Un ange parmi l'enfer

2.9K 131 9
                                    

*HAWKEYE*




-Alex, calme-toi, écoute-moi.

"Iceman est mort."

Les paroles du vice-amiral Simpson me raisonnent en tête.

Je revois l'air sombre sur son visage alors qu'il vient de pénétrer dans ma chambre. Je me souviens juste de Natasha, qui essayait de me ramener à la raison de rester ici.

"Iceman est mort, je suis désolé".

-Alex, ça va aller, reprends-toi.

Je suis assise au sol, me bouchant les oreilles alors que Phoenix est en face de moi, et qu'elle me parle. Je n'entends rien, hormis cette phrase en boucle, qui se répète sans cesse. Mon oncle de coeur, celui qui m'a toujours rassuré, celui qui m'a poussé à devenir ce que je suis, Tom... Je ne le reverrais plus. Je ne pourrais plus l'appeler quand mon père ne prend pas le temps de me répondre. Je pourrais plus profiter de ses supers conseils. Je ne pourrais plus.

Natasha me prend dans ses bras, m'enserrant comme elle le peut alors que ma crise de nerf reprend le dessus.

Je ne suis pas la fille de Maverick, mon oncle Iceman est mort. Je ne suis qu'une erreur. 

Il faut que j'aille le voir, il faut que j'aille voir l'amiral Kazansky. Il n'est pas mort, ce n'est pas possible. Il est solide comme un roc, il est plus fort que tout, même contre mon père. Non, les paroles du vice-amiral sont des conneries.

J'arrive à me détacher de la prise de Phoenix, sortant en courant de ma chambre, voulant regagner ma voiture pour partir en direction de la maison de mon oncle. Même s'il fait nuit et qu'il est tard, je dois en avoir le cœur net. Je me précipite vers la sortie quand un homme me retient par le ventre, m'enserrant contre lui avec force.

-Hawkeye, tu n'es pas en état de conduire.

Rooster.

J'essaie tant bien que mal de me détacher de lui, de sortir de son emprise, mais il me serre de toutes ses forces, me maintenant contre lui.

-Alex, Merde ! Calme-toi !

-Je ne peux pas, je ne peux pas. Iceman n'est pas mort, ce n'est pas possible.

Je force sur ses bras qui me collent contre son torse pour me dégager de son emprise quand il me plaque avec force contre le mur, me forçant à le regarder droit dans les yeux.

-Alex... c'est la vérité... Je suis désolé.

Mon agitation cesse lentement, faisant place à des sanglots bien plus calme, alors que la situation s'ouvre de nouveau à mes yeux. Seule, ayant perdu une personne plus que cher à mes yeux. Pas de grands parents, des parents quasi inexistants. Seule.

Seule encore et toujours, jusqu'au restant de ma vie.

Je me laisse glisser contre le mur, Bradley s'accroupissant devant moi, rapidement rejoins par Phoenix.

-On fait quoi ?

Je ne peux rien fixer d'autres que le sol, je n'ai plus la force de voir personne. Je veux juste que tout cela se finissent, que ce jour n'ai pas réellement exister, que ça soit juste un cauchemar.

-Va rejoindre les autres, je m'en occupe.

La voix de Bradley vient de murmurer à Phoenix. Je sens la main de la pilote venir me caresser le visage, de compassion, mais je ne fais rien, seulement pleurer. Je me rends compte que je n'aurais même pas la force de me lever tellement cette crise m'a affecté. Je suis lessivée. L'homme me laisse de longues minutes, se contentent de me tenir les bras avec douceur, mes larmes se sont calmées, mais mon coeur est resté dans le même état, brisé en de multiples morceaux. Je fixe toujours le même carreau sur le sol, fissuré en plein de partie, un peu comme mon corps à l'heure actuelle.

Je suis brisée de l'intérieur.

-Tu peux te lever ?

Je lui fais non de la tête. Je n'ai pas de force.

-Accroche toi.

Il me saisit sous les cuisses, ne me laissant à peine le temps de m'accrocher à son cou. Il me tient contre lui, m'obligeant à enfouir ma tête entre son épaule et sa nuque ultra musclé. Il me porte ainsi vers ma chambre, avec une facilité déconcertante.

-N'en profite pas !

Je souris timidement, alors que je me laisse bercer par ses pas.

-Je suis désolé, murmure-je dans son oreille, j'aurais du te dire la vérité.

-Je sais, mais arrête de parler, tu as besoin de repos.

Il me repose délicatement sur mon lit, faisant attention de ne pas m'écraser en tombant. Je le remercie d'un sourire, le laissant m'embrasser le front. Cette sensation ne me parait pas étrangère, comme si elle m'était déjà arrivé il y a quelques temps.

Je regarde Rooster de travers alors qu'il s'apprête à quitter la pièce. Je ne peux pas le laisser partir comme ça. Je sens que j'ai besoin de lui, et que s'il me quitte, je ne réponde plus de rien.

-Bradley !

Il s'appuie contre l'embrasure de la porte et me dévisage à son tour, s'impatientant de savoir ce que j'ai.

-Je suis assez sobre aujourd'hui pour te demander de rester.

Je n'aurais pas eu la force de rester seule de toute manière. J'aurais très certainement été importuné Phoenix en pleine nuit, alors autant demandé à Rooster, comme il est là. Je vois qu'il hésite à revenir vers moi. Je ne m'en offusque pas, je comprends sa réaction, il y a quelques heures, il m'envoyait sur les roses.

-Je comprends si ça te dérange, oublie ce que j'ai dit.

-Ce n'est pas cela Alex... Juste que...

Il marque un blanc, se passant la main nerveusement dans sa chevelure. Je pourrais passer des heures à le regarder, tellement il est bien foutu.

-Juste que quoi, Bradshaw ?

-Tu ne me laisses pas indifférent, Mitchell.

Je ne peux retenir le léger sourire qui vient fendre mes lèvres. Je sais que je suis en train de rougir, je ne peux pas contrôler le fait que les dernières paroles de Brad me font de l'effet.

-Reste avec moi, en tout bien tout honneur. J'ai peur de vriller si tu t'en vas.

C'est sans hésitation qu'il vient prendre la place libre à côté de moi, ne quittant que la chemise qui recouvre son débardeur pour la nuit.

Je suis surprise de le sentir contre moi quelques secondes plus tard, imaginant qu'il allait garder de la distance. Le contact de sa peau, chaude et douce me fait tressaillir. Sa main s'empare de mon ventre pour me tirer plus à lui, me collant contre son corps.

-Éteints cette foutu lumière si tu veux que je reste.

Je souris, alors qu'il m'attire à lui, et me prenant dans ses bras, m'enserrant d'une étreinte protectrice. Je pose délicatement ma tête sur son triceps, et fit courir mes doigts sur son bras, musclé, rassurant, bienfaiteur.



Toi non plus, tu ne me laisse pas indifférente, Bradshaw.

TOP GUN: LEGACYWhere stories live. Discover now