Perfect Bad Boy. TOME 2

Chapitre 44.

Je la fixais, bouche bée, ne croyant pas à ses paroles. 

-Sarah ! On s'était mis d'accord pour ne rien révéler ! s'écrie Océane, en la foudroyant du regard.

-Comment ça vous vous étiez mis d'accord ? demandé-je, commençant peu à peu à comprendre.

-Euh.. ne te fâche pas Elie mais on s'était dit que ça ne te ferait que du mal de savoir comment elle s'appelait. explique Sydney, pennée.

Je les regarde à tour de rôle, sidérée par ce mensonge. 

-Quelle idiote je suis ! A chaque fois que je vous demandais quelque chose sur son ex, vous détourniez le sujet. Et vous voulez en plus que je ne sois pas en colère ? m'écrié-je, ahurie et sentant mes nerfs à vifs.

-On est désolées, on a fait ça pour ton bien Elie, crois le ou non. 

-Oh je le crois, ne vous inquiétez pas. Vous aviez raison sur une chose au moins, maintenant que je le sais je suis on ne peut plus énervée. 

Je passe devant elles, pousse Sarah au passage et sors de la chambre. Je descends l'escalier principal et arrivée au rez-de-chaussé, entends les voix lointaines de Liam, Harry et Jackson au salon. Je sens ma colère monter comme de la lave dans un volcan mais me retiens d'exploser pour l'instant. Je remarque des clés de voitures posées sur la commode de l'entrée. Je m'en empare et sors de la demeure. J'essaye tous les véhicules sur le parking puis finis par trouver celle qui correspond aux clés. Je m'installe au volant, démarre le moteur et la voiture s'ébranle dans un vrombissement. J'appuie sur l'accélérateur en sentant quelques larmes me monter aux yeux mais les retiens. Je roule jusqu'à dépasser les 90 km/h alors que les panneaux sur la route indique maximum 70 km/h. Les événements de la journée tournent en boucle dans ma tête. Je revois Jackson m'avouant sa peur de me perdre, lui en train de s'acharner contre le mur à coup de poing et Sarah me révéler l'impensable.

Soudain, je suis ramenée à la réalité par un klaxon lointain. Je réagis juste à tant pour éviter de percuter la voiture qui se trouve devant moi. Je freine d'un mouvement brusque, ce qui me jette en avant et me cogne le front contre le volant. Une vive douleur vers le haut de ma tête m'envahi. Je m'écarte légèrement du volant et amène ma main à l'endroit touché. Je sens une entaille assez profonde et remarque maintenant du sang dégoulinant sur mes doigts. Je ressens soudainement la tête qui tourne et j'ai l'impression que mon corps est trop faible pour se supporter. J'ai l'impression d'être vidée de toute énergie. Je sens le haut de mon corps glisser jusqu'à tomber sur le siège passager. J'essaye de garder les yeux ouverts mais quelques gouttes de sang m'obligent à les fermer. Je sens couler le liquide tiède sur mon visage quand tout à coup, des mains s'empare de mon corps et me soulève. Une voix angélique s'élève mais je ne comprends pas ce qu'elle me dit. Je ne sens plus de siège en dessous de moi. J'ai la vague impression de flotter dans le vide le plus absolu mais une infime odeur familière m'attire. Je ne sais pas ce que c'est mais j'ai envie de la sentir encore pour un moment.

***

J'entends des voix lointaines parler avec un langage incompréhensible autour de moi. Je ressens étrangement assez de force pour ouvrir doucement les yeux. Ma vue devient progressivement plus nette à mesure que les secondes défilent et je commence à avoir mes repères. Je suis allongée sur un grand lit, dans la chambre de Jackson et remarque un petit attroupement avec les membres du gang qui se tiennent autour de moi.

-Elie, on est désolés, pour tout. 

-Oui, on a l'impression que c'est de notre faute si tu as eu cet accident. 

-Ce n'est pas de votre faute, je n'ai pas freiné à tant, c'est tout. Ne vous en faîtes pas, je me sens bien. les rassuré-je, avec un sourire. Au fait, combien de temps j'ai euh.. dormis ? demandé-je, en prenant conscience de la situation. 

-Hum.. tu es restée inconsciente pendant environ une journée. m'indique Océane, en se massant la nuque.

-Tu es sûre que tu peux partir chez les Strongers ? s'enquit Liam, l'air inquiet.

-Mais oui, je me suis simplement cogné le front contre le volant. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter. les rassuré-je, en haussant les épaules.

Ils n'insistent pas plus et finissent par accepter de me laisser marcher. Je remarque soudainement une nouvelle cicatrice entre quelques mèches de cheveux et le haut de mon crâne. Elle n'est pas aussi imposante que celle sur ma cuisse mais elle n'est pas discrète non plus. Ils me laissent ensuite me laver et m'habiller tranquillement tandis qu'ils descendent préparer le repas. J'avoue que cela me fait bizarre d'avoir une cicatrice sur mon front, surtout que je ne peux pas la cacher celle-là. Je finis de me préparer et retourne dans la chambre où je me suis réveillée pour faire le lit que j'ai défais. Je décide de descendre ensuite au rez-de-chaussée et croise au passage Sydney. Elle m'adresse un simple sourire et continue son chemin. Lorsque je fais irruption dans la cuisine, je sens bizarrement quelques regards insistants sur moi. Je me dirige vers le réfrigérateur et me sers une tasse de café au lait accompagné d'une assiette de gaufres qui traîne sur le comptoir. 

-Tu bois du café toi maintenant ? s'enquit la voix de Liam, étonné.

-Oui pourquoi, tu es surpris ? dis-je, en élevant un sourcil.

-Un peu, mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis comme on dit.

-C'est vrai. avoué-je, simplement. 

Je quitte la cuisine pour déjeuner sur la grande table à manger afin d'être tranquille. Mon regard se perd par la fenêtre qui donne sur le jardin enneigé tout en resserrant mon gilet en maille contre moi. Je me sens étrangement bien à cet instant, comme si j'étais dans une béatitude à laquelle rien ne pourrait gâcher mon plaisir. Un oiseau vient se poser sur un banc que la neige a recouvert. Puis, un second vient à sa rencontre et ils commencent à se rapprocher. Ils se collent l'un contre l'autre comme s'ils se faisaient un câlin. Un mince sourire puéril se dessine inconsciemment sur mes lèvres. Soudain, le téléphone de la villa sonne. Je lève la tête pour voir Liam arriver et décrocher l'appareil. Il ne presque pas, et je remarque que le reste du gang s'est peu à peu regrouper dans la pièce. Lorsque Liam raccroche et repose le téléphone, j'ai l'infime sentiment qu'il va nous annoncer quelque chose. Il se tourne vers le groupe et l'air solennel, s'avance jusqu'à la table où je me trouve. Je comprends qu'il veut m'annoncer quelque chose et je sens mon pouls tambouriner jusque dans mes tempes. 

-C'était le Boss, il dit qu'il veut parler du départ avec toi car il pense que tu n'es pas en état de voyager d'aussitôt. déclare-t-il, d'un air désolé.

Je le fixe un instant, les sourcils froncés et l'air réfléchis, puis me lève et débarrasse la table de mon déjeuner. Je les dépose dans la cuisine et reste un moment immobile à penser. 

Ce n'est pas juste, me dis-je.