Le Sang d'une Créature (T2)

♾ CHAPITRE 47 ♾

La nuit a été assez agitée pour Becca qui a sûrement fait de mauvais rêves au sujet de son père. Le ciel de la Finlande est d'un bleu éclatant comme il est rare de voir en cette période. Les rayons du soleil font briller la couverture blanche qui se trouve sur le sol de la cour de l'hôtel que j'observe depuis la fenêtre, un café dans la main.

- Bien dormi ? Me questionne Astrid qui sort des bras de Morphée.

- On va dire que oui, et toi ?

Mon amie m'avoue qu'elle a roupillé profondément, ce que je lui confirme à l'entente de ses ronflements qui ont résonnés dans toute la chambre. Elle rigole, puis elle part se préparer dans la salle de bain. Notre petite apprentie soldat sort elle aussi de son sommeil douloureux. Ses yeux sont gonflés de fatigue et de tristesse, mais elle m'assure que tout va bien. Je lui serre un petit café, puis on discute quelques instants.

- Je sais qu'on ne se connaît pas depuis longtemps, mais tu peux me parler si tu en as envie.

- Ne t'inquiète pas pour moi, je vais bien.

Je décide de laisser la jeune fille tranquille qui n'est apparemment pas trop d'humeur à me raconter sa vie, ce que je peux comprendre. Je finis mon troisième café, quand Astrid daigne enfin sortir de la salle de bain avec sa queue de cheval toujours aussi bien tiré.

- Pourrais-tu me faire des tresses collées ? Lui demandé-je.

- Bien-sûr !

Je pars à la douche assez rapidement. Je m'habille de ma tenue de soldat sous laquelle j'ai mis plusieurs sous-pull très chaud. Je m'assieds sur le lit en laissant la place dans la salle de bain à Becca, quand mon amie commence la réalisation de la coiffure.

- Je suis heureuse qu'on soit devenues proches, me dit-elle.

- Moi aussi. Si tu savais à quel point je regrette tout ce qui s'est passé...

- J'étais idiote, méchante et jalouse, que veux-tu...

- Ne dis pas ça. On a toutes étaient bêtes dans cette histoire.

Astrid me fait des tresses volumineuses à une rapidité non commune. Je me regarde dans le miroir pour apprécier son travail, quand je vois mes fissures qui commencent à s'éclairer. Des maux de têtes violents s'installent en quelques secondes. J'entends mon amie qui m'appelle au loin, mais je n'arrive pas à répondre. Je titube alors que nouveaux flashs apparaissent.

- Will... William... Une succube... Il est avec une succube, elle est... Il y a des boules visqueuses très bizarres autour d'elle et... Elle est... Presque nue ?

- Quoi ? Crie Astrid désemparée. Mais pourquoi voir cette image ?

- Je... Je ne sais pas. Attends ! Il se déplace !

Les images se floutent sans que je ne comprenne quoi que ce soit. J'essaye de reprendre mes esprits mais rien ne vient. C'est toujours brouillé quand je l'aperçois à travers le regard de mon mentor.

- TRICIA, hurlé-je.

- Tu la vois ?

- Oui, elle est... Je ne sais pas, ça reste imprécis, dis-je en me frottant les yeux dans l'espérance que la vision devienne nette.

- Essaye de te concentrer, peut-être que le flash va se concrétiser.

J'écoute les conseils de la demi-nymphe quand tout s'arrête brutalement. Toutes les douleurs disparaissent, comme si rien ne s'était passé.

- C'est fini.

Becca est arrivée auprès de nous entre temps. Astrid lui demande d'appeler les autres pour qu'on leur fasse part de mes flashes. J'essaye de me détendre en mangeant quelques chocolats offert par sœur Emma, quand Gabi s'empresse de venir à côté de moi.