♾ CHAPITRE 22 ♾

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- Ana ? Caleb ? Mais... Qu'est-ce que vous faites ici ? M'interrogé-je alors qu'ils ajustent leurs vêtements.

- Oh, euh... Danie ? Salut, répond-elle gênée en raclant sa gorge.

- Pourquoi êtes-vous dans les douches ? Leur demandé-je perplexe.

- Ah... Ça... Hum, continue-t-elle d'un air embarrassée. Non rien, c'est juste que, euh...

- Je me suis blessé, intervient son mentor. Dans le dos, du coup elle m'a soigné.

Ok, ce qui est en train de se dérouler sous mes yeux est très bizarre. Je regarde les deux jeunes gens qui sont incohérents. Je les fixe intensément pour comprendre la réelle situation dans laquelle ils se trouvent.

- Ah bon, réponds-je à Caleb. Où est la trousse de secours ? Demandé-je en regardant dans la pièce contenant plusieurs douches communes. Pas de déchets médicaux ? Pas de soins ?

- On s'est simplement servi de l'eau... Pour nettoyer la plaie, dit-il incertain.

Je pose mon regard mesquin sur ma meilleure amie qui n'a jamais su mentir. Je décide de la dévisager jusqu'à ce qu'elle me dise la vérité, ce qu'elle ne tarde pas à faire.

- Oui bon ça va, sort-elle violemment. On a couché ensemble, voilà ! T'es contente ?

- Très, lui lancé-je avec sincérité. Si vous vous aimez, alors je suis heureuse pour vous, mais pourquoi dans les douches ?

- C'est le seul endroit où on peut être totalement tranquilles. Mais, hum... C'est juste pour passer le temps, comme ça...

- Pardon ? S'indigne Caleb. T'es sérieuse là ?

Je ricane, puis je décide de les laisser s'expliquer entre eux, car ce ne sont pas mes affaires. Seulement, je dois bien avouer que je serai la fille la plus joyeuse s'ils se mettaient enfin en couple. Vu la façon dont ils se regardent, ils sont fous amoureux l'un de l'autre et depuis longtemps. Je retourne à mon casier et je me rhabille rapidement. Je lâche mes cheveux mi-longs, puis je les peigne pour redéfinir les ondulations naturelles qui se forment, quand je sursaute en observant le reflet de ma meilleure amie dans le miroir.

- Purée ! Tu m'as fait flippé !

- Tu ne dis rien à personne, ok ?

- Évidemment Ana, mais si tu es heureuse c'est le principale.

- Je le suis, sourit-elle. Je ne voulais pas trop t'en parler à cause de... Enfin...

- De Will je suppose ? lancé-je en soupirant. Il ne faut pas que tu es peur de me dire les choses.

- C'est entendu, excuse-moi.

Je prends notre princesse de la terre dans les bras pour qu'elle sache que je suis là pour elle.

- Hum... Ça fait combien de temps que ça dure lui et toi ?

- Depuis octobre, m'avoue-t-elle. En réalité, je crois que nos sentiments sont là depuis bien plus longtemps, mais je n'étais pas prête.

- Donc, ce n'est pas « juste pour passer le temps », grimacé-je en rigolant.

- Arrête, j'ai paniqué, me pousse-t-elle gentiment en pouffant.

- Ah si, justement !

- Hein ?

- Tu viens de dire que tu as « paniqué », alors que si, puisque tu as... Enfin bref, c'est pas grave, explosé-je de rire.

- Rho Danie, stop avec tes jeux de mots !

Je ne peux pas m'en empêcher. J'ai cette obligation de tout le temps faire des blagues nulles, ça me fait du bien. Nous partons toutes les deux vers les archives afin de continuer nos recherches, et de passer du temps ensemble. Elle travaille beaucoup avec ma tante, ce qui nous empêche à Iv et moi de la voir. Ce soir, nous organisons une soirée simplement composée de nos trois petits êtres, et j'ai hâte de pouvoir me retrouver avec mes soeurs de coeurs. Seulement pour l'heure, il est temps de peaufiner nos prospections. On a consulté pas mal de cartons et nous avons trouvés quelques informations qui peuvent nous servir. Et pourtant, pas sur cette femme. Rose nous a donné un coup de main avec Mike, mais malheureusement ça a été sans succès. Je désire trouver des réponses aujourd'hui, mais je ne m'attends pas à un miracle.

Iv, Ana, Astrid, Becca et moi sommes concentrées pour dénicher des indices dans notre fouille interminable.

- J'ai mal partout et j'en ai marre de ne rien trouver, lance Iv dépitée.

- Moi aussi, mais il faut continuer. C'est beaucoup trop important, dis-je à mon amie.

- Cela fait des semaines qu'on est ici sans rien découvrir, ce serait bien que les sept archanges nous aide un peu,ajoute Becca en regardant le plafond.

- Au fait, je ne vous ai pas dit, mais j'ai fais un "rêve flash" cette nuit, annoncé-je aux filles.

- Ah oui ? S'interroge Astrid. Que faisait William ?

- Je crois bien qu'il n'est plus ici, je dirai même que j'en suis sûre parce que j'ai revu la forêt de sapins, mais ce n'est pas tout, ils font des choses très bizarres.

- C'est à dire ? Se questionne Becca.


**

Je crois que je me suis endormie. Seulement, j'étais dans mon lit et certainement pas en plein milieu d'une allée sombre, mouillée et éclairée par des lampadaires. Je me relève alors que la neige fondue qui est sur les côtés de cette ruelle est boueuse. Je tourne autour de moi, je vois assez flou, quand j'entends des cris. Cependant, ce ne sont pas des cris de peur, je dirais plutôt que cela ressemble à de l'excitation. Je pars en suivant les tonalités de ces sons, quand je tombe sur une scène pour le moins flippante. Il y a William, il est avec des messagers de satan en plein milieu d'un événement qui ressemble à une... Une fête ?

Je m'avance en espérant être transparente, quand je remarque les succubes, notamment Tilyra qui semble avoir choper des ordinaires. Ils sont sous l'influence de leur dard qui sont plantés dans chacune des vingtaine de têtes que je peux voir. Et pourtant, le pire n'est pas là... Elles profitent d'eux sexuellement devant tout le monde, et sans leur consentement. C'est clairement de l'abus. Du viol. J'ai envie de vomir, mais je ne peux rien faire. William est au milieu de tout cela avec Dorzen et d'autres messagers. Ils se rincent l'oeil d'une manière immonde.

- T'ES ODIEUX, lui lancé-je sans qu'il puisse m'entendre. COMMENT PEUX-TU LAISSER FAIRE UNE TELLE CHOSE ?

Seulement, il ne me voit pas. C'est la première que je suis spectatrice dans un flash que j'ai avec lui, ou peut-être que j'imagine tout. Je continue d'observer cette horreur avec des larmes dans les yeux, quand j'ai comme la sensation qu'on me tire pour m'emmener au loin.

**


- Après je me suis réveillée. Je suis allée dans la salle de bain et j'ai vu mes fissures qui étaient illuminées, alors j'ai compris que c'était réellement un flash.

- C'est horrible, grimace Ivria.

- Mais... As-tu une idée d'où il pourrait être ?

- Non aucune, avoué-je à la princesse de la terre en tombant sur un dossier qui se trouvait dans une boîte dissimulée dans le mur de la pièce. J'ai trouvé !

- Génial ! où est-il ? S'empresse de me demander notre sirène, le nouveau surnom d'Iv.

- Mais non pas William, la dame en noire ! C'est elle, m'exclamé-je en amenant le dossier sur le long pupitre.

-Tu en es bien sûre ? S'interroge Ana qui n'a pas l'air de la reconnaître.

- À cent pour cent, lui assuré-je. Alors, ce serait une certaine... Tricia LeBlanc !

- Il y est marqué qu'elle a disparu à l'âge de vingt-huit ans il y a... Euh, il y a plus de cent ans !

- C'est impossible, dis-je en arrachant le dossier des mains d'Ana. Je suis certaine que c'est cette femme !

- Et je pense que tu as raison, intervient Iv. Regardez, il y a écrit ici que Tricia était considérée comme une sorcière dans son village parce qu'elle était capable de projeter le corps astral d'autrui, mais aussi le sien, ce qui est apparemment quelque chose d'irréel à faire.

- Cela expliquerait l'apparition du corps astral de Kharelyss ! Souvenez-vous, c'est sûrement Tricia qui a été obligé de le faire, ajoute Astrid.

- Seulement, elle devrait avoir plus de cent ans à l'heure actuelle, c'est invraisemblable, lance Becca.

On continue sur cette bonne lancée quand un papier journal, qui semble vieilli par le temps, tombe juste à mes pieds. Qu'est-ce que c'est ?

Le Sang d'une Créature (T2)Where stories live. Discover now