Prendre son mal en patience

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*ROOSTER*

Je ne lui laisse pas le temps de rentrer chez elle pour se doucher qu'on s'engouffre déjà dans le bar pour s'installer tranquillement à une table. Elle semble gêné, ça se voit, tenant sa bière à deux mains et nous regardant un à un.
-J'ai l'impression d'être une étrangère, me murmure-t-elle.
-Mais tu en es une, Alex.
Elle me regarde d'un faux air outré, avant d'éclater de rire. Son rire cristallin me vole un sourire, elle est plaisante à regarder, avec ses yeux brillants de malice. Rooster, reste flex !
-Qu'est-ce qui vous fait rire ?
On se retourne ensemble vers Fanfboy, répondant d'un même concert.
-Rien !
Tous le monde nous regardent avec étonnement, alors que je sens la jambe de la demoiselle à coté de moi s'agiter avec nervosité.
-Bon alors, Officier Alexandra Lefebvre, comment on se sent au States ?
-Pas trop dépaysé, je suis venu plusieurs fois voir mon pilote de père, avant que celui-ci ne se mettent à préférer d'avantage ses conquêtes d'un soir que moi.
Elle rigole encore, mais je sens à sa jambe qui s'agite contre la mienne qu'elle est stressée. Ce contact un peu particulier me perturbe. Je ne dis pas qu'il me gène loin de la, mais .. je ne sais pas, je n'arrive pas à définir ce qu'il me fait ressentir.
-AirForce ?
Elle fait non de la tête, buvant une longue gorgée de sa bière.
-La navy, comme nous.
-Encore en service ? Il doit être Amiral maintenant.
Elle rigole encore, de nervosité. Je ne peux plus me retenir et glisse une main sous la table pour calmer le jeu incessant de sa jambe contre la mienne. Plaquant mes doigts sur sa cuisse dénudé de vêtements, elle retient un sursaut alors que son regard vient croisé le mien, surpris. Notre échange dure quelques secondes, moment pour lequel je savoure chaque instant.
- Il est Capitaine de Vaisseaux, mais son délire, c'est plus les crash-tests.
Elle tourne son regard vers Hangman qui se met à rigoler. Je cherche à comprendre ce qu'il se passe chez le pilote quand il s'exprime, sans attendre.
-Il ne s'appellerait pas Pete Mitchell ton père ?
Elle marque un temps d'arrêt, fixant Jake droit dans les yeux. Je sens sa cuisse se contracter sous mes doigts.
-Je n'ai pas le droit de vous dévoiler l'identité de mon père, ordre des Amiraux Français et Américains.
Elle boit sa bière de manière immédiate, comme pour se sortir d'une mauvaise passe. Je commence à douter sur la relation qu'elle peut avoir avec l'ancien ami de mon père, et son meurtrier. J'aurais énormément de mal s'il était son père. Ce mec est une vrai plaie, il a tué mon père, involontairement, soit, mais il pilotait l'avion qu'il a crashé. Et mon père avait une confiance aveugle en lui. Et Pete a aussi plombé mon admission dans l'armée, repoussant de 4 ans mon autorisation de vol.
Elle se lève de la banquette, cassant ma réflexion du moment.
-Tu vas où ?
-Bah... Nous recommander des bières ?
Je lui sourie, alors qu'elle part vers le bar pour parler à Peggy. Il est à noter que mon comportement est totalement indescent. Je la matte dans son short de sport et sa brassière, pouvant observer son corps parfaitement entretenu sans aucun scupule.
-T'es sans gène Rooster.
Je me retourne vers Payback. Il me regarde d'un oeil noir, voulant tout dire.
-Roh ça va, on peut bien regarder le menu.
Phoenix et Bob soupirent d'exaspération alors que Hangman et Fanboy rigolent. Je dois l'avouer, la petite ne me laisse pas indiffèrent à son charme oui, je croquerais bien dedans. Je regarde revenir vers son plateau rempli de bières, les posant devant chacun de nous.
Elle se jete sur la banquette à coté de moi, saisissant son verre de bières dans la volée.
-C'est bon cette merde !
-De la bonne Budweizer, ce qu'il se fait de mieux ! Comme les hommes de chez nous!
Hangman lui sourit en pointant sa bière vers elle. Les lèvres d'Alex s'étire en un sourire mesquin, alors qu'elle porte de nouveau sa bière à ses lèvres. Tout me parait sexy chez elle, et je ne peux pas m'empêcher de la bouffer du regard.
-Rooster ! Merde !
Je me tourne vers Phoenix, qui commence à s'énerver. Alex se tourne elle aussi vers moi, son regard mutin se posant sur moi.
-La discrétion n'est pas sensé être perfection chez les pilotes?
-Visiblement pas chez moi.
-Par contre, il sait se servir d'un manche !
Je vais tuer Hangman. Il me soule avec ses réflexions à la con, me foutant la honte devant la demoiselle. Elle éclate de rire, un rire franc, comme jamais je n'ai encore entendu. Sa tête vient tapé contre mon épaule, cassant encore plus la proximité déjà réduite entre nous.
-Comment tu le sais Hangman, t'as testé sous la douche ?
Provoquant d'un rire générale. Hormis celui de Hangman... et le mien. Elle tape amicalement sur ma cuisse, comme j'ai pu le faire quelques minutes plus tot avec la sienne.
-C'était une blague messieurs, je me doute bien que vous êtes des plus hétéros... quoiqu'avec les militaires, faut se méfier.


Elle enchaine les bières, devenant de plus en plus frivole. On sent qu'elle ne tient pas l'alcool, ça se voit de suite. Pourtant, elle est plutôt joyeuse, sympathisant avec tout le monde. Elle se met même à chanter d'une voix plus que fausse les paroles de Johnny Be Good, version Marty McFly bien entendu, accompagné de Phoenix et FanBoy.
-BIEREPONG !!!
Je me retourne vers Hangman, qui tient deux bières dans les mains qu'il a levé au dessus de sa tête. Cette soirée commence à vraiment dégénéré. La petite Alex s'approche de moi, posant ses deux mains sur mon épaule droite et s'appuyant dessus. Elle est bourrée, ça y est, je n'ai plus de doute.
-Tu n'as pas oublié ce que tu m'as dis, Brad ?
-A propos de quoi ?
-N'oublie pas de me ramener dans ma chambre.
Je rigole, alors que je passe délibérément mon bras contre sa hanche. Elle bronche pas, et reste contre moi, observant le jeu qui se passe devant nous. FanBoy contre Hangman. Le duel n'est pas équitable, Hangman est doué au tir.
-Je veux essayer.
La petite voix mal assurée d'Alex me remonte aux oreilles. Je tourne ma tête vers elle, observant son regard déterminé.
-Tu es sur ? T'as l'air déjà bien éméché.
-Tu me porteras jusque dans mon lit.
Je sourie à cette phrase. L'idée m'aurait vraiment plus si ma partenaire n'était aussi bourré. Je ne suis pas ce genre de type, à profiter de l'alcool pour obtenir ce que je veux. Et qui dire que je la voudrais bien. Elle se détache de moi, se dirigeant vers la table.
-A mon tour !


Je ramène la petite française à la base, comme promis, roulant tranquillement le long des docks. Le bar est situé à coté de la base, mais il y a bien cinq minutes de voiture entre les deux. Les fenêtres ouvertes, elle observe le port où sont amarrer plusieurs portes-avions. Elle est silencieuse, un air triste se peignant un peu plus sur son visage alors que les secondes passent.
-Ca ne va pas ?
Elle tourne sa tête vers moi, se forçant à un petit sourire.
-Te dire non serait mentir.
-Explique ?
Elle ferme les yeux, se laissant aller contre le siège de mon 4x4.
-La mer me manque, le Charles de Gaules, tous ça, tous ça. Le faite que mon père est un véritable connard aussi. Je pensais que revenir ici allait lui faire changer la vision qu'il a de moi. Je me suis trompé.
-Et quel vision il a de toi ?
Elle marque un blanc, ses yeux s'embuant de larmes. Elle ne répond rien, se contentant de détourner le regard vers les bateaux. Je décide de la laisser dans le silence. Le sujet à l'air dur pour elle, et je ne veux pas l'attrister plus qu'elle en a l'air, et surtout ne pas gâcher le rapprochement que j'ai eu avec elle ce soir.



-Tu as tes clés ?
Je la maintiens tant bien que mal contre moi, alors qu'elle titube sur ses jambes. Je me retiens de rire, la situation peut être drôle, mais je la respecte, et j'avais promis de la ramener si elle buvait trop. Et puis... c'est moi qui l'ait invité, donc la faute me revient.
Elle insère la clé tant bien que mal dans la serrure, déverrouillant la porte de ce petit appartement militaire. La tenant contre moi, je pénètre chez elle avec un sacrée étonnement. Rien de personnel, pas une photo, pas un bibelot, rien. Juste un canapé, une télévision, une table et des chaises. L'appartement tel qu'on nous le donne.
Je la conduis dans sa chambre, la déposant délicatement sur son lit, puis m'affairant à retirer ses chaussures.
-Je t'aurais bien proposé de rester. Mais je suis pas sûr que tu passes une nuit agréable.
- Y en aura d'autres, je m'inquiète pas.
Elle sourit, alors qu'elle se roule en boule sous sa couette. Je ne peux m'empêcher d'embrasser le haut de crâne en lui souhaitant une bonne nuit, sachant pertinemment que demain matin, elle ne se souviendra de rien.

TOP GUN: LEGACYWhere stories live. Discover now