68 - Le bal - Préparatifs

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Il venait de repasser sa chemise lui même, une première... Les manches lui avait donné du fil à retordre mais il s'en était tiré. Il passa ses mains sur le tissu encore chaud et boutonna le dernier bouton. Il était élégant dans sa chemise bleu marine avec liseret bleu ciel.

En entrant dans la chambre, il découvrit plusieurs robes et chaussures éparpillées sur le lit. Elle devait encore hésité sur la tenue qu'elle allait porter. Pourtant, il avait été parfaitement clair sur celle qu'il préférait...

Ne la trouvant pas dans la chambre, il prêta attention au bruit venant de la salle de bain. Elle était sous la douche. L'homme dans sa chemise chaude sentit bientôt sa peau se réchauffer elle aussi. Comme il était facile de l'imaginer nue sous la pluie tiède.

Il regarda sa montre : 18h13. Ils avaient encore le temps. Il pouvait s'inviter sous la douche, avec elle. Il avait même le temps de remettre sa chemise sous le fer si jamais celle-ci finissait mouillée.

*

_Es-tu prête ? Demanda le Juge.

_ Presque. Peux-tu me passer mes perles ? Répondit sa femme, assise à sa coiffeuse.

Caroline avait toujours été une femme raffinée. Elle attachait un soin particulier à toujours se mettre sous son plus beau jour. Ses cheveux étaient parfaitement coiffés, ses souliers brossés, et ses bijoux s'accordaient à sa tenue, en toute occasion.

Mais Caroline vieillissait. Des rides commençaient à marquer ses paupières et la peau de ses coudes plissait de plus en plus. La jeunesse passait. Donnant peu à peu tout ses bienfaits à la nouvelle génération. À sa fille.

Caroline remarquait les regards des hommes sur sa fille. Des regards qu'elle avait aussi connu, à une autre époque. Lorsqu'elle regardait Sybille, elle ne voyait maintenant que le souvenir de ses années à jamais révolues. Ce passé où elle pouvait conquérir le monde par un simple regard. Mais Sybille n'était pas comme sa mère.

Son esprit demeurait indomptable, ses goûts étaient communs et ses ambitions nulles. Caroline désespérait de voir sa fille aussi peu enclin aux privilèges que son monde pouvait lui offrir. Par chance, elle avait accepté de suivre les études de la famille, le Droit. Il y avait peut-être encore une chance qu'elle devienne quelqu'un. Et non plus seulement l'héritage d'un nom.

Heureusement, son parrain venait de se proposer pour la chaperonner une fois de retour à Paris. Il allait la prendre sous son aile, lui présenter le monde, la guider sur le droit chemin.

_ À quoi penses-tu ? Demanda Jean-Philippe.

Perdue dans ses pensées, la blonde avait oublié la présence de son mari. Debout derrière elle, il lui remonta les cheveux et encercla son joli cou d'un collier de perles de nacre.

_ Pourquoi est-elle comme cela ? Aussi revêche ? Demanda-t-elle peinée.

_ C'est une adolescente. N'étais-tu pas comme cela à son âge ? Dit-il en devinant ce à quoi sa femme faisait allusion.

_ Devrions-nous être plus stricte avec elle ?

_ Tout ce que je sais, c'est que son insolence m'agace. Soupira-t-il. Maintenant que nous sommes plus présents, que nous contrôlons ses fréquentations, nous la découvrons de jour en jour. Mais une chose est sûre : ne la voir qu'une heure ou deux par semaine lorsque nous vivions à Paris nous dispensait de ce manque de respect perpétuel.

_ Que faîtes-on alors ?

_ Rien. Dit une voix derrière eux.

Monsieur Lutz se tenait là, près de la porte de la chambre. Les mains dans les poches, il marcha quelques mètres vers ses amis :

L'art de la Nudité {Terminé}Where stories live. Discover now