Chapitre 25

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Je n'allais pas plus loin que le dressing dans la visite intégrale de ma chambre, j'allais passer suffisamment de temps ici, je verrais tout plus tard. Je sortis donc de la pièce, sans un regard pour Ronan. J'entendais ses pas derrière moi, preuve qu'il m'avait suivi. Je descendis, direction la cuisine.

J'ouvris tous les tiroirs jusqu'à trouver de quoi préparer du café. Derrière moi, il sortait deux tasses. Nous retrouvions un petit rituel entre nous deux. Je ne me sentais pas mieux pour autant, cela ne voulait pas dire que les choses avaient changées. J'étais toujours prisonnière. Cela dit, je savais que je n'allais pas pouvoir garder le silence éternellement, même si, depuis que j'avais quitté ma ville, je n'avais presque pas parlé.

En attendant que le café soit prêt, je passais dans le salon, allumer la télévision, pour avoir un fond sonore. Encore un rituel de ma vie normale. Cela me calmait un peu.

- Ecoute, Tegan, je sais que ce n'est pas l'idéal d'être coincée ici.

Tiens, tiens, Ronan n'appréciait pas tellement mon silence. Je pouvais le comprendre. Je me tournais vers lui, il me tendit ma tasse de café que j'attrapais avant de me poser sur un fauteuil du salon.

- Mais c'est pour ta sécurité d'accord ? Et cela ne durera sans doute pas très longtemps. Enfin j'espère...

- Je sais Ronan... Cela ne sert à rien d'essayer de me dire des choses que j'ai déjà comprises. Je suis ici parce que des hommes qui m'ont pris mon père veulent me tuer. Ce que je ne parviens pas à comprendre d'ailleurs. Parce que je ne suis personne, et je ne suis même pas une menace pour eux.

Parler de tout cela me rendait nerveuse. Je m'étais relevée, et je tournais en rond. A chaque fois que je m'immobilisais, mes jambes s'agitaient.

- Tegan, ça va aller d'accord ?

J'avais l'impression qu'il aurait voulu faire plus que dire des mots pour me rassurer. Mais je reculais plus loin de lui. Je ne voulais pas qu'il tente de m'approcher. Je ne voulais pas qu'il me prenne dans ses bras.

- Est-ce que tu as mangé Ronan ?, demandais-je, pour échapper à la conversation.

Il hocha négativement la tête.

- D'accord. Je vais préparer un petit truc alors, parce que midi est passé depuis presque deux heures maintenant.

Il me dévisagea. Je savais très bien à quoi il pouvait penser. Que je ne devais pas cuisiner, parce que cela me rappellerait mon père et la perte que j'avais subit. Mais cet appartement me rappelait cela sans cesse aussi et pourtant nous n'allions pas rentrer chez moi pour autant. Alors bon...

Je pris la direction de la cuisine, Ronan sur les talons.

- Tu vas vraiment me suivre partout ?

Il haussa les épaules. Mais resta derrière moi. Je soupirais. Je n'avais aucune chance qu'il me laisse de l'air. Pourtant, je ne pouvais pas aller bien loin... Nous étions enfermés ici...

J'ouvris le frigo pour voir ce que nous avions. Ronan m'avait dit qu'il avait été rempli le matin même. Je constatais que nous avions de quoi faire un tas de plats différents. C'était plutôt cool.

Mais, au vu de l'heure, je n'avais pas vraiment envie de me lancer dans des grands préparatifs. Je me contentais de prendre quelques produits et un saladier. Je tranchais les tomates et la mozzarella. Je transférais le tout dans le récipient avant d'ajouter du vinaigre balsamique.

Je préparais aussi rapidement un gâteau à faire cuire au micro-onde. J'avais remarqué qu'il y avait de la glace à la vanille dans le freezer, et de la crème anglaise industrielle. Cela permettrait de faire un dessert plus élaboré qu'un simple gâteau au chocolat classique.

Tegan, fille de flicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant