Habentis Maleficia | Tome 1 - Sweet Dreams

Chapitre 13 - Once upon a dream [2/3]

Il était une fois, dans une utopie n'ayant rien à envier du réel, deux amants.

Les fleurs s'ouvraient à l'arrivée du printemps. Les oiseaux chantaient leurs contes merveilleux en d'énigmatiques pépiements.

Les parfums se mêlaient pour donner vie à de nouvelles senteurs. Un arôme de bien-être. Un arôme de bonheur.

Une simple respiration, et le monde devenait inspiration. Fardée, idyllique, ce décor champêtre trouvait sa mécanique par ces sentiments mystiques. Dès lors qu'une pensée aussi fugace cherchait ainsi à raisonner, je n'avais qu'à regarder le ciel, à sentir le parfum de ces roses pour me souvenir : la vie était belle.

— Maman ! s'écrièrent deux garnements.

Des jumelles. Julie et Lili. Les petites brunes ressemblaient davantage à leur père qu'à moi, ce qui n'était pas pour mes déplaire. Hale était un homme magnifique.

— Regarde, j'ai trouvé un trèfle à quatre feuilles, se vanta Lili.

— C'est même pas vrai d'abord ! Elle a utilisé la magie, la dénonça sa sœur tout aussi vite.

Pour se défendre, Lili montra les crocs.

— Hé ! Pas de ça ici !

Les deux s'arrêtèrent aussitôt avant de courir dans le jardin pour aller s'amuser.

— Vampire et sorcière, pas de tout repos, ria doucement Hale en s'avançant jusqu'à moi.

Ses bras m'enlacèrent avec tendresse.

— Des enfants mi vampire, mi sorcière. Pourquoi aucun livre n'en a jamais parlé ?

— Parce qu'aucun des deux espèces avant nous ne s'est jamais aimé.

Jamais.

Me perdant dans la chaleur de ces bras, l'image de mes enfants dehors en train de s'amuser était merveilleuse.

— Es-tu heureuse maintenant ?

Heureuse...

De la chaleur...

Hale était un vampire. Comment pouvait-il émettre de la chaleur ?

— J'ai des choses à faire. Tu peux les surveiller, Hale ? Lili recommence à se servir de la magie.

Rentrant dans la maison, un sentiment pesant se creusa dans ma poitrine. Mon regard croisa mon reflet dans un miroir. Mon reflet... Tout ce que je voyais étais une sorcière rousse d'une trentaine d'années. Pourquoi ce malaise visitait mes pensées ?

Soudain, les lumières de la maison se virent à clignoter. Le monde se mit à devenir un grand vertige. Mais en dehors, depuis la porte grande ouverte donnant sur l'extérieur, tout apparaissait normalement.

— Ce n'est pas normal, murmurais-je pour moi.

Mon reflet cachait un mystère. L'observant de nouveau, ce sentiment dérangeant voulu m'obliger à détourner le regard.

— Je suis heureuse ici, assurais-je comme une formule magique.

Dans mon reflet passa un papillon. En me tournant, ce dernier s'avéra n'être qu'une illusion.

Un chuchotement, un bourdonnement, envahi les lieux, rendant cette maison terrifiante à mesure que la lumière se tamisait. Les couleurs perdaient leur clarté.

Je devais rejoindre Hale. Maintenant !

La porte se claqua devant moi. Je voulus l'ouvrir, tirant sur la poignée comme un forcené, tambourinant à en rendre douloureuses mes mains. La porte ne bougeait pas. Enfermée dans une maison devenue comme hantée, je restais plaquée contre la porte.