_ Oui papa.

Léo ne savait pas comment régir face à cette altercation silencieuse. Il voyait bien qu'un malaise avait lieu. Et voir Sybille si docile devant cette figure paternelle plus qu'oppressante réanimait sa colère. Le professeur se prépara à venir en aide à son élève mais un téléphone sonna :

_ Excusez moi. Dit le Juge en s'éloignant avec son téléphone.


Dès lors que son père s'éloigna, Sybille marcha dans la direction opposée et se colla contre un mur. Les yeux fixés sur son père en pleine conversation, Sy essaya de reprendre son calme, en occultant totalement la présence de Léo. Elle creusa nerveusement la terre entre les pavés grâce au talon de sa botte. Son corsage comprimait sa respiration saccadée et les pinces dans ses cheveux lui écorchaient le crâne. Que ne fallait-il pas faire pour paraître à la hauteur des attentes de son père ? Se déguiser, paraître quelqu'un d'autre, devenir ce qu'elle avait fuit toute sa vie... Mais si il fallait passer par là pour passer un moment auprès de son père, Sybille n'hésitait pas. Il était l'une des dernières personnes pour laquelle elle acceptait de jouer un rôle pour continuer à faire partie de sa vie.

Et voilà que Léo avait été témoin de cette mascarade. Lui avec qui elle avait été elle-même depuis leur première rencontre, il allait maintenant la prendre pour une menteuse. Une pauvre petite brebis capable de trahir ses principes à la moindre opportunité.

_ Est-ce que ça va ? Demanda doucement Léo.

_ Quelle question idiote. Soupira-t-elle.

_ Ouais je sais. Sourit Léo.

Le professeur s'adossa tout à côté de Sy et, tous deux, regardèrent le Juge badiner au téléphone. En toute discrétion, Léo aventura sa main près de celle de Sy. Celle-ci esquiva volontairement ce rapprochement et partit retrouver son père qui venait de raccrocher.

_ Sybille, le déjeuner est annulé. Je dois retrouvé le Consule et deux autres confrères.

_ Papa, vous m'aviez promit ce déjeuner. J'ai besoin de vous parler. Dit-elle déçue.

_ Oui, je sais. Je n'aurai jamais dû te promettre quoi que ce soit. Tu sais pertinemment que le travail passera toujours en premier. Dit-il sans lever les yeux de son smartphone.

Les battements coléreux du cœur de Sy manquèrent d'exploser un bouton de son corsage. La jeune fille lança un regard discret à son professeur et rougit de honte que cette scène ait lieu devant ses yeux.

_ Si tu tiens tant que ça à ce déjeuner, la table est toujours réservée. Dit le Juge en sortant une paire de billets verts de la poche de son manteau. Voilà de l'argent, invite ton professeur si tu veux.

_ Je ne veux pas de votre argent. Je veux seulement manger et discuter avec vous.

_ Je ne crois pas que tu ais mérité que je perdre mon temps à écouter tes jérémiades. Tu as encore tes preuves à faire, Sybille. Gronda-t-il en la considérant enfin.

_ Certainement... S'étrangla-t-elle.

Le Juge déposa un rapide coup d'œil à Léo et retourna à l'intérieur du bâtiment sans plus de salutations. Sybille resta un moment figée au milieu du parvis du Palais.

Léo observait cet abandon de loin. Sybille était maintenant tellement différente de la fille qu'il connaissait. Mais c'était pourtant bien elle qui venait de se faire lâcher par son père. Il avait connut une libertine, une fille qui ne vivait que pour assouvir ses envies les plus sulfureuses. Il rencontrait aujourd'hui une fille fragile, qui revêtait une carapace pour cacher sa vraie nature à un homme qui ne le méritait même pas.

Sybille Valmont était une fille à plusieurs nuances, une palette aux couleurs innombrables, une fille pleine de profondeur. Le prof d'art regarda son élève se ressaisir et s'avancer jusqu'au parapet. À bonne distance, Léo se rapprocha et continua sa contemplation. Il ne pouvait s'empêcher de comparer son amante aux peintures qu'il avait peint durant les vacances : Des toiles à une personnalité propre et une esthétique certaine mais qui se révélaient, au furet à mesure de l'observation, tellement plus intéressantes.

Sybille défit son chignon et délivra ainsi ses cheveux sur sa chute de reins. Elle déboutonna son chemisier et laissa apparaître un tee-shirt à l'effigie des Iron Maiden. La lycéenne remonta sa jupe droite jusqu'à sa taille, ce qui permit à Léo de redécouvrir ses jambes galbées. Sy sortit de son sac un paquet de cigarette et s'en alluma une. Après avoir aspiré une grande bouffé, Sy regarda son professeur la lorgner.

_ Je t'emmène manger quelque part ? Demanda-t-il.

_ Je n'ai pas faim.

_ Veux-tu toujours que je m'en ailles ?

Sy s'approcha lentement de lui. Elle posa ses mains sur son sweat et remonta lentement la fermeture Éclair. Puis, après un soupir discret, Sy plongea ses yeux dans ceux de Léo :

_ Allons profiter de cette belle journée, professeur... Sourit-elle.

 Sourit-elle

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Coucou. Voilá, qu'en avez vous pensé ?

Comment trouvez vous ce nouveau personnage, le Juge ?

 A bientot. Bisous

Merci pour les presque 10,5 K

L'art de la Nudité {Terminé}Where stories live. Discover now