193- The Beatles

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Cela fait maintenant plusieurs années que je suis fan du groupe légendaire connu sous le nom des Beatles. J'ai acheté tous leurs disques, même les compilations. J'ai regardé leurs films, ceux qui retracent leur vie, et même lu un grand nombre de livres sur leur passé. Je suis devenu un véritable collectionneur de tout objet les concernant.

Lors de mes voyages à Londres, j'ai eu l'occasion de passer plusieurs fois au « Beatles Shop » situé sur Baker Street. On y trouve énormément d'objets de collection, ainsi que des goodies, ou des fringues frappées aux armes du groupe.

J'ai entendu la conversation de deux vendeurs à propos d'une version vinyle d'époque du double album « The Beatles », plus connu sous le nom de White Album, ou Double Blanc en France.

Cette version serait l'exemplaire de Charles Manson, ce tueur célèbre qui pensait que le peuple noir allait dominer le peuple blanc. Il avait monté une secte dont il était le gourou, appelée « La Famille ». J'avais déjà entendu, il y a longtemps, que certaines pièces à conviction avaient disparu du domicile du tueur, puis un disque avait été mis en vente mais il s'agissait d'une fausse signature.

Pour ceux qui n'étaient pas au courant, Manson était un fan sans retenue des Beatles, et s'il a commis ces meurtres, c'était parce qu'il voyait dans le White Album des messages qui lui auraient été adressés. Il nommait même la guerre à venir « Helter Skelter », nom d'une chanson figurant sur l'album. Pour lui, les Beatles étaient les quatre anges du Livre des Révélations.

Il a aussi interprété la chanson « I Will » comme une invitation des Beatles - qui lui était destinée - à écrire une chanson, et « Piggies » l'a incité à tuer avec une fourchette et un couteau un homme du nom de Leno LaBianca. Sur les portes de certaines victimes, il avait écrit « Pig » avec leur sang.

D'après les vendeurs, cet album était disponible chez un petit disquaire indépendant de Londres, dont je ne citerai pas le nom pour sa tranquillité. Heureusement, je connaissais ce disquaire. J'y avais déjà acheté des CD de Buddy Holly.

Quand je suis arrivé, le magasin était fermé. Il ouvrait dix minutes plus tard, selon les horaires affichés. J'ai attendu assis sur le muret d'en face.

Le White Album, je l'avais déjà. Mais avoir la version de Manson était un simple caprice. Je voulais l'ajouter à ma collection personnelle, bien que je doutais de l'authenticité de celui-ci.

Quand la porte s'est ouverte, je suis entré. Étant le premier arrivé, je pouvais parler avec le disquaire sans être entendu. Je n'ai pas cherché l'album, car je savais bien qu'il n'était pas dans les rayons, et je suis donc allé demander au disquaire :

- Excusez-moi, j'ai entendu parler d'une version vinyle rare du White Album, que vous posséderiez.

- C'est vrai. Je ne pensais pas que quelqu'un d'autre était déjà au courant.

- J'ai surpris la conversation des vendeurs du Beatles Shop.

- Bien entendu, l'un d'eux est un ami à moi, il n'a pas sa langue dans sa poche.

- Vous comprenez que si je viens ici, c'est parce que je veux ce disque.

- Bien évidemment. Mais c'est un disque rare, il sera donc coûteux.

- Je sais, mais quelle est la preuve qu'il s'agisse bien de celui de Manson ?

- Je ne te demande pas de me croire, jeune homme. Soit tu l'achètes, soit tu ne l'achètes pas. Le choix te revient.

Je devais donc lui faire confiance.

Je me souviens avoir réfléchi à la possibilité que ce disque soit un faux, jusqu'à ce que je me souvienne que je pouvais le revendre facilement à une connaissance qui achèterait n'importe quel disque.

Recueil histoires d'horreur (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant