TOP GUN: LEGACY

A tout problème existe sa solution

*MAVERICK*

    Rooster vient de décoller pour l'Afghanistan. Il vient de m'envoyer un message, me demandant de prendre soin d'Alex, qu'il suppose une peur post traumatique. J'ai bien remarqué de l'inquiétude dans les yeux de ma fille quand elle croise un avion ou qu'on lui parle de son crash, mais cette peur va disparaitre avec le temps, et des qu'elle pourra voler de nouveau.
    Je décide de l'attendre à Miramar, une bière à la main, assis dans mon hangar. Cohabité avec Alex ne va pas forcement être évident. Surtout ce premier mois où elle ne pourra rien faire, hormis attendre.
    J'entend au loins une voiture arrivée à toute vitesse, le V8 ronflant fortement. Sans aucun doute ma fille, qui reviens de l'aéroport. Elle se gare devant la grande porte, sortant aussi vite que possible de sa voiture. Elle me semble énervée, balançant ses béquilles au sol, n'arrivant pas à s'extraire du véhicule. Je décide donc d'aller l'aider, et en arrivant vers elle, je m'aperçois tristement qu'elle est en pleure.
    -Alex...
    Sa tête est appuyé contre le volant, laissant ses larmes coulées sans retenue.
    -Je ne pensais pas que c'était si dure... je comprend pourquoi tu as vrillé de la carafe quand je me suis engagée.
    Je rigole légèrement, l'aidant à sortir de son véhicule. Je la soutiens, ne prenant pas la peine de ramasser ses béquilles, l'installant sur le canapé. Quoi lui dire ? Quoi faire ? Laisser partir une personne qu'on aime est toujours un déchirement. Être une oreille attentive qui l'écoutera quand elle ira mal est la seule option qui me vient. Être un père, tout simplement. Elle reste quelques instant dans mes bras, comme elle faisait il y a bien 20 ans, quand elle était triste de devoir repartir en France et me laisser au États-Unis.    
    -Je lui ai fais une putain de promesse papa. J'aurais jamais du !
    -Laquelle ?
    Elle se redresse, prenant son visage dans ses mains. Elle est prête à se confier, et ma fille qui me parle est une chose rare.
    -Je lui ai promis de voler de nouveau.
    Je marque un temps d'arrêt, ne comprenant pas sa réaction. Ou est le problème ? Elle vole depuis qu'elle a huit ans, ça ne devrait pas lui poser de question.
    -Je ne peux pas, j'en suis plus capable.
    -Que.. Comment ça ? Je ne comprend pas.
    Elle soupire, secouant la tête.
    -Laisse tomber, je vais me coucher.
    Elle se lève du canapé, sautillant jusqu'à l'escalier qui mène à la mezzanine ou sont situé les chambres.
    -Non Alex, explique moi s'il te plait !
    Elle continue sur sa lancée, sautant les marches deux par deux par sa seule jambe valide, grimpant plus vite que je ne le pense. Je sens qu'elle s'est braquée dans le silence mais j'ai besoin qu'elle me parle!
    -Alex ! Attend.
    Je n'ai pas le temps de me lever du canapé que sa porte de chambre a déjà claqué. Ses deux mois commencent bien. Comment ça, elle ne peut pas voler ? Je ne comprend rien, elle a ça dans le sang, elle vie avec depuis sa naissance, depuis 28 ans.

    La routine s'installe. Quatre semaines sont passé depuis qu'on est rentré de mission. Alex n'est jamais revenu sur les paroles qu'elle a eu le soir du départ de Bradley. Les deux jeunes gens s'appellent tout les jours. Pour se dire quoi ? Ma fille ne fait rien hormis des abdos matins et soirs, et du gainage sur une jambe. Au moins elle se maintient en forme pour reprendre les vols dans une semaine.
    De temps en temps, Phoenix, Bob et Payback viennent lui rendre visite, parlant de leur missions, lui demandant avis sur certaines façons d'aborder la formation des recrus. Elle est d'excellents conseils, mais on voit à son visage que parler d'avions est difficile pour elle. Elle part souvent dans la lune quand on aborde le sujet. La nuit, quand je dors ici, ce n'est pas rare que je l'entende hurlé le prénom de Rooster, mais je n'ai jamais osé lui poser la question.
    Elle m'a cassé les pieds pour adopter un chien. Je dis pas que je ne les aime pas, mais voila quoi... merci les poils partout. Même si il est mignon et qu'il me saute dessus à chaque fois que je rentre dans le hangar. Tomcat, en référence au F-14, mon avion de prédilection, et celui du père de Rooster.
Pour le coup, je vais souvent chez Penny. On a du mal à cohabiter avec Alex, et cette petite évasion que me procure la barmaid m'est d'un grand secours. Elle est d'excellents conseils, dans la manière d'aborder Alex.

    Aujourd'hui est un grand jour. J'accompagne ma fille enlever son plâtre. Je n'ai rien d'autres à faire dans tout les cas. Mon P51 est fini, j'ai amené ma femme faire un tour dans les airs. A la retraite, on se fait chier, faut bien l'avouer. A part faire du bateau avec Penny, trafiquer mon avion et mes motos ... rien de palpitant...
    Dans la voiture, le silence est sa son comble. Je vois bien que ma fille stresse, sa jambe remuant à grand vitesse contre la portière passager.
    -De quoi tu as peur ?
    -Il faut que je rencontre l'Amiral Simpson, je ne serais jamais en pleine capacité pour piloter dans un mois.
    Je marque un blanc, on a jamais abordé le sujet de son retour en vol, et les dernières paroles qu'elle a eu sur le sujet n'étaient pas très bonne. Il va bien falloir qu'elle se livre à moi, que je sache ce qu'il la tracasse.
    -Ne te cherche pas d'excuse Alex.
    -Je n'en cherche pas, je ne peux pas piloter, c'est tout.
    Le ton monte chez ma fille, le sujet l'énerve. Mais c'est maintenant ou jamais, elle ne peut pas s'échapper, elle est obligé de me répondre.
    -Alors explique moi pourquoi tu ne veux pas piloter ? Quand tu étais gamine, tu ne raffolais que de ça!
    -Parce que ce putain de crash avec mon rafale me hante tout les jours !!! Je n'ai pas passé une seule nuit sans imaginer Rooster à la place d'Hangman, qui se fait déscendre par un missile ! A chaque fois que je vois un putain d'avion dans le ciel ou sur terre, ou qu'on en parle, je me retrouve dans ce putain de siège, aux commandes de ce foutu Rafale, pour aller m'interposer entre ce putain d'AV-8B et Hangman !!!
    Ma fille vient d'exploser, me balançant tout à la figure, sans que je ne sois prêt à le recevoir. Elle s'est crashé, elle est resté bloqué. Et pour sortir un pilote de cette fragilité émotionnel, c'est compliqué, surtout si il refuse de piloter. Je sais ce que c'est, j'ai vécu ça avec la mort de Goose. Et j'ai eu du mal à m'en remettre, il a fallu que je me fasse violence. Il faut que je la force à remonter dans un avion, même en temps que passager. Qu'elle y reprenne goût. Ce n'est plus ma fille, elle a perdu ce qui la caractérisait tant. L'envie de voler.
    -Écoute, si tu veux, on referait un vol ensemble sur le P-51, d'accord ?
    Elle soupire, la conversation est entrain de la soûler, et moi aussi à vrai dire. Je n'aime pas la voir comme ça.
    -Si tu veux, papa...
    -Je t'aime Alex, et je n'aime pas te voir comme ça ...
    -Moi non plus, je n'aime pas me voir comme ça ...

    Deux semaines que Natasha et moi nous donnons corps et âme pour qu'Alex veuille monter dans un avion. Toujours un prétexte, mal de jambe, mal à la tête, pas le temps, mauvaises conditions météos. Même dans le P-51 elle n'est pas montée. Je lui ai collé dans la gueule par deux fois qu'elle ne respectait pas sa promesse envers Bradley, j'aurais du me taire, car j'ai pris le reste en pleine poire. Mauvais père, père indigne, tous ça.
    J'enrage. Je ne sais pas quoi faire. On est encore au pied de cet avion avec Natasha, en tenue de vol, et Alex est toujours aux abonnées Absente.
    -Je pensais pas qu'une psychose pouvait autant paralyser un être humain.
    -Moi non plus, mais là, ça devient vitale. Qu'est-ce qu'elle va faire ? Tout les jours elle regarde le ciel, c'est son élément, elle n'a jamais vécu pour autre chose. Et là, à part user le bitume à courir deux fois par jours, elle ne fait rien d'autres.
    -Je sais oui, me lance Natasha, désespérée. J'ai essayé de lui parler aussi, de lui proposer d'aller voler avec elle, de la prendre en passager dans notre avion d'école. Rien y fait, elle reste bloqué.
    J'aurais bien une solution, mais il est à plus de six milles kilomètres de nous. Rooster serait l'élément clé pour qu'elle se remette en vol. Et je pense que le pilote doit être dans le même état que nous en la sachant clouer au sol à cause de son crash.
    -Je vais appeler Bradshaw, pour savoir quand il rentre.
    -Quoi ? Mais tu es fou Pete ! Bradley n'est pas au courant, il va dégoupillé !
    - Elle ne lui a pas dis ?
    -Bien sur que non ! Et j'ai eu un mal de chien à tout garder pour moi, je déteste mentir
    Je marque un gros blanc. Alex m'avait pourtant dit que Bradley était au courant, qu'ils se disaient tous. Je me frotte le font. C'est un fort dilemme car si j'apprends la vérité au pilote, il va faire la gueule à ma fille. Mais si il lui fait la gueule, elle sera obligé de se remettre à piloter, tellement elle l'aime.

    Bingo ! J'ai ma solution