T.2 | Chapitre 9

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Hillmore University, Angleterre

Samedi 27 janvier

[Soren]

Je descends du bus, mon sac sur l'épaule. Hier, nous sommes partis dans l'après-midi afin de nous rendre à l'université de Sunderland pour notre premier match de la saison. Il avait lieu ce samedi matin et nous avons gagné. Mes coéquipiers étaient déçus que nous quittions immédiatement les lieux. Ils voulaient rester une nuit de plus pour célébrer notre victoire comme il se doit dans les bars de la ville. Le coach Curseman n'a pas plié, néanmoins, il a accepté de nous laisser carte blanche pour une partie de l'après-midi. Ce délai était trop court pour se souler gaiement, alors mes compagnons ont opté pour une autre forme d'amusement : se taper des fans girls de l'équipe adverse. Plusieurs d'entre eux ont fini dans la chambre universitaire des nanas de Sunderland. Quant à moi, je suis resté assis sur un banc avec ma cannette de soda, à trainer sur mon téléphone.

Ce ne sont pas les prétendantes qu'il me manquait, pourtant. Des filles que je ne connais pas, qui n'ont pas la moindre idée de ma réputation ici et que je ne reverrai jamais, c'est exactement le genre de coup que je cherche, d'habitude. Cependant, malgré l'euphorie générale, je n'étais pas d'humeur. Je suis fier de notre match, c'était serré, mais nous avons repris l'avantage. C'était stimulant et grisant, néanmoins, je n'avais envie de voir personne une fois celui-ci terminé. Même pour moi, c'est étrange d'être aussi asocial après une telle victoire.

Content d'être retour sur le campus, je me dirige à grands pas vers la Ashen House. J'ai hâte de pioncer. Le voyage de retour avec mes camarades qui beuglaient dans tous les sens m'a donné un mal de crâne du tonnerre. Tandis que j'avance, une voix me hèle :

—  Halmberg, n'oublie pas le débriefing demain matin !

—  Oui, coach, dis-je sans même me retourner.

Ce n'est pas à moi qu'il devrait le rappeler, mais plutôt aux loustics qui me servent de coéquipiers prêts à aller se bourrer la gueule dans je ne sais quel endroit de l'université avec les supporters qui nous ont accompagnés.

Clark, mon capitaine, me rattrape.

—  Tu es sûr que tu ne veux pas venir ?

—  Non, je suis crevé.

—  Je trouve ça bizarre que tu restes dans ton coin après un match. Même venant de toi, c'est inhabituel.

Refusant de l'admettre, je réplique :

— Pas tellement. C'est déjà arrivé.

Il soupire, mais n'insiste pas. Il fait volteface et s'en va dans la direction opposée. Au loin, j'entends déjà les cris des étudiants qui attendaient notre retour. Les compétitions sportives sont toujours un bon prétexte pour faire la fête.

Je franchis enfin le seuil de l'internat. Lorsque je monte l'escalier et atteins le palier du premier étage, je croise Zayn et Evelyna.

—  Félicitation, me lance celle-ci avec un grand sourire.

Mes amis ne m'ont pas accompagné. Ils avaient cours hier après-midi lors du départ des autocars. Je ne leur en veux pas. Quand Zayn a des tournois à l'extérieur, c'est rare que je m'y rende. Ce n'est pas un aspect qui définit notre amitié.

— Merci. Vous allez où comme ça ?

— Dîner.

— Si tard ?

— Il reste une demi-heure avant que la cafétéria ne ferme, on voulait éviter la foule.

— Mouais. Je parie que vous étiez encore en train de vous bécoter.

PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora