PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]

Chapitre 23

Hillmore University, Angleterre

Mercredi 25 octobre

[Zayn]

Le prof annonce la fin du cours. Le silence de la pièce se rompt et un brouhaha éclate. Les étudiants se précipitent déjà pour vaquer à leurs occupations d'après-journée. Un cure-dent entre les lèvres, j'attends que la foule disparaisse avant de déboucher à mon tour dans le couloir, Evy sur les talons.

Adossé contre une sculpture de marbre, Soren nous attend.

— On a eu notre note pour notre devoir en duo ! s'exclame la jeune femme, le regard rivé sur son écran de téléphone.

— Combien ? dis-je.

— Dix-huit.

Soren ricane.

— J'ignore encore comment vous avez réussi à travailler sérieusement sans vous bouffer la gueule, surtout il y a quelques semaines. Ah non, pardon, en fait tu lui as bouffé la cha...

Il est interrompu par une Evy furieuse qui lui écrase le pied.

— Termine cette phrase et ça va très mal se terminer pour toi.

Mon ami lâche un rire étouffé. Qui aurait cru qu'ils s'entendraient si bien ?

— Oh, ça va, je rigole.

— Fais gaffe, Halmberg. Les joueurs de foot déteignent sur toi.

— Comment oses-tu me comparer à ces individus ? s'offense-t-il.

C'est au tour d'Evelyna de rire. Même moi, je ne peux me retenir d'étirer un sourire.

— Hey !

Noalia se joint à nous, des flyers en main. L'expression de Soren change. Il couvre sa sœur d'une œillade tendre.

— Noa !

— Salut, lance Evy.

Quant à moi, je me contente de hocher la tête.

— Qu'est-ce que tu as en main ? demande son frère.

Elle saisit une feuille et la tourne vers nous.

— Ce sont les flyers pour la soirée d'Halloween de ce week-end.

— Mais Halloween, ce n'est pas la semaine prochaine ? commente ma camarade.

— Si, mais puisque ça tombe en plein milieu de la semaine, nous le fêterons ce samedi. Je me suis portée volontaire pour distribuer ça.

Elle nous fourre un papier dans les paumes. Nous nous dévisageons tous les trois.

— J'espère que vous viendrez, ajoute-t-elle. Je sais que ce n'est pas votre truc, mais ça va être chouette. N'oubliez pas le costume !

Elle nous fait un clin d'œil et s'en va.

— La dernière fois que j'ai été à une fête, j'ai été jetée dans une piscine.

— Moi, je n'aime pas les gens, dis-je.

— On ira, tranche mon pote.

Je le fusille du regard.

— Hé, la dernière fois que nous nous sommes rendus à une fête, tu m'y as traîné de force juste pour rester à proximité d'Evy, se défend-il.

La concernée me fixe, ahurie. Pour couper court à cette conversation, je grommelle :

— C'est bon, on ira.