Chapitre 1

73.2K 2.3K 1.6K
                                    


Hillmore University, Angleterre

Lundi 4 septembre

[Evelyna]

Mon œil valide détaille le paysage derrière la vitre teintée de mon taxi. Mes écouteurs dont je ne me sépare jamais sur les oreilles, je me laisse bercer par la musique.

Cela fait un quart d'heure que nous avons quitté la route principale pour entamer une avancée dans des chemins moins fréquentés et nous roulons maintenant dans la brousse. Le panorama urbain est peu à peu remplacé par un décor plus rural.

Hillmore est l'université située la plus au nord de l'Angleterre, encore plus que celle de Newcastle. Depuis hier, j'enchaîne les trajets pour rejoindre mon établissement scolaire. Ma tante a un agenda bien trop chargé pour m'y conduire en personne. Pour se faire pardonner, elle a envoyé l'un de ses chauffeurs qui travaillent dans le coin me prendre à la gare pour me conduire à destination.

La route devient plus sinueuse avant de déboucher sur une grande ligne droite. Je ne prête plus attention à la mélodie qui résonne dans mes oreilles et fixe mes prunelles sur la muraille qui semble de plus en plus proche à chaque mètre que nous faisons.

Nous approchons d'un portail métallique. Sur la grille, des tiges d'acier s'entremêlent pour représenter des roses épineuses. À notre approche, il s'ouvre. J'arque un sourcil à la recherche du système électronique caché dans cette structure d'une autre époque, mais la vitesse de notre véhicule ne m'en laisse pas le temps.

Nous nous engageons dans la propriété. La voiture longe une allée, contourne une fontaine surmontée de gargouilles et finit par s'arrêter devant un large bâtiment.

Je glisse mes écouteurs dans mon sac à main et m'empresse de sortir. Le manoir qui se dresse devant moi me coupe le souffle. Il est plus large que haut et est gravé de divers motifs complexes. Cette architecture gothique est impressionnante et me donne l'impression d'avoir fait un saut dans le temps.

J'avais déjà été sur Google Maps pour observer les lieux. Cependant, seule une vue en hauteur est disponible. Impossible de placer le petit bonhomme jaune pour visiter le campus à distance.

J'ai donc pu constater que la bâtisse devant laquelle je me trouve est immense. La façade qui me fait face n'est qu'un bref aperçu de sa taille. De nombreuses ailes relient des blocs entre eux, comme si plusieurs manoirs avaient été construits avant d'être reliés par celles-ci.

J'ai également aperçu des bâtiments distincts, situés un peu partout sur le vaste terrain composé de divers jardins et sculptures en tout genre.

Ma conclusion a été rapide : l'Université est aussi énorme qu'atypique.

Le bruit d'un coffre qu'on referme me ramène à la réalité. Je me retourne et constate que mon chauffeur a sorti ma valise et mon sac de voyage, qui constitue les uniques affaires avec lesquelles j'ai quitté Londres.

Il me salue avant de s'installer derrière le volant. Je le regarde s'en aller dans un bruissement de gravier qui s'écrase sous ses pneus.

Dans un soupir, je reviens détailler le bâtiment.

— Bon, c'est parti.

J'empoigne ma valise d'une main et mon sac de l'autre et grimpe les marches d'escaliers en pierre. Une fois en haut, je pousse l'un des battants de la double porte et m'engouffre de l'autre côté.

Pour la deuxième fois en l'espace de quelque minutes, j'ouvre la bouche. L'intérieur est magnifique, avec ses larges escaliers latéraux, son sol en marbre, ses statues de granite et ses murs décorés de peintures en tout genre.

PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]Where stories live. Discover now