Chapitre 55.

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Je ne m'en suis pas tout de suite rendue compte, mais j'avais en réalité vomis sur le Chef en personne. Cet homme au visage renfermé et au regard dur, se retrouvait désormais avec mon reste de repas sur les chaussures. Un horrible sentiment de gêne m'envahit. Je relève silencieusement la tête jusqu'à croiser un regard noir de froideur mêlé à la surprise.

- Je suis vraiment désolée... Oh mon Dieu, je-je... excusez-moi... je ne sais pas ce qu'il m'a...

- Arrêtez. s'élève sa voix ferme mais dénuée de brutalité.

Il me fixe avec intensité, tandis qu'au fond de mon être, je souhaiterai disparaître. Je suis alors étonnée de remarquer qu'un fin sourire se dessine sur ses lèvres pincées.

- Je suis certain que vous ne vouliez pas... renarder votre déjeuner sur votre supérieur. dit-il, mêlé à un rictus qui se veut moqueur. Cependant, je ne crois pas vous avoir déjà vu ici. Vous êtes la nouvelle recrue ?

- Oui, c'est cela. C'est exactement ça. répondis-je, prise d'angoisse.

- Bien, et hum, que vouliez-vous me confier pour venir frapper à mon bureau ? s'enquit-il, intrigué.

- Oh, oui c'est vrai. J'étais euh...je suis venue vous apporter une information de dernière instance en ce qui concerne le clan des Bloods. improvisé-je, avec maladresse.

- Dîtes-vous ? Une information de cette importance apportée par une agent novice, pardonnez-moi mais j'en doute. réplique-t-il, d'un ton ferme et métrisé. Voulez-vous me dire la réelle raison de votre présence dans mon bureau maintenant, jeune fille ?

Son regard est maintenant glacé et pleins de méfiance. Je sens mon pouls tambouriner et retentir dans mes oreilles. Je ne sais que dire désormais. Je suis littéralement prise au piège, avec ma maladresse. Soudain, une présence se remarque derrière moi.

- Chef, tout va bien ? s'élève alors une voix inconnue dans mon dos.

Je me tourne vers cette tierce personne et remarque une femme que je pourrai qualifier de ni jeune, ni vieille. Elle porte cependant un regard dure, et se tient de façon anormalement droite et soutenue.

- Mélanie, tiens. Pourriez-vous vous charger de demander de nouveaux souliers à Christian et de vous occuper de cette nouvelle arrivante dans le système ? déclare le Chef, mêlé de mépris subtil.

- Bien sûr Chef, autre chose ? s'enquit la prénommée Mélanie.

- Inculquez-lui quelques règles de bases. ajoute-t-il, plein de mystère, avant de se déchausser et de retourner derrière son bureau.

Suite à ces mots au sous-entendu révélateur, Mélanie, munie de ses poingnes étonnantes, m'agrippa, me fis pivoter en direction de la porte et me conduisit dans le couloir. Je pouvais sentir son contrôle sur moi, dans ses mains, qu'elle empoignait à ma peau comme des sensues.

Elle me conduisit dans la direction opposée du couloir dans laquelle on était venu avec Harry et Liam. D'ailleurs, je ne les ai pas vu près de la porte du bureau du Chef, comme il était convenu. Cette pensée m'inquiète. Mais je suis certaine qu'ils ont trouvé un moyen de se cacher tandis que cette Mélanie s'aventurait à la recherche de quelque chose à faire.

La prénommée Mélanie, sans doute petite fille de Hulk, m'emmène désormais dans un autre couloir, à l'allure moins luxueuse. J'avoue être légèrement angoissée quant à mon sort dans les prochaines minutes. Que compte-t-elle faire de moi ?

Nous entrons maintenant par une porte à l'apparence commune, mais lorsque nous entrons, c'est une pièce plongée dans l'obscurité que je trouve. Mélanie me pousse d'un geste vers l'avant, tandis qu'elle tape sur un petit interupteur, faisant jaillir une simple ampoule au milieu du plafond. Je me rends alors compte qu'il s'agit d'une pièce faite pour les ennemis, auxquels on souhaite soustraire des réponses. En effet, une unique chaise, placée au centre de la pièce, me donne cette impression. Je me tourne instinctivement vers la femme, sans doute censée m'attacher par la suite à cette chaise et se défouler afin de me faire parler, et recule d'un pas. Cette dernière, avance de quelques pas certains en ma direction, tout en soutenant un regard dure.

- Je sais ce que tu es, et ce que tu n'es pas. Alors ce qu'on va faire, pour aller plus vite, c'est que tu vas gentillement t'asseoir sur cette chaise et nous allons parler. déclare-t-elle, d'une voix qu'elle se force à soutenir neutre.

Voyant que je ne réponds pas, ni ne fais de geste de coopération, celle-ci décide de laisser tomber sa voix neutre.

- Tu ne veux pas coopérer ? Très bien. J'ai toujours préféré agir que parler. dit-elle, avant de s'élancer vers moi, prise d'une vivacité peu commune.

Étant encore légèrement étourdie à cause de mon envie de nausée d'il y a quelques minutes, mes réflexes ne surviennent pas comme ils sont supposés survenir face à ce genre de situation. Mélanie, accompagné de sa force effrayante, réussit à me plaquer au sol d'un unique coup de poing. Soudain, une vive douleur, pouvant me faire lâcher des larmes, m'envahit au niveau du haut du visage.

Mélanie, se tenant accroupie sur moi, entrepris de me donner un nouveau coup. Sentant le coup venir, je cherche dans mes forces assez d'énergie pour me sortir de sous le poids de mon adversaire. Je réussis à m'extirper à temps car une seconde ensuite, le poing de Mélanie rencontra l'endroit où ma tête se trouvait il n'y a pas une minute de ça. Je me trouve encore à terre, légèrement secouée par la vitesse des choses, et remarque Mélanie qui face à la défaite de son coup, m'adresse un véritable regard de feu. Je comprends alors qu'il va falloir que je la batte si je souhaite repartir vivante d'ici.

Tout à coup, Mélanie, alimentée de sa rage, s'élança de nouveau dans ma direction. Je suis alors envahie d'une puissance bouffée d'adrénaline. Je contourne et évite de quelques centimètres son corps élancé vers moi. Je me relève, trouvant plus d'équilibre debout, et regarde Mélanie faire de même. Nous nous fixons d'un regard similaire désormais. Un regard rempli de détermination, de force, et de rage. Je ne peux pas mourir ici, face à cette femme d'une humanité dérisoire. Je ne peux pas mourir ici, sachant que mes amis sont peut-être en danger. Et je ne peux pas mourir ici après tout ce que j'ai traversé, et ne pas avoir droit à une vie aux côtés de Jackson.

C'est à ce moment-là que je me dis ces mots que je n'imaginais pas avoir un jour à penser: je n'ai pas d'autres choix que de la tuer.

Perfect Bad Boy. TOME 2Where stories live. Discover now