Habentis Maleficia | Tome 1 - Sweet Dreams

Chapitre 8 - Obey to me [1/3]

Puis apparut mon nouvel ami. Le papillon passa devant mon regard, coupant court à cette hypnose étrange. Le lapin était de retour.

« Réveille-toi ! », m'ordonnais-je en comprenant que tout ceci était trop dangereux.

En nage, je me redressais sur le lit, incapable de reconnaitre le lieu dans lequel je me trouvais. Puis mon cœur se calma, son rythme retombant. Il s'agissait de la chambre d'ami prêtée par la famille Blackwood.

Le Soleil n'était pas levé.

Repoussant les draps, je sortis du lit pour rejoindre la cuisine. Dans cet état, impossible de se rendormir. Autant prendre un bon verre d'eau, se calmer, voire grignoter. Mais en ouvrant le frigo, je me souvins que je souhaitais retourner en France. Comment faisait-on pour survivre ici ?

— Raven raffole de ces trucs, expliqua Sarah, la mère de famille débarquant dans la cuisine à son tour. Ne te fis pas aux emballages, certaines de ces choses ont vraiment bon goût.

Je sortis la « baguette française » qui n'était rien de plus qu'une brioche de la forme d'un pain. Rien à voir avec une baguette. Sarah ne répondit que d'un sourire, me laissant ranger cette chose insultante.

— Laisse-moi faire.

Elle prépara deux tisanes, versant des biscuits dans un bol.

— Tu as fait un cauchemar ? attaqua-t-elle aussitôt la tasse dans mes mains.

— Toujours les mêmes. Des vampires, des zombies, des corbeaux et des cimetières.

Normalement, les gens n'étaient-ils pas censés faire des rêves classiques du genre arriver en retard, tomber d'une falaise ou encore qu'un vaisseau extraterrestre les enlevait pour les emmener dans un monde merveilleux ? Mes rêves auraient été tout aussi normaux s'ils n'apparaissaient pas aussi répétitif. C'était lassant, et étrangement terrifiant.

— Des vampires, répéta Sarah. Tu souhaites en discuter ?

— Pas vraiment.

Buvant une gorgée de tisane, je fus surprise d'en apprécier le goût. De tenir quelque chose de chaud entre les mains, il me semblait m'apaiser sans trop d'effort.

La vapeur s'élevait, dansant avec lenteur pour une valse éphémère qui disparaissait lorsque ses idées de grandeur s'envolaient trop haut.

— Ever.

La voix de Sarah me parut bien loin. Comme un écho.

— Je suis simplement fatiguée.

— Parle-moi.

Lui parler. Lui parler de quoi ?

— Je suis fatiguée...

Elle étira sa main, s'empara de mon pendentif pour l'observer de plus près sans que je n'ai eu à bouger. Un sourire s'étira sur ses lèvres.

— Je ne l'avais jamais vu.

— Je le cache sous mes vêtements.

M'aidant ensuite à me lever, elle me ramena dans ma chambre. Le sommeil n'eut pas la décence d'attendre que je salut Sarah, s'emparant de moi dès que je m'allongeais dans le lit.

Je m'endormais.

***

Un geste si habituel qu'il en devenait anodin et comme automatique. J'avalais une nouvelle gélule, reposant ma bouteille d'eau sur la table pour me replonger sur les recherches.