Partie 59

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Yeyyy ! Retour de LÉO. Je ne vous en dit pas plus. Bonne lecture.

Les murs de sa chambre étaient tapissés de visages. Des traits qui répondaient aux codes de la beauté et de la perfection grâce à d'incalculables retouches numériques. Ces visages de mannequins n'était pas réels. Trop maquillés, trop éclairés, trop retouchés.

Ces personnes que Sy trouvait dans les magazines avant de les épingler à son mur n'existaient pas vraiment. Tout comme le masque qu'elle avait si bien collé ce soir.

De nouveau chez elle, l'adolescente avait réussi à inventer une excuse acceptable pour écourter la soirée pyjama. Passer toute une nuit avec les double J relevait de l'exploit. Et Sy n'avait pas la force.

Toute son énergie était passée dans son contrôle de ne pas prendre son téléphone et d'insulter cette saletée de Céline.

Alors que la jolie brune rêvassait en faisant rebondir son regard sur ses photos-montages, son esprit revenait sans cesse à ce coup de téléphone. Léo semblait occupé. Avec elle. Et elle semblait pressée qu'il raccroche.

Léo n'avait aucune importance. Alors pourquoi l'esprit de Sy s'obstinait à passer en boucle le dialogue qu'avait eu lieu dans la chambre de Margot ?

Parce qu'il était son jouet. Et que personne n'avait le droit de jouer avec ses affaires. Mais Sybille avait eu un nombre impressionnant de jouet et tous les enfants pouvaient s'amuser avec, temps que leurs mains étaient propres...

Si Mattéo couchait avec Juliette, Sy serait-elle aussi contrariée ? Gio couchait avec Claire. Était-ce fâcheux ? Marco menait sa vie. Qui était-ce déjà ? Et tous les autres... Sy n'en avait que faire.

Mais Léo.

Léo sortait du lot. Il avait fait naître quelque chose en elle qu'elle n'avait pas ressentit depuis longtemps. Depuis sa rencontre avec Deen.

Elle reconnut cette vague de chaleur l'engloutir. Ce torrent d'émotions qu'elle n'était pas prête à maîtriser ni comprendre à l'époque.

Deen avait compté, et comptait toujours. Mais il lui avait brisé le coeur. Un coeur pas assez solide hélas pour affronter l'injuste vérité. Une vérité dans laquelle Sy n'était pas la seule et unique. Pas celle qui comptait. Pas celle qu'il pouvait aimé...

Alors la jeune adolescente devenue brutalement grande se promit de cacher son coeur où personne ne réussirait à le trouver. Elle troqua ses espoirs d'amour réciproque et fantasque contre un plaisir charnel qu'elle pouvait atteindre dans les bras d'un homme. Elle décida de se contenter du plaisir de chair et de renier définitivement l'amour.

Sybille ne savait pas aimer, car personne ne lui avait montrer. Mais un homme blond aux yeux azurs était prêt à lui enseigner un placebo peut-être plus alléchant.

Elle n'était plus Sybille. Mais Sy.

Sy attrapa son téléphone et alla dans le répertoire. "L"

Léo n'était pas là. Évidemment. Mais les nombres qu'étaient inscrits sur la liste de Juliette lui revinrent en mémoire...

"Non ! Autant t'ouvrir les veines. Ne l'appelles pas. Ne te humilies pas. Je t'en prie."

Écoutant aveuglement sa conscience, Sy glissa son pouce sur l'écran. "L" "Louis". Cela n'était pas non plus une très bonne idée. Sy ne lui avait pas parler depuis des mois.

La torture intérieure s'arrêta lorsqu'elle composa machinalement le numéro qu'elle connaissait par coeur.

Quatre tonalités. Quatre heure du matin. Il devait probablement dormir.

L'art de la Nudité {Terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant