- Mon amour ! Enfin, tu m'as faite attendre ! Dit-elle faussement dans un sourire
Je lui prends la main et nous partons hors de cette ruelle après que j'ai envoyé un regard noir à ces connards où elle était à deux doigts de se faire agresser. Ils nous regardent partir et nous empruntons un raccourci pour revenir près de chez moi. Quand nous sommes plus à leur vue, elle me lâche la main et se tourne vers moi gênée.
- Je suis désolée de t'avoir embrassé tout à l'heure mais c'est le seul réflexe que j'ai eu pour que ces bouffons me laisse tranquille.
- Ne t'en fait pas j'ai vite compris que tu avait fait ça pour partir.
Elle ne dit rien et regarde la maison face à elle qui est la mienne. Je vois dans son regard qu'elle n'est toujours pas en forme et même s'il fait nuit j'aperçois à la lueur des lampadaire son teint pâle.
- C'est chez toi ? Me demande-t-elle tout doucement.
- Oui.
- Je vais te laisser rentrer.
- Tu rentres chez toi ?
Elle hésite un moment avant de me répondre :
- O-Oui... Il est minuit quinze. Demain y'a... cours...
- Ne me mens pas. Je ne veux pas que tu restes seule dans la rue, s'il te plaît.
Elle regarde le sol et je vois une larme rouler le long de sa joue. Elle s'approche pour me faire la bise et me regarde :
- J-Je veux pas rentrer chez moi. Je vais trouver un hôtel...
Elle place la main sur son ventre et ferme ses yeux de douleur.
- Tu vas bien ? Demandé-je en m'approchant d'elle.
Elle fait un hochement de tête positif et reprend :
- Un hôtel dans le coin, oui. Passe une bonne nuit. Merci pour ce soir. Pour tout. Dans ton cabinet, le sandwich et les trois gars. Merci.
- Dors ici. Il y a mes parents mais ils doivent certainement être couchés. Je dormirai par terre.
- Non. Je ne veux pas te déranger. Bonne nuit.
- Tu as de l'argent ? Demandé-je à nouveau un l'interpellant.
Elle s'arrête dans sa marche et se tourne vers moi avant de faire un signe négatif de la tête. Elle fond en larmes et la seule réaction que j'ai c'est de la prendre dans mes bras. On s'assied sur le trottoir et elle dépose doucement sa tête sur mon épaule avec hésitation.
- Pourquoi tu ne veux plus rentrer chez toi ?
Elle ne répond pas et j'insiste encore un peu plus :
« Marilys, pourquoi ne rentres-tu pas chez toi ? »
- Je...
- Tu as peur que je dévoile ta vie au lycée ?
Elle fait un « oui » de la tête alors je me lève pour m'accroupir face à elle.
- Pourquoi ferai-je ça ?
- J-Je... ne sais pas.
- Jamais je ne le ferai, ce n'est en aucun cas mon but. Pourquoi ne rentres-tu pas chez toi ce soir ?
- Ce n'est pas chez moi ! Je t'ai dit que je vivais dans un foyer ou personne ne m'accepte et je suis battue !
Dans l'énervement elle lève sa jupe pour laisser apparaître une partie de sa cuisse ou figurent deux ou trois bleus et elle se lève pour lever son t-shirt. Ses côtes et le bas de son ventre sont aussi marqués. Je reste figé et passe ma main sur son ventre en observant les marques.
- Qui t'a fait ça ?
- Quelqu'un. Je ne dois pas balancer.
- je ne dirai rien. Je te le promets.
Ça me fait énormément de peine pour elle de la voir comme elle est et c'est certainement toutes ses raisons qui la force à se mutiler. Je comprends qu'elle est mal mais ça n'arrangera rien de tout cela.
- Mon tuteur.
- Pourquoi fait-il ça ?
- J'aurai dû compter le nombre de questions que tu m'as posé en une seule soirée, seulement.
- Je m'excuse mais... tu es tellement différente de la fille que j'ai l'habitude de voir au lycée, au début je pensais que tu étais une fille...
Elle m'interrompt :
- Facile ?
- Non. J'allais dire : une fille pleine de vie et de bonne humeur mais à partir du moment où je t'ai vu pleurer dans les toilettes j'ai compris que tu cachais cette facette.
- Personne sait que je suis comme ça. Tu es le seul et j'ai... du mal à me dévoiler.
- Les gens n'ont pas à savoir ta vie et ce qu'il se passe chez toi, Marilys.
- Appelle-moi Mari' je n'aime pas mon prénom.
- D'accord. Allez, rentre avec moi.
- Je ne veux pas profiter de ta gentillesse.
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Amour interdit
Teen FictionIl suffit de se trouver ne serait-ce qu'une fois au mauvais endroit, au mauvais moment, pour détruire toute une vie. C'est ici le cas de Marilys, qui un soir, assiste a une scène où elle aurait préféré ne pas être. Ethan lui en veut, il a soif de...
Chapitre 5
Depuis le début