Perdre sa raison de vivre ?

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*HAWKEYE*

Lorsqu'on sort du bureau de Simpson, je sens que Bradley est extrêmement contrarié. Il marche d'un pas ultra rapide, s'empressant de rejoindre l'extérieur. Il faut que l'on s'explique, qu'on discute de ce qu'il vient de se passer.
-Alex, j'espère que ce n'est pas toi qui a refusé que je t'accompagne?
Je marque un blanc, je n'ai même pas eu le temps d'engager la conversation qu'il l'a déjà fait pour moi. Mais je ne peux rien dire, je peux lui donner de réponse. Je n'ai pas plaider en sa faveur effectivement. Je ne pouvais pas donner l'autorisation à l'amiral de le laisser venir, de m'accompagner dans le ciel. Pas après que l'amiral m'ait annoncé qu'il fallait que je bombarde le porte avion débusqué par les F-18 en renfort. Je ne pouvais pas dire oui, et l'envoyer à la mort.
Ce n'était pas possible !
-Brad, ce sont les ordres, je ne peux pas revenir dessus.
-Ne te fout pas de ma gueule Alex, s'il te plait.
Je déglutis. Le voir énervé contre moi est la dernière chose que je voulais avoir. Je n'aime pas ça, surtout quand nos vis sont en jeux.
-Je ne me moque pas de toi Brad.
Je reprends le chemin du parking. Cette fois-ci, c'est moi qui marche à toute allure, regagnant les voitures, sans même prêter attention au pilote.
-Du coup ? Tu vas faire quoi ? Aller péter la gueule à des terroristes toute seule ? Tu t'es cru pour Rambo ?
-Bradley, je ne te ferais pas participer à cette mission, c'est tout ! Je ne veux pas croire, ni savoir, que la personne à qui je tiens est la cible de missiles !
-Parce que tu crois que j'ai envie de ça moi ? Tu crois que j'ai envie de savoir que tu es dans ton petit F-18 à jouer à tirer sur des avions ? Tu crois que j'ai envie de t'attendre en sirotant des bières ? Alexandra, redescend un peu sur terre. Tu n'es pas la seule ici a t'inquiéter des autres!
Je crois que Bradley et moi sommes entrain de vivre nos premières véritable engueulade à cause du boulot, et ça me dérange. Il connaît parfaitement bien les risques de métiers, il sait ce que c'est que de voler tout les jours pour notre armée, nous vivons la même chose.
-Tu veux que je fasse quoi ? L'amiral a été clair, mission à exécuter seul.
-Affecte moi y, et reste au sol à Top Gun.
Je marque un énorme blanc, dévisageant Bradley. Ais-je bien entendu ? Le pilote serait-il entrain de me demander d'arrêter de voler ? Non, ce n'est pas possible, il n'a pas pu me demander ça. Je pense qu'il se rend compte que sa dernière phrase m'a choqué, car il essaie de se rapprocher de moi, mais je recule, d'instinct.
-Je rêve, ou tu viens de me demander de refuser à voler ?
- Alex, comprend moi, je suis inquiet à chaque fois que tu montes dans un avion.
-Tu le savais Brad. Quand on s'est mis ensemble, j'étais pilote, et je le suis encore maintenant ! Tu ne peux pas me demander d'arrêter ma vie comme ça !
Il marque un blanc, secouant la tête de droite à gauche. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que cette dispute est entrain de nous briser. Et lorsqu'il relève la tête, les yeux humides, je comprend que cette discutions ne restera pas sans conséquences.
-Tu as raison, et je me suis trompé. Je pensais que je pourrais passer outres, mais j'en suis incapable. Donc soit tu arrêtes de piloter, soit...
Il marque un blanc, me fixant droit dans les yeux. Soit quoi ? Il me quitte ? On arrête tout à cause de notre travail ? Soit quoi ? Il n'a pas le droit de me demander ça. Arrêter de piloter, c'est comme arrêter de vivre. Je suis capable de faire beaucoup de chose pour lui, au fond de moi je le sens, mais arrêter de piloter...non, je ne peux pas.
-Soit quoi, Bradley ?
Il ne répond rien, se contentant de me soutenir du regard. Je pense qu'il ne se rend pas compte de la gravité de ses paroles, et ça me blesse.
-Tu es sur de toi ?
-Oui, Alex, je ne peux pas continuer à avoir peur de te perdre.

Je suis rentrée à Miramar, le cœur lourd. Bradley et moi, pour le moment, c'est en stand by. C'est la décision qu'il a prise, il a été clair dans ses paroles. Le faite qu'il me demande d'arrêter de voler me reste sur la conscience. Je ne peux pas faire ça, les avions, c'est ma vie. Je ne peux pas me résigner à ça, même si je l'aime par dessus tout.
Je suis convoqué à 23h à la base. Debrief avant vol, de nuit, par vision infrarouge. Une habitude pour moi, j'ai exécuté ce genre de mission une centaine de fois avec l'armée française.
Les paroles de ma mère me reviennent en tête. Elle m'avait dis, sur le Charles de Gaules, que cette situation avec Rooster allait arrivé, que rien n'était possible entre deux pilotes. J'ai besoin de parler à quelqu'un. Mais pas elle ! Pas cette femme qui sera heureuse d'apprendre que mon choix est un échec. Je demande à mon père si il peut venir, je suis rassuré d'apprendre qu'il sera au hangar dans quinze minutes.
Lorsqu'il arrive, je ne peux pas me contenir de lui sauter dans les bras, laissant aller les larmes que j'ai retenu trop longtemps depuis mon engueulade avec Bradley. Je n'ai jamais été une fleur bleue, mais alors, depuis que je suis arrivée dans cette foutue armée, je ne fais que chialer.
-Alex, qu'est-ce qu'il se passe ?
Je n'ose pas lui répondre. Mon père affectionne le pilote comme si il était son fils. Je ne peux pas lui dire qu'entre nous, la situation va mal, et qu'il a préféré qu'on en reste là. Je ne peux pas.
-Alex, parles moi !
-On a décidé de tout arrêter avec Bradley.
J'ai lâché ça comme le B52 a lâché LittleBoy sur Hiroshima.
-Quoi ? C'est quoi cette connerie ?
Mon père m'a écarté de lui, pour me regarder, droit dans les yeux. Il y a quelques heures, nous étions chez lui, ensemble, en accord sur la situation. Et là, je lui lâche cette bombe en pleine figure.
-Je dois partir en mission, par rapport aux F-14. Simspon a été clair, je dois y aller, seule. Brad... Bradley n'a pas supporté...
Je repars en sanglots, n'arrivant plus à contrôler mes émotions. Mais putain, qu'est- ce qu'il m'arrive ? Je n'ai jamais été comme ça de ma vie ! Je n'ai jamais perdu un tel contrôle de moi-même, jamais !
-Calme toi, d'accord ? Tu veux que j'aille lui parler ?
-Ça ne changera rien, il a été clair, soit j'arrête de voler, soit on se sépare.
Mon père marque un blanc, et je peux voir qu'il devient livide. Je reste de longues minutes, la tête contre le torse de mon père, a essayé de reprendre mes esprits, de ne plus pleurer, de reprendre contenance. Je sens une grosse nausée me monter aux lèvres, ma tête qui tourne. Ces bras qui me réconfortant, qui me caressent le dos, finissent par m'apaiser. Mais cette envie de vomir reste encrée en moi.
-Il faut que j'aille chez Penny, j'ai donné rendez vous à mes collègues pour leur annoncer la nouvelle.
-Tu veux que je vienne avec toi ?
-S'il te plait, papa. Attends moi juste deux secondes.
Je cours à l'étage, gagnant la salle de bain, ou je ne peux plus me retenir, vomissant tout ce que j'ai dans l'estomac. L'énervement de la situation, le stress de ne plus être avec Bradley, mon corps part en vrille. Je vomis, je pleure, je suis fatiguée, en plus de cette mission complètement stressante.
Aller Alex, fait bonne figure encore une fois, après, tu seras seule.

Phoenix, Bob, Payback et Rooster sont assis autours d'une table, attendant patiemment que j'arrive. Lorsque je vois le visage de Bradley, sans expression, fixant le sol, je comprend que la situation l'accable aussi, et ça me fend encore plus le cœur.
-Aller Alex, c'est tout droit.
Mon père m'accorde une main dans le dos, m'aidant mentalement a avancer vers mes coéquipiers. Lorsqu'ils me voient, tout le monde se soucie de savoir comment je m'en suis sortie après m'être éjecter. Tous, sauf Rooster, qui sait tout, étant venu me récupérer sur le bord de l eau.
-Si je vous ai fais venir, c'était juste pour vous annoncer que je vais quitter pendant quelques jours ou semaines, je ne sais pas encore, le programme TOP GUN.
Je vois que la mâchoire de Bradley se contracte, alors qu'il continue de fixer la table. J'explique en détails ce qu'il s'est passé à mes amis, mes collègues. Chacun approuve, à leur manière, m'encourageant, me soutenant.
Bradley se lève, énervé, rapidement suivi par mon père. Les deux hommes partent à l'extérieur, et je peux voir que rapidement, ils se mettent à discuter, et pas de manière calme. De voir l'homme de ma vie réagir ainsi, me retourne le cœur, me vrille l'estomac, provoquant encore une nausée.
Je fonce aux toilettes, ne prenant pas le temps de m'excuser auprès de mes amis, m'engouffrant en courant de le petit lieu.
Alors que je suis entrain de vider le peu qu'il restait de mes tripes, Natasha rentre en courant quelques secondes plus tard, ouvrant la porte du cabinet ou je me trouve, retenant mes cheveux par l'arrière.
-Ca va aller, Alex. Je suis là.
Phoenix m'épate. Elle supporte tout, même ses amis entrain de se vider aux toilettes. Je reprend contenance, m'excusant plusieurs fois auprès de la pilote, ne sachant plus où me mettre.
-Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi tu réagis comme ça ?
-Rooster et moi...
Je marque un blanc, je ne suis pas capable de continuer à parler, le sentiment d'abandon par le pilote me prenant à la gorge. Je ne me sens pas bien, encore. Je suis obligé de mettre de nouveau la tête dans la cuvette, ne me retenant plus, pleurant en même temps. Putain d'émotions incontrôlable. MERDE.
-Alex, ne me dit pas que...
-Si, Nat. Si je vole, il ne veut plus faire parti de ma vie. Il a été clair avec ça.
-Mais quel gros con ! Je vais aller m'en chargé.
-Mon père s'en occupe déjà....
Phoenix rigole, ce qui me provoque aussi un rire, malgré mes larmes, mes vomissements. Je reste appuyé contre le mur, alors que la pilote me regarde appuyé contre la porte.
-Tu vas la réussir cette mission, sans te préoccuper de cet idiot qui va tellement se mordre les doigts, qu'il va ramper pour te récupérer.
Je rigole encore. Si seulement elle avait raison, j'imagine déjà la scène. Et j'espère vraiment au fond mon cœur que ça soit vrai. Mon téléphone sonne, il est l'heure pour moi de gagner le tarmac, de faire le briefing, et de partir pour ma première nuit de mission.

J'ai branché mes écouteurs, balançant de la musique de fond, histoire de m'occuper. Dans quelques secondes, je devrais coupé le contact radio avec la base, et volé à vue, à la recherche du Porte-Avion. Furtivité, détection, contre attaque. Le plan, trouver le porte avion, faire en sorte que les deux F-14 me suivent, les attirer sur le territoires Américains. Détruire les avions, retourner aux portes avions, détruire le porte avion.
-Tour de Contrôle à F-18 AMD-51, See you Soon.
-See you Soon tour de contrôle.
Je coupe ma radio, me rendant invisible auprès des détecteurs. J'abaisse mon altitude à 100 pieds, passant sous les radars, et vogues, au dessus de l'eau, à la recherche de mon objectif. Je me sens soudainement seule, pensant à Bradley, à notre séparation. Je sais que lorsque je vais rentrer cette nuit, je regagnerais mon lit vide, à Miramar. Et, depuis que nous avons revoler ensemble, il ne m'a jamais quitté.
J'avais tout espéré avec lui. Qu'il soit le père de mes enfants, qu'on se marie ensemble, que l'on soit toute notre vie ensemble. Il était l'homme de ma vie, et cette évidence me tue. Je ne veux pas le perdre, et je serrais prête à renoncer à mon oxygène depuis que j'ai huit ans, pour récupérer ma raison de vivre. Ais-je une solution pour continuer à voler ? Et que Bradley veuille encore de moi ? Non, les deux ne sont plus compatible. Soit Bradley, soit les avions.

TOP GUN: LEGACYWhere stories live. Discover now