Chapitre 56.

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Suite à cette effrayante pensée, ma détermination à me battre semble certaine désormais. J'ai maintenant une lourde pression sur mes épaules. Mais c'est cette pression, mêlée à une peur révélée que je compte en finir. Il le faut.

-J'espère pour toi que tu as pensé à dire au revoir à tes amis, car tu ne les reverras plus jamais. prononça Mélanie, d'un regard sombre révélant ses intentions futures.

Malgré être paralysée par la peur d'échouer et de mourir, une part de moi semblait en hâte à en finir avec ce personnage. De sa force étonnante, la jeune femme s'élança et leva son poing, prête à me frapper. De par un vif sentiment d'alerte, je réussis à frôler de près sa rude poigne. Elle entreprit, d'une main habile, de s'emparer de mon cou découvert. Sa main, aussi remarquable que cela puisse être, renfermait une telle vigueur, que je ne fus pas surprise qu'elle n'utilise pas sa deuxième main. Débutant légèrement à suffoquer, j'amenai mes doigts aux siens, tentant de m'en défaire avec énergie. Mon attention toute entière s'était posée sur sa main et mes doigts, autour de mon cou, ainsi que ma respiration peinant à résister. Je n'avais alors pas remarqué que mon ennemie s'était armée d'un poignard finement aiguisé, qu'elle apportait dangereusement de sa main libre à mon visage.

-Qu'est-ce que tu fais ? marmonnai-je, avec difficulté.

-Je vais ruiner ce joli visage, à coût de lames. chuchota-t-elle, un fin sourire pervers errent sur ses lèvres.

Mélanie approchait sa lame argentée de ma figure apeurée, ne se souciant plus que de son objectif perverti. La vigueur de sa poigne autour de mon cou s'était affaiblie, juste assez pour que je reprenne le contrôle. Mais alors, dans le silence environnant de la pièce obscure, un subtil gémissement sorti de ma bouche, au contact du glissement de la lame dans ma chaire. Je devinais une considérable taillade au centre de ma joue droite. Un silencieux sourire corrompu prenait place sur la figure de Mélanie, l'arme toujours en main. Prise d'un inopiné instinct bestial que je ne connaissais pas, une férocité inconnue m'envahie et prit possession de moi. Mes doigts tentant d'empêcher la suffocation que provoquait la main tenace de mon ennemie, s'en détachèrent d'un geste inattendu et s'agrippèrent à la gorge de Mélanie. D'un mouvement prématuré, mon corps nous fit basculer vers l'arrière, nous amenant jusqu'au mur opposé où Mélanie se cogna la tête. Je ne contrôlais plus la verdeur de mes poignes et je n'avais absolument rien en tête à cet instant. Rien à part l'idée irréversible de détruire la personne se trouvant en face de moi. Je ne pouvais même pas qualifier ce personnage d'être humain à vrai dire, ce n'était qu'un parasite à abattre pour m'en sortir. Mélanie entreprit d'utiliser son poignard pour me l'enfoncer au visage et je crus distinguer ses yeux; ils dégageaient une telle intention meurtrière que j'en fus secouée. Suite à une dernière pression de mes mains autour de sa gorge, je compris qu'il fallait la désarmer avant d'entreprendre de la tuer. Surprise d'une vitalité peu commune, je saisis de ma main droite la lame si singulière qu'elle tenait fermement et la jetai à l'autre bout de la pièce. Rapidement prise d'un instinct naturel de défense, Mélanie s'élança de nouveau et leva son poing libre en ma direction. La douleur qui suivit l'impact de ce coup me fit lâcher un gémissement. Ma vue fut alors troublée un instant, puis se rétablie. La détermination  à tuer que je portais en moi devenait si imposante que je doutais, à ce moment-là, de mon humanité même. Un seul objectif prenait place dans mon esprit, un seul but étouffait mes pensées et commençait à prendre le dessus sur ma personne. Je vais la tuer, je veux la tuer; me dis-je. Soudain, sans que je n'ai pu l'appréhender, je fus projetée d'un geste vers le sol, quelques pas en arrière. Mon crâne rencontra de près le mur, et je pus apercevoir se dessiner, sur le visage essoufflé de mon ennemie, un énième sourire aigu face à son coup réussi. Du coin de l'œil, il semblait se trouvait quelque chose sur le sol, tout près de moi. Le poignard gisait par terre, à un pas vers ma gauche. Je savais ce qu'il me restait à faire. Mélanie, envahie d'une puissante confiance, s'élança avec grandeur en ma direction, avec la ferme intention de clore ce combat. En une fraction de seconde, je m'étais emparée de la lame argentée. Et, sans que je ne puisse comprendre réellement ce qu'il venait de se passer, le poignard qui se trouvait fermement dans mes mains, avait disparu dans le corps de Mélanie. Elle, affichait une figure comme paralysée. C'est là que je remarquai la tache rougeâtre au centre de son abdomen, entourant la lame que je tenais. Son corps, maintenant trop lourd pour tenir debout, tomba à terre. Je retirai d'un geste simple la lame et l'abandonnai sur le sol. Le regard de la jeune femme s'assombrissait au fil des secondes, et sans que je puisse faire quelque chose, devint vide. Le corps sans vie de Mélanie gisait à présent sur le sol, juste à côté de moi, ahurie. Je réalisais à peine ce que je venais de faire. Comment en étais-je arrivée à devoir faire ça ? Je commençais à me perdre dans une réflexion existentielle lorsque une touche de lumière me vint.

-Jackson. réussis-je à prononcer, comme évidence.



Perfect Bad Boy. TOME 2Where stories live. Discover now