Chapitre 66 : Les femmes sont compliquées

3.2K 220 93
                                    

Dédié à @ocegleeky
____

J'entrais chez moi en claquant la porte, je me rendis dans notre chambre, je pris toutes ses valises et y fourrais toutes ses affaires à l'intérieur, bijoux, sacs, chaussures, vêtements...
Je remplis au maximum ses trois valises avant de les jeter sur le paillasson, après ça j'appelais mon serrurier pour qu'il vienne changer ma serrure. Il m'annonça qu'il serait là d'ici vingt à trente minutes, j'acquiesçais en espérant qu'Alicia ne rentre pas trop tôt.

Pendant que mon serrurier faisait son travail, j'entendis des bruits de talons provenant du bas des escaliers, je partis voir et trouvai la petite tête brune de Alicia.

Je soupirai et rentrai chez moi en sentant les problèmes arriver.

-Votre femme vous a trompé hein ? Ça m'arrive ce genre de chose. Me dit mon serrurier.

- Ma femme est compliquée

- Comme toutes les femmes !

Alicia arriva en haut des escaliers, on eut un long échange de regard et lorsqu'elle vit ses valises éparpillées à l'entrée, la colère s'empara bien vite d'elle :

- Tu fous quoi là ? Pourquoi toutes mes valises sont là et pourquoi y a un soulard qui bricole notre porte ?

- Oh je vais t'expliquer tu vas voir c'est simple ! Étant donné que tu veux me foutre dans la merde, je te mets à la porte. Cette personne est un serrurier, mais bon ça serait une perte de temps de t'expliquer son métier, pour faire court tu n'auras plus accès à MON appartement étant donné que tu as MON avocate et qu'en passant t'es UNE grosse pétasse !

Elle en resta bouche-bée, c'est bien rare que j'insulte les femmes, mais elle le mérite, quatre ans qu'on est ensemble, quatre ans que je la supporte, quatre ans qu'elle bouffe la pâte dentifrice !Bon c'est pas le problème ça.

Alicia voulut entrer de force, mais je l'en empêchais, elle me poussa, m'insulta avant de se mettre à pleurer. Mon point faible, mais je résistais tout de même.

- Voilààà voici vos nouvelles clefs ! Ça vous fera 85€. Me dit le serrurier en me tendant mes deux nouvelles clefs que je mis dans ma poche.

Après l'avoir payé et remercié, il s'en alla. Je regardais Alicia qui était recroquevillée devant ma porte toujours en train de pleurer. À cause d'elle je suis un pédophile aux yeux de Diane et Alice changera sans doute d'établissement.

Je ne comprends pas pourquoi l'opinion de Diane est si importante pour moi, pourquoi le départ si soudain de sa fille me fait autant de peine.

- Pourquoi tu pleures ? Toi la fille forte qui pleure presque jamais ? Lui demandai-je d'une voix calme.

- T'es pas amoureux de moi, t'es pas amoureux de Alice, mais alors c'est qui ? C'est ta collègue à qui j'ai tiré les cheveux tout à l'heure ?

- Mais j'comprends pas pourquoi tu dis tout ça

- Parce que ce que Diane t'a dit c'est faux ! C'est juste moi qui lui ai demandé de te poser toutes ces questions et apparemment t'avais l'air convainquant, donc tu n'aimes pas...

- Mais... t'as un vrai souci psychologique toi ! Elle pourrait être ma petite soeur Alice ! Elle pourrait être ma nièce !

- Et alors ? L'amour n'a pas d'âge non ? Moi j'suis bien sortie avec Matthieu

Sa phrase me bouleversa, elle avait raison, mais de..HEIN ?

- MATTHIEU MON FRÈRE ? MAIS...

- Avant qu'il ne soit marié c'est bon !

Je soupirai et me levai pour rentrer chez moi en fermant bien ma porte à clef.
Je me suis fais des frayeurs pour rien ! Elle tambourina à la porte en s'excusant pendant que moi je me faisais cuire une pizza surgelé.

Alors que je mangeais devant un épisode de Glee, elle arrêta enfin son vacarme et me dit :

- Ok...Tu sais quoi ? T'étonnes pas si on retrouve mon cadavre pas loin de chez toi

Je faillis m'étouffer, je me dirigeais rapidement  vers la porte et me dépêchais de l'ouvrir, elle s'apprêtait à descendre les escaliers.

- ALICIA ATTENDS VIENS !

Elle se stoppa, se retourna et me regarda, les bras croisés sur la poitrine. Je lui fis signe de venir et une fois qu'elle fut à mon niveau, je m'approchai un peu plus d'elle, sa respiration était saccadée, elle soupira fortement, je sentais son coeur battre à un rythme irrégulier et j'adorais l'effet que je produisais.

- T'as pas le droit de partir comme ça. Lui chuchotai-je à l'oreille

- Pou...Pourqu..pourquoi ?

- Parce que...J'ai pas envie que tes valises toutes moches restent sur mon paillasson, sinon bon bon courage  ! Lui répondis-je en adoptant un ton plus normal. Je retournai ensuite à l'intérieur en la laissant reprendre ses esprits.
Pendant que je me remettais à manger tout en rigolant, je l'entendis crier de rage et me traiter de tous les noms avant de s'en aller. Après ça, j'attendis 21h pour aller promener mes chiens qui grattait la porte d'entrer en aboyant.

En sortant, je remarquais que les valises d' Alicia avaient disparues et j'en étais bien satisfait.
Alors que j'étais perdu dans mes pensées, mon téléphone sonna, c'était Diane.

- Oui allô ?

- Bonsoir Baptiste, tu peux repasser s'il te plaît je dois t'annoncer quelque chose, puis Alice a envie de te dire un dernier au revoir

Je décidai de me prêter à son jeu.

- Avec plaisir, par contre je ramènerai deux invités

- Plus on est de fous plus on rit !

Je riais puis la saluais et raccrochais. Quand mes chiens eurent fini, je remontais chez moi pour les laver un peu, ils sont sages pendant leurs toilettages. Après ça, je pris mes clefs de voiture et roulais en direction de chez Alice, le sourire aux lèvres, accompagné de mes deux chiens.

MonsieurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant