Tini, Ma nouvelle vie ~ Tome 1 et 2

Tome 2 ~ Chapitre 20 _ Tini

Elle me coupe :

- Tini ! Tu devrais commencer à ralentir le rythme, tu es enceinte bon sang !

Je lève les yeux au ciel. Comme si je ne le savais pas... Mais Ludmila en rajoute une couche, sans même quitter son écran des yeux :

- Je suis d'accord.

Je lui tire la langue. Traîtresse.

- Très bien, j'en parlerai à Cass'.déclaré je. Mais je ne suis pas sûr qu'elle va être du même avis que vous. C'est pas comme si j'avais exactement le même emploie du temps qu'avant ma grossesse !

Angie hoche la tête, satisfaite. Alors qu'en réalité...Je mens. À très peu de chose près, c'est le même. Cass' a fait de son mieux pour m'enlever certain rendez-vous mais n'a pas pu y faire grand chose. Ce qui explique mes envies de roupiller à longueur de journée. La grossesse n'arrange rien à ce fait... J'ai l'impression d'être quinze fois plus épuisée qu'à l'origine. Mais je ne peux pas m'arrêter comme ça, d'un coup. Les médias et tout le reste se feraient une joie d'inventer toute sorte de scénario sur mon arrêt soudain d'activité. Et je veux annoncer ma grossesse le plus tard possible. Comment vais d'ailleurs annoncer que Leon ne compte pas devenir père ?
Je ne veux même pas y penser pour l'instant tellement ça me paraît compliqué...
Le mieux est encore de maintenir un rythme un peu soutenu tant que je le peux. Même si au final, j'ai l'impression d'avoir couru le marathon quatre fois en une seule journée. C'est juste de la fatigue... Je ne vais pas en mourir et mon petit haricot va bien, je le sais.

- Au fait, rappel toi que tu as ta première échographie jeudi prochain...
- Une échographie ?!

Nous nous retournons toute les trois en même temps. Papa.
Je ne l'ai toujours pas mis au courant. Je me mords fortement l'intérieur de la joue. Prise d'un élan exceptionnel de courage, je me lève pour lui faire face.

- Oui... Je peux te parler ? Seul à seul ?

Il regarde Angie et Ludmila d'un air interrogateur avant de revenir sur moi. Il me fait signe de le suivre dans son bureau.
Il dessert le noeud de sa cravate une fois à l'intérieur et va se laisser tomber sur son fauteuil, les traits toujours tirés par la fatigue. Je ne m'installe pas sur une chaise en face de lui mais vais me poser sur ses genoux, ce qui le surprend. Il ne me repousse pas pour autant, bien évidemment, mais m'entoure chaleureusement de ces deux bras.

- Bon, de quoi voulais tu me parler ? Pourquoi vas tu faire cette échographie ? Tu as mal quelque part ? Tu es malade ?

- Non ! Papa, calme toi... Enfin, ce n'est pas une maladie.
- Ah ?
- Non.

Je regarde autour de moi, anxieuse.

- Écoute, je veux bien t'en parler, seulement si tu me dis ce qui ne va pas chez toi aussi. Tu as l'air... Abattu en ce moment.

Il soupire. D'un geste délicat il replace une mèche de cheveux derrière mon oreille, comme il le faisait quand j'étais petite.

- J'ai quelques soucis avec l'entreprise... J'ai investi beaucoup d'argent dans des projets qui n'ont pas abouti. Nous ne sommes pas passer loin de la faillite. Mais c'est presque de l'histoire ancienne. Je travaille juste un peu plus pour tenter de redresser la situation, et remettre toute cette affaire sur pied. Mais c'est bientôt fini.

J'acquiesce, montrant toutefois un air inquiet.

- Ne vas pas te tuer à la tâche, hein ? J'ai encore besoin de toi ! Surtout en ce moment.

Il semble touché par mes paroles.

- Ne t'inquiètes, nous sommes solides chez les Castillo ! Je ne te quitterai pas de si tôt ma puce. Mais pourquoi as tu précisé « surtout en ce moment » ?