TOP GUN: LEGACY

L'avenir est un long passé

*ROOSTER*

Alex est parti depuis maintenant une heure. On s'est quitté sur une dispute, encore, et ça me fait mal. Je n'aime pas l'idée de qu'on se sépare fâché, et qu'elle parte pour une réunion où son avenir est en jeu dans ses conditions.
Je soupire, allongé dans ce putain de lit d'hôpital, ne sachant quoi faire. J'aurais aimé la rattraper, et lui dire de ne pas faire cette connerie, mais elle semblait parfaitement sûr d'elle quand elle m'en a parlé. Son choix était déjà fait depuis longtemps. Et je sais que cette décision remonte à ce qu'il s'est passé avant la mission, quand je lui ai demandé de choisir entre moi, et les avions.
Et maintenant, ce choix, je le regrette amèrement. J'aurais du fermer ma gueule d'homme surprotecteur, et la laisser faire ce qui lui correspond, voler, voltiger, être épatante par sa maitrise de l'art de piloter.

Je suis descendu dans le parc, au pied de l'hôpital, m'asseyant sur un banc, j'ai envie de croiser Alex quand elle reviendra, pour que l'on puisse discuter ailleurs que dans cette chambre impersonnel et déprimante.
Lorsqu'elle arrive, son regard est triste, elle fixe le sol, en marchant lentement. Elle n'a pas vu que je suis là, à l'observer silencieusement, et je dois l'interpeller pour qu'elle me prête attention.
-Alex ?
Elle relève la tête vers moi, et fronce les sourcils. Me voir ici ne doit pas lui plaire, je dois descendre de ma chambre sous surveillance.
-Qu'est-ce que tu fais là tout seul ?
-Je voulais t'attendre. Qu'a dit Simpson ?
Elle marque un blanc avant de soupirer, se rapprochant de moi. Elle se laisse tomber sur le banc, sa main venant rapidement trouver la mienne. 
-Il ne veut pas me laisser partir, tu t'en doute bien. Mais j'ai été clair avec lui, je ne veux plus participer à des missions de vol, d'interception, de contrôle. Rien. Je n'ai plus envie de me frotter à l'inconnu de la situation.
Je l'écoute, en silence, la laissant parler, alors que mes doigts cajolent sa main. Elle a besoin de vider son sac, et je la laisse faire.
-Je dois maintenir le commandement de l'école jusqu'à ton retour. Après quoi, il te nommera Capitaine, et tu reprendra mes fonctions.
Sa nouvelle me fait chaud au coeur. Je vais être gradé à mon retour, et c'est une magnifique récompense. Je ne peux m'empêcher de sourire. Mais je vois bien qu'Alex n'est pas des plus heureuses, elle semble ailleurs.
-Un fois que j'aurais mis notre enfant au monde, je devrais lui donner une décision définitive. J'ai le droit de voler jusqu'à mes cinq mois, après quoi, je devrais y mettre un terme jusqu'à l'accouchement.
-Dit moi Alex, cet enfant, tu le veux vraiment ?
Elle tourne un regard humide de larme vers moi, et l'expression qu'elle aborde sur son visage me laisse perplexe.
-Ce que tu peux être con Bradley quand tu t'y met ! La question ne se pose même pas ! Crois-tu que j'aurais été si heureuse de te l'annoncer si je ne le voulais pas ?
Je retiens un rire, avant de reprendre mon sérieux, continuant à la fixer dans les yeux.
-Pourquoi tu es si triste alors ?
-Renoncer à dix ans de carrière, c'est lourd.
Je l'attire à moi comme je le peux, embrassant le haut de son crâne. Je sais que si elle a fait ce choix, c'est en parfaite connaissance de cause, et de son plein gré. Alex est têtue, elle ne se laisse pas influencer à la première seconde.

Ça fait maintenant deux mois que je suis sorti de l'hôpital. Je vis avec Alex, qui essaie tant bien que mal de trouver un maximum de temps pour être avec moi. Son ventre s'arrondit de jour en jour, et à maintenant quatre mois de grossesse, on peut voir un parfait petit ventre rond.
Elle le vit bien, arrivant encore à serrer son harnais et à s'envoyer en l'air. Si notre enfant ne devient pas un prodige des avions avec ça, je ne comprend pas.
On a décidé de réunir nos amis aujourd'hui, pour leur annoncer la date du mariage. Pour l'occasion, nous avons organisé un grand repas au hangar. Je peux enfin aider pleinement ma femme, mon bras ayant retrouver sa mobilité, après extraction des broches et du plâtre. Je suis remis d'affaire, tel on était les paroles du médecin.
J'ai envie de remettre le cul dans un avion, et vite. Je suis encore un peu perturber par mes cauchemars, par mon accident, mais plus vite je retournerais dans un cockpit, plus vite j'en serais débarrasser.
Je suis avec Alex, dans la cuisine, entrain de préparer le repas de ce soir. Elle semble assez enchanté de cette réunion, de retrouver toute notre équipe, au grand complet. Les premiers arrivant ne devrait plus tardé d'ailleurs. C'est d'ailleurs Hangman, qui ouvre le bal, en arrivant tout fringuant.
-Salut la famille Bradshaw, comment ça va ?
Il s'approche de nous, un large sourire occupant son visage. Je suis ravi de le voir, et le prend dans mes bras sans aucune retenue. Mon frère d'arme, mon ailier, celui qui nous a sauver la vie, à Pete et Moi.
-Salut vieux, ça va mieux et toi?
-Ouais, je vois que je m'absente quatre mois et tu as failli mourir après avoir fait ton boulot d'homme, bravo !
Alex éclate de rire, alors qu'elle se dirige vers le pilote, le prenant à son tour dans ses bras.
-Je dois t'appeler comment maintenant ? Commandante Lefebvre ? Mitchell ? Ou Bradshaw ?
-Comme tu veux l'Amerlock, je suis si ravie de te revoir !
-C'est réciproque Alex, vous nous avez manqué avec Coyote et Fanboy.
-Ou sont-il d'ailleurs ?
Je m'étonne que les deux gars n'ait pas suivi Hangman à notre rencontre, mais les connaissants, ils doivent être entrain de regarder le P-51 de Mav. Cet avion est magnifique à voir, force d'une puissance ancienne.
-Avec le Mustang, j'ai pas réussi à les en décrocher ! Je vois que ça s'arrondit maman ! J'ai hâte de voir ce que ça donne le croisement d'un coq et d'un faucon.
Je croise le regard d'Alex, qui ne peut plus se retenir de rire. Hangman a toujours été doué pour les jeux de mots pourri, et le faire avec nos callsign étaient vraiment ses attributions.