- Tegan... Je voulais juste que... Il fallait que tes réactions soient authentiques, pour qu'aucun doute ne subsiste. Personne ne devait se douter qu'il était encore en vie.

Des réactions authentiques ? Mais de quoi me parlait-il ? Je n'avais vu personne en dehors de lui ou de l'équipe pendant des jours... Et puis je pensais à l'enterrement.

- Soit. Ok. Peut-être. Mais après les funérailles ? Hein ? Après cette épreuve ?! Tu aurais pu me le dire ! Tu aurais dû me le dire ! Putain Ronan ! On a passé nos journées ensembles, juste tous les deux ! Je te faisais confiance ! Et toi, tu ne m'as rien dit ! Criais-je encore.

J'avais l'impression que je ne parviendrais jamais à m'arrêter. Et pourtant, plus je m'énervais, plus cette conversation durait, et plus je sentais mon cœur se briser en mille morceaux. Je n'arriverais pas à comprendre pourquoi il m'avait fait cela... Je lui avais fait confiance...

- Mais merci Ronan vraiment merci ! Lançais-je, ironiquement. Avec ton plan fumeux pour me 'protéger' comme tu dis si bien, j'aurais pu mourir. Bien joué non ? Je pense que c'est une réussite. Toutes mes félicitations ! J'ai été si bien protégée, ça se voit non ? Si je n'avais pas ce plâtre – rappelons-le, par l'homme dont tu étais censé me protéger, pour que je ne tombe jamais entre ses mains- je t'applaudirais. Vraiment chapeau ! Je pense que tu mérites une médaille pour cette mission.

Ronan ne trouva rien à répondre à ma tirade. J'avais été horrible... J'en avais conscience... Et mon cœur battait très fort, j'étais effrayée. J'avais peur d'être allée trop loin... Et s'il claquait la porte ? Je ne voulais pas... Je venais juste de me rendre compte que si je me sentais aussi mal face à son mensonge, c'était parce que je tenais à lui... Mais alors...

J'étais perdue. Je ne savais plus quoi faire. Je laissais les larmes me submerger...

- Je... je te faisais confiance, sanglotais-je. Je pensais que tu ne me mentirais pas... J'arrive pas à comprendre pourquoi tu l'as fait... Si... si tu avais... dit la vérité.... J'n'en serais pas là... J'aurais jamais pris la fuite si j'avais tout su... J'avais pu... accepter de mentir pour sauver mon père...

- Oh ma Tegan... dit-il.

Il s'approcha de moi mais je ne voulais pas. Je me détournais de lui. Il se pencha sur le lit et déposa un simple baiser sur mon front.

- Je suis désolé...

- J'ai besoin de réfléchir désormais. Sort s'il te plait, lui demandais-je.

J'avais conscience que j'étais en train de le rejeter. Et je me sentais mal. Mais j'avais besoin d'y voir plus clair. Je m'étais laissée aveugler par ma colère. Et ensuite par ma tristesse.

Del entra dans ma chambre environ quinze minutes après le départ de Ronan. J'avais eu le temps de me remettre de mes émotions, heureusement. Je ne me voyais pas expliquer tout cela à ma meilleure amie. Mais, quand je la vis, je su que je n'aurais pas besoin de dire grand-chose, elle savait déjà tout. Elle lisait en moi comme dans un livre ouvert. Il nous suffisait d'un regard pour savoir comment se sentait l'autre.

Elle resta avec moi pour quelques heures. Nous nous contentâmes de regarder la télévision, en faisant quelques commentaires par ci, par là. Cela nous suffisait. J'avais déjà eu le récit de tout ce qu'il s'était passé, par mon père, et je voulais la protéger donc je n'allais pas lui raconter tout de suite, tout ce que j'avais vécu...

Mais je me sentais mieux avec elle à mes côtés. Surtout quand le médecin arriva pour faire une visite de contrôle. Je frissonnais de peur mais elle resta avec moi, et cela m'aida à supporter.

J'eu aussi droit à la visite de toute l'équipe de mon père. Ils campaient dans la salle d'attente de l'hôpital, attendant leur tour pour pouvoir me voir. Ils m'avaient offert des cadeaux – alors que je n'avais rien fait pour les mériter. Je crois qu'ils étaient soulagés que je sois encore en vie. Aucun d'eux ne me parla de Ronan, ce dont je leur fus gré. Je n'avais pas encore fixé tous mes sentiments par rapport à ce jeune homme après son mensonge. J'avais besoin de temps. Mais je me sentais mieux après leur visite. Mon monde revenait peu à peu sur son axe, enfin. Pour la première fois depuis des jours, j'avais l'impression de pouvoir mieux respirer. Plus librement.

Mon père resta avec moi jusqu'à la fin de l'heure des visites, il dû ensuite sortir. Il semblait abattu de devoir me laisser toute seule sur ce lit d'hôpital. Je fis la fille courageuse, lui promettant que tout allait aller bien. Il me crû, pour mon plus grand étonnement.

Je lui avais adressé un dernier sourire quand il avait passé la porte, avant de m'enfoncer dans les oreillers, cherchant une position confortable. Mais cela était difficile vu mes blessures et mes plâtres. Mais je finis par sombrer dans les bras de Morphée.



Tegan, fille de flicDonde viven las historias. Descúbrelo ahora