PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]

Chapitre 25

Hillmore University, Angleterre

Samedi 28 octobre

[Zayn]

Mon père et moi nous dévisageons. Qu'est-ce qu'il fait ici ?

Lentement, j'aide Evy à se relever. Elle prend appui sur mon bras, le corps tremblant, et fixe mon père, l'expression presque choquée. Elle est encore pâle.

Honnêtement, je ne dois pas avoir meilleure mine. Cet inconnu qui nous poursuivait a fait augmenter le taux d'adrénaline dans mon sang. Je n'ai pas eu le temps de l'apercevoir plus clairement. Dès qu'Evelyna s'est mise à courir en précisant qu'il était armé, je l'ai suivie. La peur dans son regard a réveillé mon instinct et j'ai tout de suite compris que nous étions en danger.

Nous cacher derrière cette porte était notre seule possibilité. Les autres salles étaient sans doute fermées et nous n'avions aucun moyen de rebrousser chemin sans croiser la route de notre poursuivant.

Mon cœur battait si fort que je craignais qu'il nous trahisse en indiquant notre position.

Evelynaaaaa ! Zayyyyn !

Sa voix résonne encore dans mon esprit. Elle dégoulinait d'une joie malsaine. Même sans le voir, je savais qu'il souriait. Cependant, ce qui me trouble le plus, c'est la familiarité de son timbre.

Je l'ai déjà entendue quelque part.

— Vous allez bien ? lance mon père, me sortant de mes pensées.

Ses prunelles quittent enfin les miennes pour s'attarder sur ma camarade. Un léger froncement de sourcil m'indique qu'il n'apprécie pas ce qu'il voit. La manière dont elle s'accroche à moi et la façon dont je l'enlace dépasse le simple soutien. Notre proximité est évidente.

— Vous êtes le père de Zayn ? élude-t-elle.

Ses doigts se crispent un peu plus autour de mon bras.

— Il me semble qu'il vient de m'appeler papa, donc oui.

Il croise les bras et me fusille du regard. Nous allons avoir une discussion, toi et moi, voilà ce que ses iris mécontents me hurlent. Ma propre expression se durcit. Je n'étais pas préparé à l'affronter. Encore moins dans ces circonstances.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

À peine ai-je fini de formuler ma question qu'un autre type débarque. C'est l'un de ses hommes.

— Il nous a échappé, patron.

— Fouillez le campus et ses alentours. Il doit être quelque part.

L'homme acquiesce et part en courant.

— Sortons d'ici, reprend mon père.

Il s'avance le premier. Je jette un coup d'œil à Evy et nous lui emboîtons le pas. Pas une seconde, elle ne me lâche. Quant à moi, mon rythme cardiaque refuse de se calmer. L'arrivée soudaine et inexplicable de mon paternel ne m'aide pas à relâcher la pression. Trop de questions se bousculent dans ma tête au point d'en faire chauffer mes neurones.

Nous finissons par déboucher à l'extérieur. Je reconnais plusieurs employés de mon père ; si on peut les nommer ainsi. Ils sont en train de faire évacuer les étudiants vers leurs internats respectifs, mettant ainsi fin prématurément à la fête d'Halloween.

Je reporte mon attention devant moi lorsque nous arrivons près du directeur. Il a l'air contrarié.

— Il s'est échappé, l'informe mon père.