Chapitre 34

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Hillmore University, Angleterre

Mardi 19 décembre

[Zayn]

En sortant du bâtiment principal, le choc thermique m'assaille. Instinctivement, je rentre la tête dans mes épaules pour que le col de mon manteau puisse recouvrir mon menton et une partie de mes oreilles.

Bon sang, il fait froid.

Je descends les marches du pavillon avec prudence afin de ne pas glisser. Je ne suis pas d'humeur à me casser la figure devant tout le monde. Je sors de mon dernier examen et je suis agacé, je n'ai pas eu le temps de le terminer. J'ai su répondre à toutes les questions, mais la dernière demandait une rédaction de plusieurs pages et je n'ai pas eu un délai suffisant pour aller au bout de mon idée. Je m'en fiche pas mal que ma note soit un peu plus basse que prévu, je suis juste frustré de ne pas avoir pu achever mon raisonnement.

Je grince des dents tandis que je m'avance dans l'allée enneigée. Mes gants et la longueur de ma veste m'empêchent d'atteindre facilement la poche de mon pantalon dans laquelle sont rangés mes cure-dents.

Renfrogné, je poursuis mon chemin en esquivant l'un ou l'autre groupe d'étudiants hystériques en cette fin de session. Tout le monde relâche la pression après deux semaines intenses de stress.

Mon sac de sport à la main, je ne pense plus qu'à une chose ; décharger ma frustration sur un sac de frappe et mater Evy dans son legging moulant.

Je bifurque, m'éloignant du passage central et ainsi de mes camarades. Bien que la brise hivernale morde mon visage, je contemple le paysage immaculée de la saison. Je ne suis pas un grand fan de l'hiver – la neige, le froid, ça m'exaspère – mais je dois admettre que le campus est très joli sous cette couche blanche.

Le bâtiment qui abrite le club de boxe n'est plus très loin lorsque j'aperçois Evelyna assise sur un banc, près d'une fontaine gelée. Mon cœur agit plus vite que mon cerveau et a déjà ordonné à mes pieds de changer de direction. Quelques enjambées plus tard, je la rejoins.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Tu vas te geler le cul, assise là-dessus.

Même s'il ne neige pas et que le siège est sec, ses planches de bois doivent être glaciales.

— Ne t'en fais pas pour mon cul, tu le réchaufferas si nécessaire, réplique-t-elle.

Sa remarque sarcastique m'arrache un léger sourire, ce qui n'était pas gagné vu mon humeur. Elle reprend plus sérieusement :

— J'allais me rendre au club, comme convenu, mais quand je suis tombée sur cet endroit, j'avais besoin de m'y arrêter. C'est vraiment joli, tu ne trouves pas ?

Face à elle, nous avons une vue sur l'un des quatre internats et son architecture gothique. Des stalactites pendent au niveau des corniches, reflétant les rayons d'un soleil timide. Les reliefs sont poudrés de neige et les fenêtres couvertes de givre. Juste devant, sur la droite, un haut chêne dépourvu de feuilles et drapé lui aussi d'un manteau blanc donne une touche rurale au décor.

— Ouais, c'est pas mal.

Tandis qu'elle continue de fixer le panorama droit devant elle, j'en profite pour la détailler. Elle porte une épaisse écharpe crème avec un bonnet à pompon blanc, qui contraste magnifiquement avec sa chevelure de jais. Sous ses longs cils relevés d'une couche de mascara, ses prunelles dépareillées brillent comme le soleil sur la neige.

PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]Where stories live. Discover now