Chapitre 83 : Ma sœur

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(Vous pouvez démarrer la musique en média maintenant Red- Pieces)

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Quand je rentrais chez moi vers 16h il n'y avait personne, j'avais peur que ma mère soit partit accoucher sans même m'attendre, mais après tout un accouchement ça n'attend pas.

Apres avoir mangé en regardant la télé, je montais dans ma chambre et rangeais mes cahiers dans mon cagibi, plus précisément dans la boite "Anciennes affaires d'école" avec bien sûr, beaucoup de nostalgie.

Je me rendis ensuite dans la chambre de ma future sœur, juste en face de la mienne, à côté des escaliers. La peinture fraîche vint titiller mes narines. Je souris en regardant cette magnifique chambre rose avant de fermer la porte et me rendre dans ma chambre pour une bonne sieste. Monsieur Pred en Thaïlande avec Monsieur Varléo, qu'est-ce que j'aimerais être avec eux.
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"Alice"
J'ouvris doucement les yeux puis me redressais en reconnaissant la voix de mon père.
Il se tenait là, assit au bord de mon lit, les larmes aux yeux.

- Oulaaa qu'est-ce qui se passe ? Elle est où Maman ? Elle va bien ? Le bébé aussi ?

- Oui ma puce t'en fais pas, Maman va bien seulement elle...Elle est à l'hôpital car...car...Car elle a perdu...Elle a perdu ta petite sœur

Les larmes commencèrent à couler sur les joues de mon père, ma mâchoire se décrocha, mon cerveau cessa de fonctionner, le monde s'arrêta, mais aucune larme ne sortit, aucune parole aussi. Le seul sentiment qui était en moi fut l'incompréhension, le chamboulement.

- Tout à l'heure ta mère s'ennuyait vraiment, alors elle est parti prendre l'air...Elle était assise sur un banc lorsqu'une bagarre a éclaté. Elle a voulu séparer ceux qui se battaient, mais une femme est venue l'aider en lui disant de partir ailleurs car elle était enceinte et qu'un bébé c'est fragile...C'est énormément fragile. Ta mère l'a remercié mais...mais en voulant partir les personnes qui se battaient l'ont poussé sans faire exprès, mais assez violemment et elle est...elle est tombée sur...Sur le ventre...maintenant... c'est finit, ta soeur ne vivra malheureusement pas...Elle n'a pas eu le temps de découvrir ce monde, elle n'a pas eu le temps de naître qu'elle est déjà partit, je suis sûr qu'elle aurait adoré avoir une sœur comme toi, je sais que tu voulais une petite sœur, mais où qu'elle...où qu'elle soit qu'elle repose en paix...Je suis vraiment, vraiment désolé Alice...

Des larmes et des larmes, mon père avait mal quant à moi...aucune émotions, c'est comme si j'étais là sans être là...C'est comme si j'attendais le moment où l'on me dirait que c'est une mauvaise blague, que ma petite sœur est née, qu'un magnifique bébé de 3,3 kg m'attendait au salon dans les bras de ma mère, enroulé dans une magnifique couette en laine rose. J'attendais que mon père me dise ce que je voulais.

Après quelques minutes, il releva sa tête vers moi et me demanda:

- Tu vas bien ?

Je ne répondis rien, de toute façon je ne savais pas quoi répondre. Il essuya une nouvelle fois ses larmes et me dit avec un petit sourire :

- Je sais que je ne devrais pas pleurer, mais c'est dur de se dire que l'être pouvant renforcer un peu plus les liens de notre famille a disparu, c'est triste de se dire qu'on ne la verra jamais et que même si on refait un autre enfant on ne pourra pas la remplacer, les seules photos qu'on possède d'elle sont celles des échographies, je sais que tu aurais tellement aimé la prendre dans tes bras, la chérir autant que tu peux comme nous tous, la montrer à tes amis, la protéger mais...C'est plus possible maintenant...Elle restera gravée à tout jamais dans nos mémoires c'est sûr

Mon père se releva en me faisant un bisou sur le front et quitta ma chambre en fermant la porte.

Je restais comme ça toute la nuit, l'esprit perdu et le regard perdu. Je ne m'endormis que vers 7h00 du matin, mes paupières devenant trop lourdes pour rester encore éveillée.

Ma petite sœur est morte

MonsieurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant