Tini, Ma nouvelle vie ~ Tome 1 et 2

Tome 2 ~ Chapitre 5 _ Leon

- Je vais m'occuper de tati maintenant !

- Non !s'écrit il, retrouvant soudainement son sérieux.

Je cours vers Tini qui ne réagit que peu après...Trop tard pour qu'elle puisse m'échapper. Je la couvre de chatouille et elle finit par aller s'affaler dans l'herbe. Elle est trop craintive pour se débattre.
Elle me supplie d'arrêter mais je n'en fais qu'à ma tête. Je me met au dessus d'elle bloquant ses poignets juste au dessus de sa tête et continuant à la faire rire aux éclats. Un rire enchanteur et cristallin que je ne me lasserai jamais d'écouter. Ivan arrive par derrière en courant et saute soudainement sur moi. Surpris, je lâche prise. Il n'en faut pas plus à Tini pour reprendre le dessus. Les deux crapules se retrouvent affalés de tout leur poids sur moi, m'asphyxiant presque. Je rigole de bon coeur avec eux. Nous nous calmons finalement mais restons allonger sous l'arbre, Tini la tête sur mon torse, et Ivan pelotonné à côté d'elle, qui l'entoure d'un bras. Il finit même par s'endormir alors que moi et Tini continuons de parler et plaisanter. J'essaie de la convaincre de venir avec moi demain et me montre vraiment insistant mais son caractère borné ne la quittant pas, elle refuse.
Au moins, on aura passer un dernier après midi plus sympa que ce que j'aurais pu imaginer. Que Ivan soit là n'aura pas tout gâcher finalement.

- Ce gosse est casse pied quand même !rigolé je.

- Oui, il aura simplement hérité du caractère des Vargas...se moque Tini.

Je lui pince légèrement le ventre ce qui la fait sursauter et rire.

- Tu vas finir par le réveiller!gronde t-elle.

- C'est pas grave...

- Qu'est ce que ce sera quand tu auras des enfants !

- C'est pas près d'arriver donc je ne me pose même pas la question...

Elle prend soudain un air un peu plus sérieux et attristé. Un léger silence s'installe jusqu'à ce qu'elle demande :

- Et si j'avais découvert et t'annonçais que j'étais enceinte, maintenant, admettons ?Tu ferais quoi ?

Mon rythme cardiaque s'accélère.

- Attend... Tu l'es pas vraiment ?

- Non !!pouffe t-elle. Bien sûr que non. Je t'ai dit «admettons» Imagine le. Je vois que tu as eu un petit coup de stresse.

Je soupire de soulagement.

- Et pas qu'un peu...

- Donc tu n'en voudrais pas ?me demande t-elle, troublée.

- Je n'ai pas dis ça...En tout cas, je pense que ça me choquerait pas mal.

Elle retire doucement son bras d'Ivan et se tourne sur le côté, vers moi, surélevant sa tête.

- D'accord et...

- Et je sais pas... J'y réfléchirai.

Ses yeux bruns me toisent durement mais je soutiens son regard.

- Comment ça ?!

- Tini...On y est pas, ok ?

- Non, j'ai besoin de savoir si tu me soutiendrais !

Je secoue la tête d'exaspération.

- Tu n'es pas enceinte. Donc, c'est le principale et tant mieux, c'est tout, on arrête d'en parler ! On est jeune, pourquoi tu penses soudainement à ça ?

- Je voulais simplement... Oh non et puis rien.grogne t-elle.

Je ne veux même pas chercher à la comprendre pour une fois. Et puis, elle est trop compliqué pour moi sur ce coup là !

Moufle se met d'un coup à aboyer comme une dévergonder dans la maison, annonçant que quelqu'un a toqué ou sonné. Tini se lève sans un bruit et va ouvrir. Ça doit sûrement être Juan et Cassandre. Je prend Ivan dans mes bras sans le réveiller et, va l'emmener à ses parents, effectivement présent sur le pas de la porte.
Juste après leur départ, Tini va préparer le repas. J'aimerais l'aider mais elle me repousse. J'ai presque l'impression qu'elle m'ignore. Je m'appuie sur le plan de travail et la regarde s'activer dos à moi, sur l'îlot centrale.
- T'es en colère ?
- Non.repond elle sèchement, coupant des légumes.
- Ok, donc tu l'es... Ne me dis pas que c'est par rapport à la discussion qu'on a eu tout à l'heure ?
Elle s'arrête trente secondes, s'apprêtant à parler mais se ravise, secouant la tête et se remet à couper. Je soupire. Il y a bien une chose que je déteste faire dans ces moments : deviner ce à quoi elle pense. Je m'approche d'elle et lui prend le couteau des mains.
- Tu vas finir par te faire mal à t'en prendre aussi violemment à ces pauvres carottes...
- Très drôle.fait elle sarcastiquement.
Elle tend la main pour reprendre son ustensile mais je l'en empêche.
- Tini... Soit pas vexée par rapport à ce que je t'ai dit. Je nous trouve juste trop jeune !
- Oui, je sais... Oubli. C'est pas pour ça... Je suis juste... J'ai pas envie que tu t'en ailles. Je sais que c'est égoïste et que j'ai insisté pour ne pas venir... Mais je commence déjà à regretter. Mais même Cassandre trouve que je devrais rester là...
Je pose ma main sur sa joue.
- Ecoute, on s'appelera de toute façon... Et puis, si tu as du temps libre et moi aussi, on pourra se retrouver d'ici quelques semaines...
Elle aquiesce.
- Tu veux bien terminer de préparer ça ?me demande t-elle. Je vais me reposer un peu...
- Pas de soucis ma belle.
Elle m'embrasse chastement puis disparaît à l'étage.
Il est déjà tard quand je finis de préparer le repas. On ne s'y ai pas mis très tôt en même temps, sans parler du fait que j'ai commencé à préparer quelques affaires. Tini n'est toujours pas réapparue. Lorsque je vais dans notre chambre, celle ci est endormie profondément. Sur MON coussin. Non mais je rêve... Squatteuse professionnelle... Elle s'est recroquevillée sur elle même, les mains jointes sous mon oreiller. Moufle, que je cherchais partout, est roulée en boule au pied de sa maîtresse. Ça va me faire bizarre de ne plus voir ce petit machin qui nous sert de chien. Je m'approche et rabat doucement la couverture sur les épaules de Violetta. Tant pis pour le repas... Je n'ai pas le foi de la réveiller... Je m'assois sur le bord du lit en lâchant un soupire en me rappelant qu'à partir de demain, je devrais passer cinq voir six mois loin d'elle... Enfin, entrecoupé par de petites visites mais ce sera quand même long... Je la regarde fixement, enregistrant chacun des détails de son visage que je n'aurais plus l'opportunité de voir aussi souvent que maintenant. Je la trouve magnifique quand elle dort. J'adore la surveiller dans son sommeil. Elle va vraiment me manquer... Ses lèvres pulpeuses, la douceur de sa peau, son sourire, ou encore sa façon de voir les choses, nos débats animés sur tout et n'importe quoi, nos chamailleries, et j'en passe, vont énormément me manquer... Et malgré ses petites manies agaçantes, malgré nos petites disputes ou sa façon de se montrer toujours aussi têtu qu'une mule, malgré tout ça, je l'aime. Autant pour ses jolies défauts que pour ses qualités... Ça me fait mal de me dire que je serai loin d'elle demain. D'un geste délicat, j'écarte une de ces mèches brunes et lui embrasse le front avant de me relever pour terminer de boucler mes valises.