Epilogue

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Hillmore University, Angleterre

Lundi 8 janvier

[Evelyna]

— Tu vas me manquer, se plaint Shirley en me serrant dans ses bras.

Je réponds à son étreinte, amusée par son attitude exagérée.

— Je ne serai pas loin, tu sais.

L'incendie de la Silver House a provoqué des dommages trop conséquents pour que les réparations soient terminées avant la rentrée du deuxième semestre. Un réaménagement logistique a dû être fait au niveau des chambres. Il a fallu répartir les étudiants de cet internat parmi les trois autres. Dans les chambres qui le permettaient, les lits ont été remplacés par des lits superposés, passant d'une chambre de deux personnes à une chambre de quatre personnes.

Cette réorganisation a engendré un terrible remue-ménage hier, quand je suis revenue sur le campus. Afin de libérer un lit, j'ai demandé à migrer dans la chambre de Zayn. Même si Hillmore ne prône pas le partage de chambre pour les couples, le service administratif n'a pas rouspété. Ça les arrangeait, il pouvait loger une personne de plus. Cette rentrée marque donc la fin de ma colocation avec Shirley.

— Je sais, tu seras juste en face, mais ce ne sera plus pareil, réplique-t-elle. Et nos soirées filles ? Que vais-je faire sans nos conversations autour d'une manucure ? À qui vais-je me plaindre de Matt ou de ses copains ?

Je ris et m'écarte d'elle.

— On essayera de toujours s'organiser ça, ok ? C'est aussi important pour moi.

— Ouiiii ! s'exclame-t-elle en sautillant.

Sa nouvelle colocataire est une amie de son groupe, je n'ai donc pas besoin de lui demander si sa situation lui convient. Je balaye la pièce du regard. Ça me fait déjà bizarre de voir les affaires d'une autre personne sur mon bureau et des draps qui ne sont pas les miens sur mon ancien lit.

— Bon, on devrait y aller. Ce ne serait pas sérieux d'arriver en retard en cours dès le premier jour.

— Oh, ça me soûle tellement. J'aurais aimé une semaine de plus. Mes cernes créés par les examens ne sont pas encore tout à fait partis !

Nous enfilons nos manteaux et nos moufles. Elle m'attrape par le bras et nous quittons sa chambre. Tandis que nous quittons la Ashen House et traversons le campus enneigé, elle me raconte ses vacances. Elle me dresse une liste détaillée des cadeaux de Noël qu'elle a reçus et de ce qu'elle compte en faire.

Je l'écoute de bon cœur, me rappelant parfois mes propres vacances. Le père de Zayn est rentré deux jours après Noël. Néanmoins, le médecin lui a conseillé de rester encore une semaine tranquille, c'est-à-dire éviter de se déplacer, puis de restreindre les efforts physiques pendant les deux prochains mois. Ça a été un enfer de garder Alan Weston assis dans un fauteuil. Lui et Zayn n'arrêtaient pas de se chamailler. Le reste du gang aussi était aux petits soins pour lui, ce qui a accentué sa mauvaise humeur. Zayn a profité de mon séjour pour me présenter les hommes et les femmes qui seront un jour sous ses ordres. Je me suis rapidement rendu compte qu'ils étaient une grande famille. Je dois admettre que j'ai passé plusieurs bons moments. J'ai même été m'entraîner à la caserne et j'ai pu participer à un petit tournoi de combat avec eux. Ma maîtrise en art martial en a impressionné plus d'un et a contribué à mon intégration.

Je suis restée au manoir jusqu'au trente décembre. Ensuite, Zayn et moi sommes allés rejoindre ma tante, à son grand désarroi. Nous avons passé un Nouvel An incroyable avec elle et Myriam, sa gouvernante. Esther a pris un malin plaisir à taquiner mon copain, ce qui l'a fait ronchonner plus d'une fois, me rappelant terriblement son père. Je ne me souviens pas la dernière fois où j'ai autant ri.

PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant