Partie 56

2.4K 163 14
                                    

Salut salut. J'ai essayé un nouveau style d'écriture. Un peu plus à la première personne. Dites moi ce que vous en pensez mes chewis...
Bonne lecture.


J'avais un goût de sang dans la bouche. Mes dents écorchaient ma langue à chaque claquement. Car oui. Je claquais des dents. Avais-je froid ? Non, au contraire : ma peau collait à mes vêtements tant les bouffées de chaleurs se voulaient agressives.

Je brûlais et tout mon corps tremblait. Mes jambes suivaient difficilement les lignes du trottoir. Je tanguais. Mon regard se troublait comme si j'avais bu plus que de raison.

Mais je n'étais pas saoule. Je n'avais pas froid. Je n'étais pas effrayée. Rien ne justifiait mon état inquiétant.

Je devais être malade. Forcément.

Pourquoi sinon je sentirais cette oppressante barre me bloquer la poitrine ? Pourquoi une colonie de fourmis aurait élue domicile dans ma nuque ? Pourquoi alors mes dents torturaient-elle mes lèvres pour réprimer un cri de douleur ?

J'étais tombée malade.

Sy malaxa énergiquement le haut de sa poitrine pour échapper cette boule qui grossissait, qui la privait d'air. Allait-elle vomir ? Elle en avait envie. Un besoin viscérale d'évacuer son malaise la saisit.

Sybille posa ses mains tremblantes sur le mur d'un immeuble et baissa la tête sur ses chaussures. Des étoiles tournaient devant ses yeux. Les bruits de la rue lui montaient aux oreilles et se mêlèrent à la cacophonie de ses pensées.

Les sirènes des ambulances. Les radios bruyantes dans les voitures. L'alarme du bus qui signalait son approche. Des étudiants éméchés qui se rendaient à leur soirée du jeudi. Une voiture qui conduisait un peu trop vite près du trottoir : Le bruit fracassant d'une flaque de pluie qui s'abattait sur les chaussures de la lycéenne.

C'est alors qu'une montée orageuse et soudaine traversa les lèvres frémissantes de Sy :

_Espèce de connard ! Pour qui tu te prends pour m'éclabousser ?! Pour qui, espèce de salaud ?!

Sy se tourna vers la route mais la voiture était déjà loin. Seules ses Stan Smith édition limitée gardèrent la souillure de son passage.

Je ne vomissais pas. Mais des larmes salées commencèrent à redessiner les traits de mon visage sans que je ne puisse les contrôler. Je trouvais enfin le moyen d'évacuer. Sortir toute cette colère que je ne savais pas expliquer...

Les insultes. Les esclandres en public. Ce n'était pas mon truc. Ça ne l'avais jamais été. Ou bien alors cela était malgré moi : Les autres m'insultaient. Et j'avais déjà vécu un scandale, mais je n'avais rien déclenché.

Alors pourquoi perdre mon sang-froid pour ce stupide chauffard ? Pourquoi ce soir ?

Parce que j'étais tombée malade.

La jeune fille continuait son chemin en s'essuyant grossièrement le visage. Le vent d'hiver refroidissait d'autant plus ses joues, maintenant mouillées par sa faiblesse.

Pleurer sans aucune raison. La maladie ? Quelle raison idiote. Idiote ! J'ai été si stupide ! Il n'avait pas le droit...

Si. Il en avait le droit. Mais il disait n'en avoir aucune envie. Mais ses envies semblent tourner comme ce vent traître qui me giflait à présent.

Idiote. Pourquoi l'as-tu cru ? Les hommes mentent, embellissent ta réalité pour leur plaisir égoïstes.

Égoïste ! Pourquoi m'a-t-il dit ça ? Je ne lui demandais rien. Rien et pourtant je lui ai tout donné. La confiance est pour les faibles. Pour ceux qui croient aux contes de fées et aux fins heureuses.

L'art de la Nudité {Terminé}Where stories live. Discover now