.
Je tourne le visage dans sa direction, les yeux plutôt embués.
- Tini, tu...
- Non, écoute moi! Leon... Je sais que tu n'avais pas prévu ça et tu n'as aucune obligation envers moi. Tu n'es pas forcé de rester...
- Quoi ? De quoi tu parles ?
- Je veux simplement que tu ne te force pas à me supporter simplement par pitié...
- Tini...
Je ne le laisse pas continuer.
- Je sais que si je reste aveugle, je serai sûrement un vrai fardeau à supporter, en quelque sorte, et je ne veux pas que tu en pâtisses. Je ne veux pas être une contrainte pour toi et...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il presse ses lèvres sur les miennes me faisant fermer les yeux et me coupant net la respiration. Ne pouvant résister, je répond passionnément à celui ci, retrouvant une sensation que je ne croyais plus ressentir... Il se sépare, trop rapidement à mon goût.
- C'est bon là ?s'esclaffe t-il. Tu as la réponse à tout tes doutes ?
Je ne répond pas, encore déstabilisée et éberluée par ce qu'il vient de se produire.
- Tini... C'est tout réfléchi. Tu ne seras jamais un fardeau pour qui que ce soit, encore moins pour moi, d'accord?
Il fait une pause, comme pour me laisser assimiler ses paroles.
- J'ai de quoi me rattraper. Je me suis rendu compte de mes erreurs et ne les reproduira plus, tu peux en être certaine... Je ne te laisserai pas traverser ça seule, on le fera ensemble, et crois moi, je ne t'abandonnerai pas de si tôt. Je me suis aperçu que notre relation est vraiment précieuse à mes yeux et qu'on a plus de temps à perdre, quoi qu'il advienne... On a encore beaucoup de chose à vivre, beaucoup d'épreuve à surmonter peut être, mais une chose est sûr : je les passerai à tes côtés et, à partir d'aujourd'hui, je t'en fais la promesse. Car c'est tout ce que je souhaite depuis le début: vivre avec toi pour le meilleur, comme pour le pire...
Il prend ma main d'un geste tendre et passe à mon annulaire un petit objet froid que je reconnaîtrai entre mille. Une bague. Mon coeur rate un battement.
- Si, bien sûr, tu acceptes de me donner une autre chance ?
La bouche entrouverte, choquée, je ne sais pas quoi dire, étonnée par cette demande que je trouve si... Soudaine. Moi qui pensais il y a à peine quinze minutes qu'il se lasserai de moi... Et voilà qu'il me refait une demande. Je ne peux tout simplement pas y croire.
Face à mon mutisme, Leon se rattrape :
- Je sais que ça peut te paraître rapide... Mais on a perdu tellement de temps... J'aimerai juste reprendre notre relation là où nous l'avons laissé. Mais si tu veux, on...
Je positionne doucement ma main sur sa joue, ne le laissant pas continuer. Je repère d'un geste délicat les lèvres de celui-ci du bout des doigts puis me penche pour lui offrir les miennes. Plus indéterminée que lui, je le laisse prendre l'initiative d'accentuer le baiser. J'y répond ensuite plus fougueusement. Des larmes de joie se mettent à couler le long de mes joue et viennent se mêler à ce moment si passionné. Je passe mes deux bras autour de son cou, me mettant a genou face à lui. Ma poitrine menace d'exploser au doux contact de sa bouche sur la mienne qui m'avait tant manqué... Ses mains se placent sur mes hanches et il me fait basculer en arrière, la tête presque en dehors du lit. Surprise, je coupe court à cet instant fusionel. Ouvrant les yeux, je suis déçue de ne pas pouvoir l'observer comme j'avais l'habitude de le faire après un moment pareil. Mais j'affiche timidement un petit rictus, mon coeur encore affolé par cet événement.
Leon, essoufflé, me demande, toujours penché au dessus de moi:
- Je dois prendre ça pour un oui ?
Je souris de toute mes dents, me redresse en le repoussant légèrement et lui prend la main par la même occasion. Je passe une main dans mes cheveux, à la fois nerveuse, et exaltante.
- Leon... Tu es le seul que j'ai toujours aimé... Comment pourrais je refuser ? Tu as été le premier et tu seras le dernier, aussi simple que cela puisse paraître ...

***

Tini, Ma nouvelle vie ~ Tome 1 et 2Where stories live. Discover now