L'art de la Nudité {Terminé}

Bonus Lemon

Son pouce frottait son tee-shirt trempé. Son autre main rangeait une mèche de cheveux derrière son oreille. Le professeur touchait son élève comme une bulle de savon : prête à éclater à tout instant.

Lorsque Léo l'embrassa, ce ne fut pas seulement ses lèvres se presser contre les siennes que Sy ressentit. Léo semblait lui insuffler ce réconfortant sentiment de sécurité.

Ses gestes étaient doux et mesurés. Inhabituels. Sa fougue coutumière n'était pas au rendez-vous. Sybille s'en inquiéta. Elle le regarda un instant. Il la contemplait.

Léo libéra son chignon par un geste délicat de la main et vint placer les mèches brunes unes à unes sur les épaules de Sy. Il déboutonna ensuite sa chemise et s'en défit. Le hiboux tatoué sur sa poitrine avait les ailes grandes ouvertes, acceuillantes. Sybille appliqua ses mains sur son torse et sentit alors son coeur battre à tout rompre.

Léo était pourtant totalement calme d'apparence.

Le professeur saisit les poignets de son étudiante et la fit tourner sur elle même. Lui tournant le dos, Sy se concentra sur ses mains qu'il descendaient lentement sur son ventre. Léo accrocha le revers de son tee-shirt et le remonta par dessus sa tête.

Sybille fixait la porte en face d'elle. Il était là. À quelques mètres de là. Et l'idée que monsieur Lutz puisse les surprendre refroidit le sang dans ses veines. Néanmoins les caresses de son amant irradiaient sa peau. Ces mains qui parcouraient avec envie son dos et ce souffle chaud qui séchait sa peau mouillée la convinrent d'oublier. Oublier ses parents, Lutz et le monde tout entier.

D'un geste sûr, le professeur d'art dégraffa son soutien-gorge. Le bruit de la dentelle heurtant le sol fut aussi discret que celui du prof s'asseyant sur le lit.

La jeune fille se retourna vers lui et fut troublée par son regard. Il la regardait comme une pierre précieuse. Léo était étrange ce soir. Le prof d'art agissait comme un autre. Comme si ce soir était le dernier soir, réellement.

C'était ce qu'elle demandait. Mettre un terme à leur histoire. Mais voir cela prendre forme au fond des iris de Léo ne lui plaisait pas.

Léo blottit sa joue contre le ventre de Sy, serrant fermement ses bras autour d'elle. Après un moment d'hésitation, Sybille glissa ses doigts dans sa tignasse indisciplinée.

_ Pourquoi ne me parles-tu pas ? Soupira-t-il.

"Parce que je gâcherais tout. Parce que tu me mépriserais pour ce que j'ai fait. Parce que tu me détesterais. Parce que même si je te dis le contraire, je ne veux pas que les choses changent entre nous."

_Parce que je veux que tu continues de me regarder comme tu le fais.

_ Comment ?

_ Comme si j'étais importante.

Léo décolla la joue de son ventre et leva les yeux vers elle. Il ne la regardait pas parce qu'elle était importante. Il la regardait parce qu'il était vicéralement impossible de regarder ailleurs.

Ne la quittant pas des yeux, Léo entreprit de défaire le bouton de son slim rouge. Aveugle et intuitif, il réussi et le slim rejoignit vite le soutien-gorge sur le sol. Il ne baissa les yeux que pour connaître la couleur de sa culotte : Noire avec les noeuds turquoises, sa préférée depuis la fois où il avait fait un accroc dans la dentelle, un soir après les cours dans un coin peu éclairé de la bibliothèque...

Le prof passa d'abord son pouce sur la dentelle irrégulière, puis un second doigt.

La main toujours dans les cheveux de son amant, Sy le regardait faire et se concentrait pour ne pas faire de bruit. Mais le simple touché de son prof sur cette partie si sensible de son corps la contraint à étouffer un gémissement.

Et elle ne put retenir un cri de surprise lorsque Léo déchira en deux la culotte. Sa fougue était toujours là, patientant sagement jusqu'au moment propice.

Le visage de Léo s'illumina grâce à un sourire ravageur. Le professeur écarta les jambes de Sy à l'aide de sa main avant d'embrasser le haut de ses cuisses.

Debout et flagolante, Sy ne carressais plus les cheveux de Léo. Mais les agrippait pour ne tomber et succomber aux délicieux spasmes qui saisissaient ses jambes.