Garde le silence

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*HAWKEYE*

C'est le grand jour. Hier encore, les pilotes sélectionnés s'entraînaient une dernière fois avec mon père avant de partir pour deux jours de navigations avant d'accomplir la mission.
Je marche, mon paquetage sur l'épaule, lunettes de soleil sur le nez, en direction du Charles de Gaules. Sur le quai à coté, le Roosevelt attend fièrement. Je suis ravie de ne pas croiser l'équipe qui doivent être déjà embarqué dans le porte-avions. Je déteste les adieux, encore plus si ce sont des gens que j'aime.
-Alex !
Je m'arrête et ferme les yeux. Mon père. Depuis sa réflexion devant la stèle d'Iceman, je ne lui ai pas reparler. Hormis pour lui rendre son insigne.
-Tu vas bien ?
-Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
-Alex....
-Non, il n'y a pas d'Alex qui tienne. Tu t'es foutu de ma gueule trop longtemps. Maintenant, va rejoindre le Roosevelt et fous moi la paix!
-Tu crois vraiment que ce sont des paroles à avoir alors que l'on risque de ne plus se revoir ?
Je marque un temps d'arrêt. Il a raison, mais je ne sais pas faire semblant, pas avec lui. Il est sensé être mon père, m'aimer, me soutenir, être avec moi dans les moments difficiles. Et la seule personne qui ait fait ça depuis que je suis revenue au États-Unis, c'est Rooster.
Ce dernier arrive justement derrière mon père, son air sérieux sur le visage. Quand son regard accroche le mien, je ne peux me retenir de sourire, et lui aussi. Je me sens bien, enfin. Je m'approche de lui, ignorant mon père qui nous regarde faire, sans un mot. A l'heure actuelle, je préfère largement la compagnie du pilote.
-Comment tu te sens ? Je lui lance d'une voix rassurante.
-On verra ça après la mission. D'ailleurs, il faut absolument que je te parle avant de monter sur ce tas de ferraille.
Je m'arrête, forçant le pilote à faire de même. Il a reprit son air sérieux, et je n'ai pas ça. Je vous ai dis que je déteste les adieux. Et je sais pourquoi. C'est maintenant où les gens se disent qu'il faut tout balancer, ce qu'ils ont sur le cœur, et généralement, tu perds courage pendant la mission. C'est pour cela que je n'ai jamais été avec quelqu'un, pas d'adieux, pas d'attache. Mais là, avec Rooster, c'est totalement bizarre. Je me sens horriblement bien en sa compagnie, et je pense que si il venait à m'embrasser et me déclarer sa flamme, je ne pourrais plus le laisser partir.
-Je t'écoute Brad.
-Ça fait quelques temps que ... enfin tu sais.... Je te l'ai dis l'autre soir.... Enfin voila quoi Alex... Tu ne me laisses pas indifférent tu le sais.
-Non, Stop... Ne me dis pas ça maintenant s'il te plait.
-Pourquoi ?
Je sens que ma remarque le dérange et l'attriste. Je ne peux plus me retenir, et me jète dans ses bras, l'enlaçant le plus fortement possible. Il reste stoïque quelques instants avant de resserrer l'étreinte autour de moi.
-Je peux pas te laisser partir si tu continues de parler.
Il rigole légèrement, posant sa tête sur la mienne.
-On verra ça sur le tarmac alors ?
Je rigole à mon tour, ne pouvant me décoller de lui. Ce n'est qu'au klaxonne du navire que l'on décide de se séparer. Je l'embrasse légèrement sur la joue, n'osant refaire ce que j'avais déjà fait une fois, pour me remercier de m'avoir laisser partir.
-On se revoit sur le tarmac, beau gosse.

Les deux navires voguent cote à cote depuis maintenant de longues heures. La nuit est tombé et je peux observer sans difficultés l'agitation qu'il se fait sur le Roosevelt. Les lumières qui courent, d'autres qui s'éteignent.
L'air est frais, mais je n'ai pas le courage de rentrer, je me sens seule. Et les dernières paroles de Bradley m'ont encore plus attristés.
-Qui était ce garçon que tu as pris dans tes bras tout à l'heure ?
Ma mère décide enfin de sortir le bout de son nez de sa cabine.
-Le fils Bradshaw.
-Et tu lui as dis que rien ne serait possible entre vous ?
Je me retourne vers elle lentement, attrapant son regard pour qu'elle me fixe, sans rien laché. On va s'expliquer une bonne fois pour toute.
-Je ne lui ai rien dis, je compte bien que cela change .
-Alex, je t'ai déjà dis que pour arriver au sommet, il ne fallait pas d'attache.
-Ca fait dix ans que je suis accroché au Charles de Gaules, à ne voir que les mêmes personnes, a ne fréquenter personne. Avec Bradley, je me sens bien, et il est hors de question que je laisse passer ma chance.
-Tu le regretteras, crois moi. L'amour n'apporte jamais rien de bon.
Je reste quelques temps interdite. Bizarrement, ces paroles ne me surprennent pas mais me font horriblement mal. Soit elle ne m'a pas eu par amour soit elle me regrette.
-Je dois comprendre que tu me regrettes.
Je ne lui laisse pas le temps de répondre, regagnant sans attendre le pont inférieur. Avant de fermer l'écoutille, je lui balance les dernière paroles que j'aurais avant de prendre l'entraînement demain.
-L'amiral Simpson va vous contacter Amirale Lefebvre. Il va vous demander à ce que le lieutenant Seresin, et le Commandant Mitchell partent en mission de reconnaissance. Faites ce qu'il faut.


Sur le pont supérieur, l'euphorie est à son comble. C'est toujours un grand moment quand les avions sont catapultés dans les airs. J'attends, patiemment, à bord de mon Rafale, que l'on me donne l'ordre de me mettre sur la piste de décollage. Rapidement, j'entends la voix de Jake dans mon casque.
-Alors la Froogie, comment ça va chez les voisins ?
-C'est un peu le bordel, ils sont toujours trop content de nous envoyer dans les airs.
-Ah ça, c'est partout pareil !
On me fait signe de m'avancer en place. Ce que je fais avec précisions, depuis dix ans maintenant, ça devient une routine.
-On se retrouve au 6eme ciel ? Le septième, je laisse Rooster le faire !
-Tu es vraiment, mais vraiment con Hangman !
Je me rends compte que Bradley s'est sans doute vanté aurpès de ses collègues. Je ne sais pas trop comment réagir à ça, je ne suis même pas là pour prendre ma défense. Je fais signe que tout est ok pour moi, demandant le catapulte. L'avion prend rapidement de la vitesse alors que les réacteurs sont poussé à pleine puissance. Le choc est toujours le même lorsque l'avion sort du Porte-avions, violent, mais tellement grisant.

-Rien à l'est, et toi Hangman ?
-Rien à l'ouest, on peut rentrer.
Je regarde rapidement mes instruments de bord. Le kérosène est encore à un bon niveau, on va pouvoir s'amuser.
-Tu as soif Hangman ?
-Pas encore, et toi ?
-Nope, aller essaie de m'accrocher le bleu !
Je pousse le Rafale à Mach 1,5, sachant pertinemment que le F-18 pourra facilement me suivre. Le but ici est de vraiment m'assurer que Jake soit suffisamment doué pour se sortir d'une situation difficile. On vrille, on tourne, on se renverse, le pilote reste toujours collé à mon train. Au loin, j'apperçois les deux portes avions qui naviguent vers nous.
-Ils sont sur le pont ?
-Qui ? Les autres ? Je pense oui, ils ont du entendre les avions.
-Aller suit moi à 40 pieds, on va rigoler.
Je perd rapidement de l'altitude, me dirigeant plein fer vers les deux navires, passant entre les deux a une vitesse vertigineuse, et remontant en piquer juste après. Hangman me suit comme il peut, et je l'entends éclater de rire dans son micro.
-Je peux te jurer que l'amiral Simpson t'en veut d'avoir fait peter deux avions à Mach 1,5 juste au dessus de sa tête!
-Commandant Mitchell, arrêtez vos conneries c'est un ordre !
-J'en assume les conséquences Hangman ! Merci pour ce vol, ça faisait longtemps !
Repassant à vitesse réduites près du Roosevelt, je peux apercevoir mon père et Rooster, qui regardent les deux avions. Je leur adresse un signe de la main, en espérant qu'ils le voient, mais je suis bien trop loin, et trop vite.
-Je lui passerais le bonjour, Miss Mitchell, Don't Worry!

TOP GUN: LEGACYWhere stories live. Discover now